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Les turbulences bancaires font plonger le pétrole de 5%

AFP|Mis à jour le 16 avril 2024

Les turbulences bancaires font plonger le pétrole de 5%

Les cours du brut creusaient leurs pertes mercredi, dévissant de plus de 5%, les difficultés de Credit Suisse, après la faillite de Silicon Valley Bank, ayant ravivé les craintes de récession internationale. (Photo: 123RF)

Londres — Les cours du brut creusaient leurs pertes mercredi, dévissant de plus de 5%, les difficultés de Credit Suisse, après la faillite de Silicon Valley Bank, ayant ravivé les craintes de récession internationale.

Vers 11h45, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai perdait 5,32%, à 73,33 dollars, après avoir chuté jusqu’à 73,26 dollars, son plus bas depuis décembre 2021.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en avril, cédait 5,57%, à 67,39 dollars, peu après avoir atteint 67,29 dollars, un prix plus vu depuis plus de 15 mois.

Les cours des deux références mondiales ont dégringolé d’environ 12% sur la semaine.

Mercredi, les inquiétudes sur la situation des banques se cristallisaient autour des difficultés de Credit Suisse, alors que son premier actionnaire, la Saudi National Bank, a exclu toute montée au capital de la banque en difficulté. L’action de la banque était en chute libre mercredi.

Dans le sillage de Credit Suisse, d’autres banques européennes comme BNP Paribas, Société Générale et Commerzbank chutaient en Bourse.

Les répercussions de la faillite de la banque américaine Silicon Valley Bank (SVB) continuent «d’affecter les marchés financiers et celui du pétrole», affirment les analystes d’Energi Danmark, poussant les investisseurs à privilégier les valeurs refuges. 

«Le marché craignant une récession et une baisse de la demande, les prix chutent», poursuivent-ils.

«Ce qui a commencé comme une crise bancaire régionale aux États-Unis s’est soudainement transformé en une crise européenne», affirme à l’AFP Chris Beauchamp, analyste à IG.

«Les investisseurs en énergie établissent des parallèles directs avec les récessions antérieures provoquées par le secteur bancaire, en particulier la crise financière de 2008 qui a des résonances similaires au tumulte financier actuel, une période où le pétrole s’était effondré», avance Stephen Innes, analyste de SPI AM.

En parallèle, les stocks commerciaux de pétrole brut aux États-Unis ont encore augmenté de 1,6 million de barils lors de la semaine achevée le 10 mars, selon les chiffres publiés mercredi par l’Agence américaine d’informations sur l’énergie (EIA). Il s’agit de leur dixième progression en onze semaines.

Le pétrole avait entamé la séance européenne en progression, après «une avalanche de données macroéconomiques positives» en Chine, premier importateur mondial de brut, souligne Stephen Brennock, analyste de PVM Energy.

Les ventes au détail du pays, principal indicateur de la consommation des ménages, ont enregistré leur premier rebond depuis septembre, signe d’une reprise de l’activité depuis la levée des restrictions anti-Covid.

Les analystes de DNB soulignent aussi une augmentation de la production des raffineries chinoises en janvier et février, témoignant également d’une reprise de la demande de carburant.

Mardi, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) avait révisé à la hausse la demande chinoise dans son rapport mensuel.