Evergrande, le plus gros promoteur immobilier chinois, menace de faire faillite et fait craindre des remous sur l'économie chinoise, voire mondiale. (Photo: 123RF)
Paris — La Chine a les capacités pour «amortir le choc» lié à Evergrande, le plus gros promoteur immobilier chinois qui menace de faire faillite et fait craindre des remous sur l’économie chinoise, voire mondiale, a indiqué mardi la cheffe économiste de l’OCDE, Laurence Boone.
«Nous pensons que les autorités chinoises ont la capacité budgétaire et monétaire pour amortir le choc», a affirmé mardi Mme Boone au cours d’une conférence de presse sur les prévisions économiques mondiales de l’organisation internationale pour 2021 et 2022.
Le plus gros promoteur immobilier du pays, en termes de chiffre d’affaires, est perclus de dettes et pourrait faire faillite.
Cette semaine, certains ont commencé à agiter le spectre d’un «Lehman chinois», en référence à la chute en 2008, durant la crise du «subprime», de la banque américaine et l’onde de choc qui avait suivi pour le système financier mondial.
Sur les risques de contagion à l’étranger, «nous devons observer la sphère réelle (consommation, croissance, etc. NDLR) et la sphère financière», a déclaré Mme Boone.
«Concernant la sphère réelle, quand la demande chinoise diminue, il peut y avoir un impact», a-t-elle poursuivi, la Chine représentant une locomotive de croissance mondiale avec une progression anticipée de son PIB de 8,5% cette année selon les prévisions de l’OCDE.
L’organisation économique internationale a notamment calculé qu’une baisse de la demande chinoise de 2% durant deux années, ce qui n’est pour l’heure pas le cas, pouvait avoir pour effet de réduire l’activité économique mondiale de l’ordre de 0,5%.
Le secteur de l’immobilier est un moteur essentiel de l’économie de la Chine. Il représente environ un quart de son PIB et a joué un rôle déterminant dans la reprise après la pandémie.
Concernant la sphère financière et les craintes de contagion, «la connexion entre les marchés financiers chinois et les autres est moins grande que ce que nous voyons dans le monde occidental», souligne Mme Boone. «Donc l’impact serait relativement limité, mis à part pour certaines entreprises.»
Dans un rapport rendu cette semaine, l’agence de notation S&P a affirmé que les autorités interviendraient probablement dans le cas où elles redoutent que la crise entraîne des risques à une large échelle.