La zone Asie-Pacifique, plus éloignée des troubles, a été la plus dynamique avec 181 introductions réalisées et plus de la moitié des fonds levés au total, soit 23,3 G$ US. (Photo: Getty Images)
Paris — Les tensions géopolitiques et les facteurs comme l’inflation ont fait baisser le nombre d’introductions en Bourse (IPO) dans le monde de moitié au deuxième trimestre 2022 par rapport à la même période en 2021, selon une étude du cabinet EY publiée jeudi.
Sur les trois mois concernés, 305 IPO ont été enregistrées pour un montant de 40,6 milliards de dollars américains à l’échelle mondiale, des chiffres en recul de 54% et 65% de après une «année 2021 record» qui avait vu 1 171 entrées en Bourse.
La «volatilité croissante du marché» causée par la guerre en Ukraine, «des facteurs macroéconomiques défavorables» comme l’inflation galopante ainsi que les «performances décevantes» d’acteurs récemment cotés ont «conduit au report de nombreuses IPO», détaille EY dans son rapport.
La zone Asie-Pacifique, plus éloignée des troubles, a été la plus dynamique avec 181 introductions réalisées et plus de la moitié des fonds levés au total, soit 23,3 G$ US.
Les «nouvelles politiques gouvernementales en Chine» devraient «renouveler l’optimisme» de l’année passée et accélérer l’activité boursière «pour le reste de l’année» dans la région, estiment les auteurs de l’étude.
Trois des quatre plus grosses IPO au cours du premier semestre 2022 ont été enregistrées en Asie, avec notamment celle de LG Energy Solution, qui a levé 10,7 G$ US à la Bourse de Séoul.
En Europe/Moyen-Orient/Inde/Afrique, où des «temps troublés et des incertitudes inhabituelles ont maintenu la volatilité du marché à des niveaux élevés», le nombre d’IPO a chuté à 83 (-62%), pour un montant levé de 14,8 G$ US (-44%)
«Les investisseurs sont devenus plus sélectifs et se reconcentrent sur des acteurs qui présentent des modèles commerciaux résilients et une croissance rentable, avec l’environnement, le social et la gouvernance comme valeurs cardinales», note EY.
C’est la région Amériques qui a été la moins fertile avec 41 nouvelles cotations au deuxième trimestre (-73%), pour une valeur de 2,5 G$ US, une dégringolade de 95% sur un an. «Les États-Unis restent la destination transfrontalière privilégiée», estiment toutefois les experts d’EY.
La «tech» demeure le secteur qui concentre le plus d’opérations avec 120 IPO au premier semestre, mais c’est l’énergie, avec 27,9 G$ US générés, qui est la plus prolifique sur la période. Un chiffre qui a quasi doublé par rapport à 2021, dopé par la flambée des prix du pétrole et de l’électricité.