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L’offre de Barrick Gold est refusée à l’unanimité par Newmont

AFP|Publié le 04 mars 2019

La demande en mariage du groupe canadien « n’est pas dans le meilleur intérêt des actionnaires».

Le conseil d’administration du groupe minier américain Newmont (NEM) a rejeté à l’unanimité l’offre de rachat de Barrick Gold (ABX), estimant que la demande en mariage du groupe canadien, numéro un mondial de l’or, « n’est pas dans le meilleur intérêt des actionnaires ». 

Barrick Gold propose un échange d’actions au terme duquel il détiendrait environ 55,9% de la nouvelle entité créée et Newmont, numéro deux mondial du secteur, 44,1%. Newmont veut lui-même racheter le canadien Goldcorp (G) pour une dizaine de milliards de dollars.

« Notre revue en détail de la proposition non sollicitée de Barrick nous a renforcés dans notre conviction que l’union entre Newmont et Goldcorp offre la meilleure occasion de créer de la valeur pour les actionnaires de Newmont et d’offrir le meilleur retour sur investissement du secteur pour les décennies à venir », a affirmé Gary Goldberg, PDG du groupe américain, dans un communiqué.

Le rapprochement entre Newmont et Goldcorp – sur lequel les actionnaires du Canadien doivent se prononcer le 4 avril – ravirait la place de numéro un mondial à Barrick Gold.

Dans son communiqué, Newmont souligne que l’offre hostile de Barrick ne comporte aucune prime, ce qui est inhabituel pour une transaction de cette taille et qui plus est non sollicitée. 

Le PDG de Barrick, Mark Bristow, avait expliqué aux analystes que la prime était constituée par les synergies que les deux groupes pouvaient espérer tirer de la fusion. Il en estime le montant à plus de 7 milliards de dollars.

Newmont affirme aussi que le portefeuille de sites de Barrick Gold comporte de nombreuses zones à risques alors que le mariage avec Goldcorp rassemblerait des actifs « dans des juridictions minières favorables et dans des districts aurifères prolifiques sur quatre continents ».

Entreprise commune?

Toutefois, Newmont a également proposé lundi à Barrick Gold de créer une coentreprise pour des opérations au Nevada, un des territoires les plus prometteurs pour l’extraction aurifère et déjà une des principales sources d’approvisionnement de métal jaune dans le monde.

« Cette proposition permettrait aux actionnaires des deux entreprises de concrétiser les synergies existantes tout en évitant les risques importants et les complications liées à la proposition non sollicitée de Barrick », a souligné le PDG de Newmont, en proposant un modèle d’alliance comme le groupe en a déjà avec Barrick. 

Les deux sociétés avaient déjà cherché à fusionner dans le passé. La dernière tentative remonte à 2014. L’opération avait alors échoué au dernier moment, car les deux géants miniers n’étaient pas parvenus à s’entendre sur la gouvernance de la nouvelle entité et sur la localisation du siège social.

Les prix de l’or évoluent en dents de scie depuis la fin de la flambée des cours en 2013 et les producteurs cherchent depuis à réduire leurs coûts opérationnels en opérant à grande échelle.

En décembre, Barrick avait ainsi avalé son concurrent britannique Randgold.

Mais cette association ne suffit pas au canadien pour maintenir sa suprématie: en 2017, Newmont et Goldcorp, futurs alliés, avaient au total produit 7,9 millions d’onces d’or, quand Barrick et Randgold réunis en avaient extrait 6,6 millions.

L’action Barrick Golde baissait de 0,8 % lundi vers 15H00 GMT, celle de Newmont était quasiment inchangée.