Les entreprises doivent s’engager en faveur de la biodiversité
Le courrier des lecteurs|Publié le 09 avril 2024Investir dans la protection de la biodiversité, c’est investir dans la résilience de nos sociétés et de notre économie. (Photo: 123RF)
COURRIER DES LECTEURS. Plus d’un an après la COP15, qui a reconnu les entreprises comme un maillon essentiel à la protection de la nature, les engagements du secteur privé en matière de biodiversité demeurent insuffisants.
Pourtant, les arguments sont indéniables : selon le Forum économique mondial, plus de 50% du PIB mondial dépend de la nature, et la perte de biodiversité représentera le troisième plus grand risque pour les entreprises au cours des dix prochaines années.
Il est incontestable que le déclin de la biodiversité constitue une crise majeure. La Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES), l’équivalent du GIEC pour la biodiversité, constate le déclin de plusieurs services rendus par la nature, tandis que le Fonds mondial pour la nature (WWF) souligne que près de 70% des populations d’animaux sauvages vertébrées sont en déclin.
Malgré l’intérêt manifesté par de nombreuses organisations et institutions lors de la 15e Conférence des parties (COP15) à Montréal en décembre 2022, le momentum semble aujourd’hui incertain, avec des engagements du secteur privé toujours timides.
Peu d’actions concrètes
Les entreprises tardent à évaluer leurs dépendances à la nature et à réduire leurs impacts, ainsi que ceux de leur chaîne de valeur, sur la biodiversité. Au Québec, le nombre d’entreprises ayant adopté le cadre du Groupe de travail sur les informations financières liées à la nature (TNFD) se compte sur les doigts d’une main. Même à l’échelle locale, rares sont les entreprises évaluant la biodiversité présente sur le terrain de leurs installations et mettant en œuvre des initiatives de verdissement et de restauration.
Les projets favorisant la transition énergétique sont encore privilégiés, souvent au détriment de la protection de la nature. On traite encore ces deux sujets indépendamment, même si ces crises sont indissociables. Agir pour la biodiversité, c’est également agir pour l’atténuation et l’adaptation aux changements climatiques.
Le secteur financier peine également à reconnaître que la biodiversité est un enjeu actuel et non futur, alors que des actions immédiates sont nécessaires pour réduire les risques sur les investissements, la société et la nature. Quelques projets de recherche sont en cours, mais les investissements réalisés demeurent peu nombreux.
Un soutien limité
Les entreprises ont également peu de soutien du milieu des affaires.
Hormis quelques initiatives isolées, les événements dédiés à la transition socioécologique abordent peu les questions liées à la nature, tandis que les événements purement commerciaux ne les mentionnent pas du tout.
En matière d’innovation, les efforts pour la biodiversité se font attendre. La majorité de nos écoles de gestion et de nos incubateurs d’entreprises parlent beaucoup d’innovations liées au climat, mais peu de celles liées à la protection de la nature.
Les subventions pour l’innovation dans ce domaine sont encore inexistantes, mais il y a tout de même espoir que la Stratégie nationale 2030 pour la biodiversité du Canada et le Plan Nature 2030 du Québec, qui seront publiés plus tard cette année, contiennent des engagements concrets à ce niveau.
Agir maintenant
La protection de la biodiversité est un défi d’aujourd’hui, pas de demain. Il est essentiel que chaque action mise en œuvre par les entreprises dans la transition climatique vise simultanément à maintenir et à restaurer la biodiversité.
Certaines solutions sont déjà connues tandis que d’autres restent à découvrir, mais ce qui est certain, c’est qu’il est crucial de collaborer dès maintenant et de mettre nos énergies en commun pour accélérer les actions en faveur de la nature.
Investir dans la protection de la biodiversité, c’est investir dans la résilience de nos sociétés et de notre économie.
SIGNATAIRES
Représentant.e.s d’organisations
Alice Chipot, directrice, Regroupement pour la responsabilité sociale des entreprises (RRSE)
Alizée Girard, consultante biologiste indépendante
André-Yanne Parent, directrice générale, Réalité climatique Canada
Anne-Josée Laquerre, directrice générale et co-initiatrice, Québec Net Positif
Benoît Waeckel, vice-président et co-fondateur, COOP Sens Climat
Charles Duchesne, président, COESIO
Christian Sénéchal, directeur général, Les amis de la montagne
Daphnée Lecours Tessier, directrice générale, Éco-pivot
David Roy, directeur général, Ateliers pour la biodiversité
David Viens, président, Capitale Nature
Gareth Gransaull, directeur exécutif, re•generation
Jean-Pierre Dubé, ing., ASC, associé-fondateur, Coboom
Katie Millette, secrétaire exécutive de GEO BON
Leïla Copti, COPTICOM, Stratégies et relations publiques
Marie-Krystine Longpré, directrice générale, Jeune Chambre de commerce de Montréal
Marie-Philippe Perreault-Brière, conseillère, ADDERE Service-conseil
Marine Thomas, rédactrice en chef, Les Affaires
Martin Vaillancourt, directeur général, Regroupement national des conseils régionaux de l’environnement du Québec (RNCREQ)
Mathieu Laneuville, président-directeur général, Réseau Environnement
Pascal Bigras, directeur général, Nature-Action Québec (NAQ)
Pascal Geneviève, président et co-fondateur, CCG
Patricia Clermont, organisatrice-coordonnatrice, Association québécoise des médecins pour l’environnement (AQME)
Sabaa Khan, directrice générale (Québec), Fondation David Suzuki
Sophie-Anne Legendre, directrice des communications, Transfert Environnement et Société
Valérie Leblanc, directrice développement stratégique, Habitat
À titre de professeur.e.s, chercheur.se.s et d’étudiant.e.s :
Alex Alexis, chargé de cours et doctorant, Université de Montréal
Angélique Dupuch, professeure, Université du Québec en Outaouais
Anne-Sophie Caron, professeure de biologie, Collèges Vanier et Dawson, Écotoxicogénomique et perturbation endocrinienne, Institut national de la recherche scientifique (INRS)
Anthony Ricciardi, professeure titulaire de biologie, McGill University
Antoine Caron-Guay, étudiant à la maîtrise en biologie, Université de Montréal
Ariane Burke, professeure titulaire, Anthropologie, Université de Montréal
Ariane Peroni, étudiante à la maîtrise, Université Concordia
Audrey Lafrenaye, étudiante au doctorat, Université de Sherbrooke
Aylish Marshall, étudiante à la maîtrise, Université McGill
Benjamin Mercier, professionnel de recherche, Université de Sherbrooke
Camille Lévesque, étudiante à la maîtrise, Université de Sherbrooke
Carly Ziter, professeure de biologie, Université Concordia
Cécile Fonrouge, Professeure agrégée, UQTR
Claire-Cécile Juhasz, stagiaire post-doctorale, Université de Sherbrooke
Clara Casabona Amat, étudiante au doctorat en biologie, Université de Sherbrooke
Daniel Normandin, Directeur, Centre d’études et de recherches intersectorielles en économie circulaire
Dominique Berteaux, titulaire de la Chaire de recherche du Canada en
échanges entre les écosystèmes, Université du Québec à Trois-Rivières.
Egor Katkov, chercheur, Cassiopea Inc. & Université McGill
Émilie Desrosiers, étudiante au doctorat en administration, Université de Sherbrooke
Emma Despland, professeure-chercheure, Université Concordia
Emmanuel Raufflet, professeur, HEC Montréal, Réseau de recherche en économie circulaire du Québec
Emmanuelle Barreau, étudiante au doctorat, Université du Québec en Outaouais
Eric Harvey, titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur les Échanges entre Écosystèmes, Université du Québec à Trois-Rivières.
Esther Lévesque, professeure titulaire, directrice du département des Sciences de l’environnement, Université du Québec à Trois-Rivières
Étienne Lacroix-Carignan, étudiant au doctorat en biologie, Université de Montréal
Étienne St-Jean, professeur titulaire, Chaire de recherche du Canada sur la carrière entrepreneuriale, Université du Québec à Trois-Rivières
François Labelle, professeur titulaire, département de management, Institut de Recherche sur les PME, UQTR
Guillaume Blanchet, professeur adjoint en biologie, Université de Sherbrooke
Guillaume Larocque, professionnel de recherche, Centre de la science de la biodiversité du Québec
Hugh Cronin, étudiant à l’Université Concordia
Joelle BOUA, étudiante au doctorat, UQTR
Jordi Vilanova i Broto, étudiant au doctorat en biologie, Concordia University
Katherine Hébert, post-doctorante, McGill University
Laura Désilets, étudiante à la maîtrise, Université du Québec en Outaouais
Laura Fequino, étudiante à la maîtrise, Université de Sherbrooke
Loriane Des Alliers, étudiante à la maîtrise en environnement, Université de Montréal
Louis Moisan, étudiant au doctorat en biologie, Université du Québec à Rimouski
Luc Audebrand, professeur titulaire, Université Laval
Luis Rodrigo Arce Valdes, post-doctorant, Université Concordia
Malek Kalboussi, étudiante au doctorat, Université de Montréal
Marc Journeault, professeur, Université Laval, Réseau de recherche en économie circulaire du Québec
Marc-Olivier Beausoleil, étudiant au doctorat en biologie, Université McGill
Marianne Turcotte, étudiante à la maîtrise, Université du Québec à Rimouski
Marie-Hélène Brice, chercheuse, Jardin botanique de Montréal, Université de Montréal
Mathias Glaus, professeur, École de technologie supérieure, Réseau de recherche en économie circulaire du Québec
Mathieu Cusson, professeur, Université du Québec à Chicoutimi
Matthias Pepin, professeur agrégé, Université Laval
Maxime Fortin Faubert, post-doctorant, Centre ETE de l’INRS et Fondation David Suzuki
Mégane Déziel, étudiante au doctorat en biologie, Université du Québec à Montréal
Mélanie Primeau, étudiante à la maîtrise, Université de Montréal
Mélissa Fortin, professeure, ESG Université du Québec à Montréal
Michelle Gros, assistante de recherche et lab manager, McGill University
Monique Poulin, professeure titulaire en phytologie, Université Laval
Olivia St-Laurent, étudiante à la maîtrise, Université McGill
Paul Savary, post-doctorant, Université Concordia
Pierre Legendre, professeur titulaire d’écologie quantitative, Université de Montréal. Membre de la Société royale du Canada et Membre correspondant de l’Academia Mexicana de Ciencias
Pierre-Alexandre Cardinal, candidat au doctorat, École des Sciences de la gestion, Université du Québec à Montréal
Sarah Piché-Choquette, chercheuse postdoctorale, Université du Québec à Montréal
Simon Beaudoin, chargé de cours et assistant de recherche, Université de Sherbrooke
Sophie Beaudet, étudiante à l’Université Concordia
Stéphanie H. Leclerc, doctorante, Université McGill
Stéphanie Pellerin, professeur associée, Sciences biologiques, Université de Montréal
Valérie Langlois, professeure titulaire et titulaire de la Chaire de recherche du Canada en biodiversité nordique, Université du Québec à Rimouski
Vanessa Poirier, étudiante au doctorat, Université du Québec à Montréal
Varina Crisfield, étudiante au doctorat en biologie, Université de Sherbrooke
Vincent Maire, professeur, UQTR
Vincent Poirier, professeur agrégé et directeur scientifique, Unité de recherche et développement en agriculture, Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue
Yves Plourde, professeur agrégé, HEC Montréal