Le constructeur travaille également activement à réduire sa consommation de gaz dans le processus de production. (Photo: 123RF)
Francfort — Le constructeur allemand de véhicules premium Mercedes-Benz a annoncé jeudi un bénéfice net en baisse au troisième trimestre, sur un an, plombé par des ventes en baisse et des coûts plus élevés que prévu.
Le bénéfice net du constructeur a baissé de 7% sur un an, à 3,7 milliards d’euros, a indiqué le groupe dans un communiqué. C’est un peu mieux que ce que prévoyait le consensus des analystes de Factset qui tablait sur un bénéfice de 3,4 milliards d’euros.
Le chiffre d’affaires a reculé de 1,4% à 37,2 milliards d’euros, affecté par la baisse des livraisons de voitures particulières d’environ 5% au cours du trimestre sur un an, notamment « en raison d’une pénurie » de composants, explique le communiqué.
Le groupe dit avoir souffert de problèmes de livraison d’une batterie 48 Volts produite, selon la presse, par le groupe Bosch.
« C’est regrettable pour nous et nos clients (…) le problème est traité au plus haut niveau », a assuré à la presse Harald Wilhelm, directeur financier du groupe.
Le titre de l’entreprise perdait plus de 5% dans la matinée à la bourse de Francfort.
Plus tôt en octobre, le constructeur avait déjà annoncé souffrir d’une baisse de ses ventes de voitures au troisième trimestre, dans « un environnement de marché volatil » marqué par le ralentissement de la conjoncture mondiale et une guerre des prix entre les constructeurs.
Autre difficulté: le changement de modèle de la voiture Classe E, dont la nouvelle version n’arrivera sur le marché qu’au premier trimestre 2024, et la disponibilité limitée du modèle de VUS GLC en raison des pénuries de composants.
Les livraisons des modèles les plus luxueux ont chuté de 11% au troisième trimestre.
«Compétition extrême»
Ni la hausse des livraisons de voitures électriques, de 66% au troisième trimestre, ni les bonnes ventes des fourgons n’ont permis de compenser « l’inflation, les effets de change et les coûts liés à la chaîne d’approvisionnement », ajoute le communiqué.
La marge opérationnelle de la division voitures particulières (Mercedes-Benz Cars), indicateur de rentabilité très observé, souffre de cette situation, à 12,4%, inférieure au niveau de 14,5% atteint il y a un an.
Depuis la pandémie, les industriels ont fait face à des pénuries de composants et à des retards sur les chaînes d’approvisionnement, ralentissant la production. La situation s’est largement améliorée sans pour autant retrouver les conditions d’avant la pandémie.
Les livraisons de voitures ont augmenté de 12% en Europe, mais ont chuté de 3% en Amérique du Nord et ont stagné en Asie.
Mercedes n’a pas donné de chiffres pour la Chine, où le groupe dit détenir 50% des parts du marché du luxe.
Dans les autres segments, l’entreprise fait face à une « compétition extrême » dans ce pays face aux concurrents chinois dans l’électrique, a admis M. Wilhelm.
Pour défendre sa place sur ce marché crucial, Mercedes a notamment dévoilé mi-avril le premier modèle entièrement électrique de son emblématique marque de limousine Maybach à l’occasion du salon l’automobile international de Shanghai.
Mercedes-Benz laisse ses perspectives de rentabilité des ventes inchangées pour l’année 2023. Il compte sur une rentabilité comprise entre 12 et 14% pour les voitures, et entre 13 et 15% pour les vans.
Toutefois, « la dynamique globale de croissance de l’économie mondiale restera probablement plutôt modérée pour le reste de l’année », en raison notamment de l’inflation et des hausses de taux qui pèsent sur la croissance ».