Sa décision a été sanctionnée en Bourse, où son titre perdait entre 4,5 et 5 % lors des échanges électroniques.
Amazon n’affichera aucun profit d’avril à juin, a annoncé jeudi son patron, Jeff Bezos, qui a prévu de dépenser l’intégralité des quelque 4 milliards de dollars de bénéfice opérationnel prévus pour investir dans la protection de ses employés et des tests de Covid-19 à grande échelle.
Sa décision a été sanctionnée en Bourse, où son titre perdait quelque 5 % lors des échanges électroniques après la clôture de Wall Street.
« Si vous êtes actionnaire d’Amazon, je vous invite à vous asseoir, parce que nous avons de grandes ambitions (pour gérer la crise du coronavirus) », a déclaré le milliardaire dans le communiqué de résultats du premier trimestre.
Les 4 milliards que l’entreprise va accumuler au printemps serviront notamment à acheter des équipements de protection, à mieux nettoyer les entrepôts et centres logistiques, à mettre en place la distanciation sociale, à mieux payer les employés en bas de l’échelle et à développer une infrastructure de test du virus.
En tant que leader du commerce en ligne aux États-Unis et ailleurs, sans compter son activité d’infonuagique, Amazon s’est immédiatement imposé comme un acteur clef du « Grand confinement ».
Le groupe a déjà embauché 175 000 personnes supplémentaires dans ses entrepôts américains pour faire face à la demande accrue, et paye 2 dollars/livres/euros de plus par heure cette catégorie de salariés.
Au premier trimestre, le géant du commerce électronique a ainsi engrangé 75,5 milliards de dollars de chiffre d’affaires, en hausse de 26 % sur un an, mais son bénéfice net a chuté de 29 % à 2,5 milliards.
Pour le deuxième trimestre, il prévoit une augmentation des ventes comprise entre 18 et 28 %, soit des revenus entre 75 et 81 milliards de dollars.
«Il y a beaucoup d’incertitudes dans le monde en ce moment et le meilleur investissement que nous puissions réaliser porte sur la sécurité et le bien-être de nos centaines de milliers d’employés», a justifié Jeff Bezos.
«J’ai confiance en nos actionnaires qui s’intéressent au long terme. Ils comprendront et approuveront notre approche. À vrai dire, ils n’en attendent pas moins de nous.»
Ces dernières semaines la société de Seattle a fait face à des mouvements sociaux épars, aux États-Unis et en Europe, de la part d’employés qui réclamaient de meilleures protections et conditions de travail.