Lion électrique: après les mises à pied, la syndicalisation
Dominique Talbot|Mis à jour le 28 juin 2024L'Association internationale des machinistes et des travailleurs de l'aérospatiale, affiliée à la FTQ, représentera ainsi l'ensemble des travailleurs de l'usine à l'exclusion des employés de bureau. (Photo: La Presse Canadienne)
Quelque 300 employés de l’usine de Lion électrique à Saint-Jérôme ont reçu l’aval du tribunal administratif du travail du Québec pour se joindre à l’Association internationale des machinistes et des travailleurs et des travailleuses de l’aérospatiale (AIMTA). Employeurs et travailleurs, excluant les employés de bureau, devront maintenant négocier les termes d’une première convention collective.
«C’est une grosse victoire pour ces travailleuses et travailleurs qui ont choisi le bon moyen de se faire respecter par leur employeur», affirme Pierre Grenier, président et agent d’affaires directeur du District 11 de l’AIMTA.
Selon l’organisation, la campagne de syndicalisation a été confrontée «à une vive opposition de la part de l’employeur» et celle-ci s’est étendue sur une période de trois ans.
L’objectif maintenant, affirme l’AIMTA, est de syndiquer 100% des usines de Lion électrique en Amérique du Nord.
L’entreprise compte 1150 travailleuses et travailleurs sur le continent. L’usine de Saint-Jérôme réalise l’assemblage des autobus et des camions électriques de l’entreprise.
Cette nouvelle survient alors que l’entreprise traverse une période difficile. Ses pertes se sont élevées à près de 22 millions de dollars au dernier trimestre. Depuis l’automne dernier, pas moins de 300 employés ont été remerciés, dont plus d’une centaine à l’usine de Saint-Jérôme. L’action de l’entreprise est aussi en chute libre, alors qu’elle se transigeait à 1,22$ vendredi matin. Elle avait atteint un sommet de 24,67$ en juin 2021.
Maintenant que le processus de syndicalisation s’entame à Saint-Jérôme, l’AIMTA compte amener les autres employés de Lion au Québec et aux États-Unis «à joindre le mouvement». Ceux-ci se trouvent à Mirabel, dans l’usine de fabrication de batteries de Lion, ainsi qu’à Joliet, dans l’État américain de l’Illinois.
«Pour nous il est hors de question de s’arrêter là. Nous avons déjà de nombreux sympathisants parmi les travailleuses et les travailleurs de l’usine Joliet en Illinois et ils sont de plus en plus nombreux à vouloir imiter leurs consœurs et confrères du Québec. Notre objectif est de syndiquer l’ensemble des usines de Lion électrique en Amérique du Nord», a souligné David Chartrand, vice-président général canadien de l’AIMTA.
«Les employés de production de l’usine de Saint-Jérôme ont fait le choix de s’associer à l’AIMTA et nous respectons ce choix», a de son côté commenté Marie-Ève Labranche, gestionnaire relations publiques et gouvernementales chez Lion électrique.