«La croissance ralentit au fur et à mesure que les consommateurs se remettent du choc initial de la Covid».
Le géant Netflix (NFLX) a séduit 10,1 millions de nouveaux abonnés au deuxième trimestre, mais son action chutait de plus de 10 % jeudi à Wall Street alors que son bénéfice est moins bon que prévu et que la croissance devrait ralentir.
Depuis le début de l’année, la plateforme a au total attiré 26 millions de nouveaux abonnés payants, alléchés par les milliers d’heures de programmes proposées par le site au moment où la pandémie de Covid-19 forçait nombre d’entre eux à rester chez eux.
C’est presque autant que les 28 nouveaux millions d’abonnés enregistrés sur l’ensemble de l’année 2019, remarque Netflix qui compte désormais 192,95 millions d’abonnés.
« Cependant, comme attendu, la croissance ralentit au fur et à mesure que les consommateurs se remettent du choc initial de la Covid et des mesures de restriction », souligne le groupe qui n’anticipe que 2,5 millions de nouveaux abonnés payants au troisième trimestre.
Son bénéfice net a plus que doublé au deuxième trimestre, à 720 millions de dollars. Mais ajusté par action, la référence pour les investisseurs, il s’élève à 1,59 dollar là où les analystes anticipaient 1,81 dollar. Le groupe a notamment dû faire face à des effets de change.
Son chiffre d’affaires a augmenté de 25 % pour atteindre 6,15 milliards de dollars, soit un peu au-dessus des attentes (6,08 milliards).
Le groupe souligne par ailleurs reprendre « doucement » la production de contenus dans le monde.
Des projets sont déjà bien repartis en Asie et dans quelques pays européens et Netflix a aussi relancé la production de deux films en Californie et de deux films animés dans l’Oregon.
Mais « les tendances actuelles sur les nouvelles infections créent plus d’incertitude » sur les projets aux États-Unis, remarque le groupe.
Dans la mesure où les temps de production sont assez longs, les lancements de spectacles et de films originaux prévus pour 2020 sont dans l’ensemble restés intacts, affirme Netflix. Pour 2021, le groupe anticipe que le nombre de sorties sera le même, mais qu’elles seront plus concentrées au deuxième semestre.
Le groupe ne s’inquiète pas particulièrement de ce retard.
« La pandémie et les pauses de production ont un impact similaire sur nos concurrents et nos fournisseurs. Avec notre large bibliothèque de milliers de titres et recommandations fortes, nous pensons que nos membres resteront satisfaits », avance-t-il.
Netflix a aussi annoncé à l’occasion de la publication de ses résultats que Ted Sarandos, actuellement responsable des contenus, était nommé co-directeur général aux côtés du co-fondateur Reed Hastings.