Sur l’exercice 2018, son bénéfice net a grimpé de 41,6 % par rapport à l’année précédente.
Le géant suisse de l’alimentation Nestlé (NESN), en pleine revue stratégique de ses activités, a fait état d’un bond de son bénéfice en 2018 et envisage désormais de vendre ses charcuteries Herta, prenant acte de l’engouement actuel pour les produits végétariens.
Sur l’exercice 2018, son bénéfice net a grimpé de 41,6 % par rapport à l’année précédente, à 10,1 milliards de francs suisses (8,9 milliards d’euros), a-t-il indiqué dans un communiqué.
Ses ventes se sont, elles, accrues de 2,1 %, à 91,4 milliards de francs suisses, les acquisitions y contribuant à hauteur de 0,7 %.
Cette progression est attribuable en particulier aux acquisitions de la licence Starbucks et de l’entreprise canadienne Atrium Innovations, spécialisée dans les produits de santé nutritionnelle. Elles ont permis de compenser la cession des activités de confiserie aux États-Unis.
Nestlé va « explorer diverses pistes stratégiques » pour les charcuteries Herta, « y compris une éventuelle cession », a-t-il annoncé lors de la publication de ces résultats. Cela marque « une étape supplémentaire dans l’évolution de son portefeuille », a ajouté le groupe, qui entend se repositionner sur des catégories de produits à plus forte croissance.
« Nous avons fait des progrès considérables dans la transformation de notre portefeuille », a déclaré son directeur général, l’Allemand Mark Schneider, cité dans le communiqué. Il a estimé que la stratégie du groupe « a gagné en clarté » au fil des acquisitions et cessions.
« Tous les indicateurs de performance financière se sont considérablement améliorés », a-t-il pointé, mettant en avant le regain de croissance aux États-Unis et en Chine, ses deux plus gros marchés, ainsi que dans la nutrition infantile.
Produits végétariens
Le groupe s’est renforcé dans des catégories de produits à plus forte croissance, dont les cafés haut de gamme, alors que le fonds activiste Third Point avait multiplié les critiques, faisant pression pour que le groupe cède ses marques en perte de vitesse. Dans sa liste, le fonds activiste avait notamment cité Herta, aux côtés entre autres des pizzas surgelées Buitoni ou des plats préparés Stouffer’s, une marque vendue aux Canada et aux États-Unis.
La revue stratégique de Herta va couvrir la charcuterie et les produits carnés en France, en Allemagne, en Belgique, au Luxembourg, au Royaume-Uni et en Irlande. L’an passé, ces activités ont généré un chiffre d’affaires d’environ 680 millions de francs suisses, a-t-il chiffré, précisant qu’il entend boucler cette revue stratégique d’ici fin 2019.
Nestlé compte en revanche conserver les pâtes à gâteaux et les produits végétariens de la marque.
« L’alimentation végétale est beaucoup plus prometteuse que les aliments carnés », a fait valoir M. Schneider lors d’une conférence de presse pour justifier cette décision. Le groupe entend se renforcer sur le créneau porteur des produits végétariens, pour se caler sur les nouvelles tendances de consommation.
Pour 2019, Nestlé vise une amélioration de sa croissance organique et de sa marge opérationnelle pour atteindre ses objectifs 2020 et prévoit environ 700 millions de francs suisses de frais de restructurations. Le groupe va augmenter son dividende de 10 centimes, à 2,45 francs suisses par action au titre de l’exercice 2018.
À 8H15, l’action s’adjugeait 3,38 % à 89,61 francs suisses, soutenant le SMI, l’indice des valeurs phares de la Bourse suisse, en hausse de 0,68 %.
Dans un commentaire boursier, Jean-Philippe Bertschy, analyste chez Vontobel, a salué ces résultats « robustes, qui cochent toutes les cases », notant que l’entreprise a connu une amélioration sur « tous les fronts ».
Malgré sa taille, le groupe suisse n’avait pas échappé aux pressions déflationnistes dans les pays développés, ni au ralentissement dans les pays émergents, et avait vu sa croissance s’étioler, suscitant le mécontentement de ses actionnaires.
En janvier 2017, Mark Schneider, l’ancien patron du groupe allemand de santé Fresenius, avait repris les commandes, lançant un repositionnement du portefeuille de marques, mais aussi d’importantes restructurations, notamment sur son centre de recherches pour les soins de la peau en France à Sofia Antipolis, près de Nice.