Vers 15H50 GMT, la monnaie européenne tombait de 1,00% face au billet vert, à 1,0470 dollar US. (Photo: 123RF)
L’euro s’enfonce lundi, plombé par la perspective d’une chute dès cette semaine du gouvernement français, visé par une censure après que le premier ministre a engagé sa responsabilité sur le décrié budget de la Sécurité sociale.
Vers 15H50 GMT, la monnaie européenne tombait de 1,00% face au billet vert, à 1,0470 dollar US, et perdait 0,16% par rapport à la devise britannique, à 82,91 pence pour un euro.
Le premier ministre Michel Barnier a déclenché lundi l’article 49.3 pour faire adopter sans vote le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS), entraînant le dépôt annoncé d’une motion de censure par le parti de la France insoumise.
La présidente du groupe Rassemblement national (RN) à l’Assemblée Marine Le Pen a indiqué qu’il déposera sa propre motion de censure, et que ses députés voteraient l’ensemble des motions, y compris celle de la gauche.
Michel Barnier avait accédé lundi à l’une des requêtes du RN sur le PLFSS, en s’engageant à ce qu’il n’y ait pas de déremboursement des médicaments en 2025, mais le parti d’extrême droite souhaitait qu’il renonce également à la désindexation des retraites.
Si le gouvernement s’effondre, «cela pourrait entraîner des coupes budgétaires et d’autres mesures d’austérité susceptibles de nuire à la croissance économique», explique Kathleen Brooks, de XTB.
Par ailleurs, si le RN accède au pouvoir suite à une nouvelle élection, l’analyste doute qu’il soit en mesure de résorber le déficit public français, actuellement au-dessus de 6% du PIB.
«Des données économiques peu encourageantes et la perspective de baisses de taux importantes de la part de la Banque centrale européenne (BCE) l’année prochaine ajoutent également à la pression» sur l’euro, ajoute Kathleen Brooks.
Le dollar américain gagnait également 0,85% face à la devise britannique, à 1,2627 dollar US pour une livre, soutenu par les récentes déclarations de Donald Trump sur son réseau Truth Social.
Le président élu a menacé samedi d’imposer des droits de douane «à 100%» aux neuf pays des BRICS, dont le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud, qui envisagent de créer leur propre monnaie commune pour se passer du dollar, actuellement monnaie de référence pour les échanges mondiaux.
«Cela signifie qu’à partir d’aujourd’hui, la domination du dollar n’est plus volontaire, mais imposée par les États-Unis», estime Ulrich Leuchtmann, analyste chez Commerzbank.
La semaine dernière, Donald Trump avait déjà dit vouloir imposer des droits de douane de 25% depuis les produits importés du Mexique et du Canada.
Autre facteur de hausse du dollar, l’activité manufacturière aux États-Unis s’est par ailleurs de nouveau dégradée en novembre, mais moins qu’attendu, et les perspectives s’améliorent pour les entreprises américaines après les incertitudes de l’élection présidentielle.