Logo - Les Affaires
Logo - Les Affaires

Novo Nordisk engrange un bénéfice net trimestriel de plus de 3 G€

AFP|Mis à jour le 18 juin 2024

Novo Nordisk engrange un bénéfice net trimestriel de plus de 3 G€

Les ventes de l’Ozempic se sont envolées de 42%. (Photo: 123RF)

Copenhague — Première capitalisation européenne, le laboratoire danois Novo Nordisk continue de rencontrer le succès avec ses traitements anti-obésité et antidiabétique et a revu ses prévisions à la hausse.

De janvier à mars, son bénéfice net a atteint 25,407 milliards de couronnes (3,4 milliards d’euros) et son chiffre d’affaires a grimpé de 24%, à 65,349 milliards de couronnes, au-delà des attentes des analystes.

Factset tablait sur un chiffre d’affaires de 63,43 milliards de couronnes et Bloomberg l’estimait à 63,75 milliards.

Porté par cette performance, Novo Nordisk a revu à la hausse ses prévisions. Il estime que son chiffre d’affaires augmentera de 19 à 27% sur l’ensemble de 2024, contre 18 à 26% annoncé en janvier.

Le laboratoire a gagné 1,8 point de part de marché sur un an sur le marché des antidiabétiques, et il occupe désormais 34% du marché. Le géant danois emploie plus de 64 000 personnes dans 80 pays.

À l’ouverture de la Bourse de Copenhague, le titre du groupe reculait de 2,48% dans un marché orienté à la baisse (-0,35%).

« Davantage de patients bénéficient de nos traitements innovants », s’est félicité le PDG du groupe, Lars Fruergaard Jørgensen, cité dans le rapport trimestriel.

 

Produire plus

La hausse des ventes entraînant des contraintes d’approvisionnement périodiques et des pénuries à travers le monde, le groupe doit augmenter sa production et investit largement.

« L’accord d’acquisition des trois sites de production de Catalent (un façonnier américain) nous permettra de servir significativement plus de personnes vivant avec le diabète et l’obésité à l’avenir », a souligné Lars Fruergaard Jørgensen.

C’est en Amérique du Nord que Novo Nordisk a réalisé sa plus grosse progression, les États-Unis représentant 76% de la hausse de ses ventes.

Sur l’ensemble des marchés, le laboratoire danois a vu ses résultats s’améliorer à la faveur d’une forte progression de ses deux produits phares. Les ventes du Wegovy se sont envolées de 106% et celles de l’Ozempic de 42%, des hausses toutefois inférieures à celles enregistrées un an auparavant.

Ces traitements utilisent des analogues de l’hormone GLP-1, qui régule le taux de glucose sanguin et l’appétit, et entraînent des pertes de poids bien plus importantes que les médicaments disponibles jusqu’à présent.

Antidiabétique injectable, l’Ozempic, à base de sémaglutide, fait fureur sur les réseaux sociaux pour ses effets amaigrissants.

Il ralentit la vidange gastrique, diminuant de fait l’appétit et engendrant des pertes de poids importantes, de l’ordre de 10% en un an.

Une caractéristique qui a permis à l’industriel danois d’obtenir la commercialisation du sémaglutide dans de nombreux pays, dont les États-Unis, à une dose plus forte et sous un autre nom, Wegovy, pour le traitement de l’obésité.

Ce médicament est commercialisé seulement au Danemark, en Norvège, au Royaume-Uni et en Allemagne

Le Wegovy est également approuvé aux États-Unis pour la réduction des risques cardiovasculaires chez les personnes en grave surpoids.

Fléau sanitaire global, l’obésité est une maladie chronique facteur de risque de maladies cardiovasculaires, de diabète, de certains cancers et de complications comme dans le cas du Covid-19.

Difficile à traiter, elle coûte cher aux systèmes de santé. Ses causes ne sont pas liées qu’au mode de vie, mais peuvent aussi être influencées par la génétique.

Si la prévention et la prise en charge médicale ne s’améliorent pas, la Fédération mondiale de l’obésité prévoit que d’ici 2035, la moitié (51%) de la population mondiale sera en surpoids ou obèse. Et selon ses calculs, l’impact économique mondial serait tout aussi dévastateur : il pourrait dépasser 4 000 milliards de dollars par an.

Novo Nordisk développe également des traitements contre les maladies rares (hémophilie, hormones de croissance), dont les ventes ont reculé de 3% sur l’année, du fait de contraintes d’approvisionnement.