Le constructeur travaille également activement à réduire sa consommation de gaz dans le processus de production. (Photo: 123RF)
Francfort — Le fabricant allemand de voitures haut de gamme Mercedes-Benz a relevé mercredi ses prévisions pour l’année après un bon deuxième trimestre en dépit de ventes freinées par la pénurie de semi-conducteurs et les difficultés logistiques.
À la Bourse de Francfort, le titre progressait vers 6h30, heure du Québec, de 2,80% à 55,79 euros dans un Dax en timide hausse de 0,28%.
Le constructeur travaille également activement à réduire sa consommation de gaz dans le processus de production, sur fond d’envolée des prix et de dépendance au gaz russe, a-t-il indiqué.
Le groupe allemand, né de la scission de Daimler en Mercedes-Benz d’un côté et Daimler Truck de l’autre, a vu son bénéfice net progresser de 2% au deuxième trimestre, à 3,2 milliards d’euros. Il prévoit désormais un bénéfice d’exploitation (BAII) «légèrement supérieur» à l’année précédente, alors qu’il annonçait jusqu’ici un résultat stable.
Le fabricant de la luxueuse Classe S table par ailleurs sur une marge d’exploitation ajustée entre 12% et 14% pour son activité automobile, contre 11,5% à 13% précédemment.
Pour cette branche phare «Mercedes-Benz Cars», le BAII a progressé de 26% à 3,8 milliards d’euros, aidé par des ventes de modèles plus chers — tirant vers le haut la marge d’exploitation ajustée: 14,2% pour la période d’avril à juin, soit 1,4 point de plus qu’en 2021.
Cette meilleure rentabilité a permis au groupe de compenser la baisse de 7% des ventes de voitures — pour un nombre stable d’utilitaires vendus — puisque le chiffre d’affaires du groupe progresse de 7% à 36,4 milliards d’euros.
Au premier semestre, le bénéfice net du groupe atteint 6,8 milliards d’euros, une hausse de 3% sur un an, pour un chiffre d’affaires de 71,3 milliards (+6%).
«En se concentrant sur les voitures de luxe du haut de la gamme, les véhicules électriques, les minibus premium et la discipline sur les coûts, il a été possible de compenser la hausse des prix des matières premières et la baisse des ventes due à la pénurie de semi-conducteurs», explique le groupe dans un communiqué.
La marge ajustée de Mercedes-Benz Cars a atteint 14,2% au deuxième trimestre et 15,3% sur les six premiers mois. Côté utilitaires et fourgonnettes, elle est de 10,1% pour avril à juin et de 11,3% au premier semestre.
Diminuer de moitié le recours au gaz
Mercedes-Benz est «plus résistant» face aux «défis macroéconomiques et géopolitiques de plus en plus complexes», note le patron Ola Källenius, exprimant son «optimisme» au regard de la «forte demande de (ses) clients dans le monde» qui devrait rester forte cette année.
Les difficultés d’approvisionnement en puces électroniques «va nous accompagner dans tous les cas cette année et probablement aussi l’année prochaine», même si la situation devrait s’améliorer progressivement, selon M. Källenius.
L’entreprise dit par ailleurs «chercher activement des solutions pour réduire la consommation de gaz ou remplacer entièrement» cette source d’énergie sur fond d’incertitudes d’approvisionnement de l’Allemagne par la Russie depuis l’invasion de l’Ukraine.
«Nous avons des plans pour réduire de 50%» la consommation de gaz, a noté M. Källenius.
Actuellement, Mercedes-Benz a déjà baissé son utilisation de 10%, surtout grâce à un recours à l’électricité verte, mais également en s’appuyant sur d’autres énergies fossiles.
Le coût inévitable de ces mesures ne devrait pas peser sur la rentabilité et s’inscrit dans l’objectif à plus long terme de réduire l’empreinte carbone de la production, a-t-il ajouté.
«Il n’y a pas besoin d’une guerre pour aller vers plus d’efficacité» énergétique, a souligné le patron, tout en admettant que la dépendance que connaît en particulier l’Allemagne est susceptible d’accélérer ses efforts.