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Loblaw dénonce les hausses de prix «démesurées» des marques

La Presse Canadienne|Publié le 03 mai 2023

Loblaw dénonce les hausses de prix «démesurées» des marques

Elle versera désormais un dividende trimestriel de 44,6 cents par action. (Photo: La Presse Canadienne)

Le plus grand épicier du Canada affirme que le coût de ses produits a augmenté de près d’un milliard de dollars jusqu’à présent cette année — le double de la norme historique — alors qu’il continue de voir des augmentations de prix «démesurées» de la part des grandes marques alimentaires multinationales.

Les Compagnies Loblaw ont indiqué mercredi que les hausses de prix ne semblaient plus synchronisées avec l’environnement des prix des produits de base et contribuaient à la forte inflation alimentaire au Canada.

Alors que les petits et moyens fournisseurs alimentaires canadiens semblent «rattraper leurs coûts», les augmentations de prix répercutées par les grandes entreprises alimentaires sont «plus préoccupantes», a estimé le directeur financier de Loblaw, Richard Dufresne.

«Nous constatons toujours des augmentations de coûts démesurées provenant de grandes entreprises mondiales de biens de consommation, dépassant ce que nous attendions à ce stade», a-t-il affirmé lors d’une conférence téléphonique avec des analystes.

Mais le chef de l’un des plus grands groupes de l’industrie alimentaire au Canada estime que les coûts de fabrication continuent d’augmenter et que la possibilité de réaliser une juste marge «ne devrait pas être réservée qu’aux détaillants».

Le chef de la direction de Produits alimentaires, de santé et de consommation du Canada, Michael Graydon, a indiqué mercredi que les exigences en matière de main-d’œuvre, d’emballage, de distribution et de réglementation contribuaient toutes à l’inflation des coûts dans la fabrication d’aliments.

En outre, bon nombre des produits de base actuellement utilisés proviennent de stocks ou de contrats d’approvisionnement négociés lorsque les prix étaient plus élevés, et ces prix continuent de passer par la chaîne d’approvisionnement, a-t-il souligné.

Marques maisons plus populaires

Les dirigeants de Loblaw ont effectué leurs commentaires en marge de la publication d’un bénéfice de 418 millions $ pour le premier trimestre, comparativement à celui de 437 millions $ réalisé lors de la même période l’an dernier — mais la société avait profité l’an dernier d’un gain ponctuel à la suite d’une décision favorable rendue par un tribunal. Les revenus trimestriels ont totalisé près de 13 milliards $, après avoir été de 12,3 milliards $ l’an dernier.

L’épicier a pris la décision de souligner les augmentations de prix parce que c’est «l’un des principaux moteurs de l’inflation des coûts que nous constatons», a affirmé le président du conseil et président de Loblaw, Galen Weston.

«Nous constatons certainement plus de pression inflationniste sur les coûts de la part des grandes multinationales (sociétés de biens de consommation emballés) que ce à quoi nous nous attendions à l’heure actuelle sur la base de ce qui se passe dans l’environnement des coûts des matières premières», a indiqué M. Weston lors de l’appel aux analystes.

«Nous n’avons pas répercuté l’intégralité de l’inflation des coûts sur les clients, ce qui a entraîné une nouvelle baisse de la marge brute des produits alimentaires ce trimestre.»

Il a noté que les ventes des marques maison de Loblaw, le Choix du président et Sans nom, avaient augmenté plus du double du rythme des grandes marques nationales au cours du trimestre.

De nombreux grands producteurs d’aliments dont le siège social se trouve à l’extérieur du Canada continuent de répercuter d’importantes hausses de prix sur les détaillants.

PepsiCo, la société à l’origine de produits tels que le jus d’orange Tropicana et les croustilles Lay’s, a augmenté ses prix de 16% au cours de son dernier trimestre, ce qui a contribué à une croissance de 18% de ses bénéfices, a-t-elle annoncé le mois dernier.

Unilever, qui fabrique le savon Dove et la mayonnaise Hellmann’s, a signalé une augmentation de 10,7% de ses prix au cours du dernier trimestre, tandis que Nestlé a augmenté les prix de 9,8% sur les produits, notamment les Smarties et l’eau Perrier.

Pendant ce temps, Statistique Canada a signalé le mois dernier que les prix dans les épiceries avaient augmenté de 9,7% d’une année à l’autre en mars, après avoir enregistré une hausse de 10,6% en février.

La décélération a été entraînée par la baisse des prix des fruits et légumes, a précisé l’agence fédérale.

Les économistes s’attendaient à ce que la vitesse de l’augmentation des prix des denrées alimentaires ralentisse progressivement ce printemps, à mesure que la hausse du coût des principaux intrants se modérera tout au long de la chaîne d’approvisionnement.

Résultats en hausse

Loblaw a annoncé mercredi une augmentation de 10% de son dividende, alors qu’elle dévoilait ses résultats du premier trimestre. Elle versera désormais un dividende trimestriel de 44,6 cents par action, comparativement à 40,5 cents par action précédemment.

Le détaillant, qui exploite les épiceries Provigo et les pharmacies Pharmaprix au Québec, a annoncé que son bénéfice s’élevait à 1,29$ par action pour le trimestre terminé le 25 mars, en baisse par rapport à celui de 1,30$ par action au même trimestre l’an dernier.

Les ventes de ses magasins d’alimentation ouverts depuis au moins un an ont augmenté de 3,1%, tandis que celles des pharmacies ouvertes depuis au moins un an ont augmenté de 7,4%.

Sur une base ajustée, Loblaw a indiqué avoir gagné 1,55$ par action au cours de son plus récent trimestre, en hausse par rapport à un bénéfice ajusté de 1,36$ par action il y a un an.

Les analystes s’attendaient en moyenne à un bénéfice ajusté de 1,55$ par action et à des revenus de 13,2 milliards $, selon les prévisions recueillies par la société de données financières Refinitiv.