il s’agit d’une bonne nouvelle au moment où elle doit affronter une concurrence plus vive de l’UE.(Photo: Getty Images)
Londres est à nouveau le premier centre financier en Europe pour les échanges d’actions, devançant Amsterdam qui était passé devant en début d’année à la faveur du Brexit, selon des chiffres de la place de marché Cboe Global Markets.
Au total, 8,92 milliards d’euros d’actions ont été échangés en moyenne chaque jour en juin sur des plateformes boursières installées à Londres, indique Cboe dans des chiffres transmis lundi à l’AFP.
Amsterdam, qui avait ravi la première place à la capitale britannique depuis janvier, est juste derrière avec 8,8 milliards d’euros échangés, loin devant Paris (5,84 miliards) et Francfort (4,93 milliards).
Dès le premier jour de cotation en janvier après l’entrée en vigueur effective du Brexit, quelque 6 milliards d’euros de transactions libellées en euros avaient été rapatriés sur les places européennes.
Londres récupère sa couronne principalement grâce à l’échange d’actions d’entreprises suisses, qui sont à nouveau autorisées au Royaume-Uni, depuis quelques mois, selon l’agence Bloomberg.
Elles avaient été suspendues sur l’ensemble des places en Europe pendant de longs mois en raison d’un litige entre la Suisse et l’UE.
Mais le Brexit a permis au Royaume-Uni de régler ce différend de manière unilatérale, avec à la clé la réintroduction des actions suisses à Londres.
Pour la capitale britannique, il s’agit d’une bonne nouvelle au moment où elle doit affronter une concurrence plus vive de l’UE depuis la sortie effective du marché unique le 1er janvier.
Si le Royaume-Uni a obtenu un accord commercial avec Bruxelles, il n’en a rien été pour les services financiers, en dépit de l’annonce d’une coopération a minima sur la réglementation.
Le ministre des Finances Rishi Sunak a reconnu la semaine dernière dans un discours ne pas avoir réussi à s’entendre avec l’UE sur un ensemble d’équivalences pour conserver des règles similaires dans la finance.
« Désormais nous allons de l’avant, en continuant de coopérer sur les questions de finance mondiale, mais chacun en tant que juridiction souveraine avec ses propres priorités », a-t-il déclaré.
Le gouvernement a déjà promis d’assouplir les règles de cotation à la Bourse de Londres afin d’attirer plus d’entreprises notamment dans les nouvelles technologies, ou encore de rattraper son retard dans les Spacs, des instruments financiers d’introduction en Bourse, qui ont le vent en poupe aux États-Unis et en Europe.
Lundi matin, le régulateur financier britannique FCA (Financial Conduct Authority) a d’ailleurs annoncé lancer une consultation sur plusieurs propositions en ce sens.
Pour Julia Hoggett, directrice générale de la Bourse de Londres, ces réformes sont nécessaires pour que « le Royaume-Uni reste une place qui prospère et l’un des principaux centres financiers au monde ».
La place de Londres doit « évoluer pour que les entreprises puissent mieux accéder à des capitaux tout en conservant des normes élevées », selon elle.