Le consommateur «va devoir accepter de payer plus cher».
L’essor du commerce en ligne risque de buter sur le manque de chauffeurs assurant la livraison finale des commandes, met en garde le fondateur du groupe Warning, l’un des principaux acteurs du secteur en France.
«C’est très compliqué de fidéliser des personnels», dont la rémunération «est trop proche du salaire minimum», indique à l’AFP le fondateur de la société Eric Bonnac.
«La situation va nous contraindre à une politique de rémunération bien plus ambitieuse», pronostique-t-il. Et le consommateur «va devoir accepter de payer plus cher», estime celui qui a hissé en quelques années son entreprise au deuxième rang français via une série d’acquisitions.
«C’est un métier de spécialiste», souligne M. Bonnac. Les grands intégrateurs, comme FedEx ou UPS, «sous-traitent la quasi-totalité de la livraison du dernier kilomètre».
Et le leader mondial du e-commerce Amazon, «ne sait pas faire», poursuit le dirigeant de Warning qui a engagé en juin une collaboration avec le géant américain. «Nous devrions faire avec eux 10 millions d’euros (14M$CA) de chiffre d’affaires d’ici la fin de l’année», relève M. Bonnac, qui travaille aussi avec Carrefour ou Monoprix.
Autodidacte, Eric Bonnac a créé son entreprise en 1993, après une quinzaine d’années passées comme transitaire. Cette société, qui employait au départ des coursiers, s’est diversifiée depuis dans la livraison de pièces automobile, la livraison à domicile et celle «à valeur ajoutée» (cuisines, photocopieurs…)
Warning emploie aujourd’hui 1 900 personnes et gère une flotte de 1 500 véhicules. Le groupe vise assez rapidement un chiffre d’affaires de 200 millions d’euros.