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Powell: «la Fed agira pour préserver la croissance américaine»

AFP|Publié le 23 août 2019

Jerome Powell a toutefois prévenu que la Fed n'avait pas de mode d'emploi pour faire face aux tensions commerciales.

Le président de la Banque centrale américaine Jerome Powell a promis vendredi d’agir pour soutenir l’expansion de l’économie des États-Unis mais a prévenu que la Fed n’avait pas de mode d’emploi tout prêt pour faire face aux tensions commerciales.

Si les perspectives économiques américaines restent favorables, M. Powell a décrit dans un discours à Jackson Hole (Wyoming) une aggravation de la situation internationale en partie due «aux incertitudes commerciales». 

Pékin vient d’ailleurs d’annoncer vendredi son intention d’imposer de nouveaux droits de douane sur 75 milliards de dollars d’importations en provenance des États-Unis d’ici la fin de l’année. 

M. Powell a noté que les tensions commerciales semblaient «jouer un rôle dans le ralentissement mondial et la faiblesse du secteur manufacturier et des investissements des entreprises aux États-Unis».

Mais, dans ce contexte, il a prévenu que la politique monétaire n’avait «pas de mode d’emploi» tout prêt. 

«Nous pouvons toutefois (…) nous concentrer sur comment les questions commerciales affectent les perspectives et ajuster notre politique», a ajouté le numéro un de la Fed lors de cette conférence traditionnelle de la Fed de Kansas City dans la station de montagne du Wyoming.

Les marchés s’attendent à une baisse des taux d’intérêt à la prochaine réunion monétaire du 18 septembre après celle d’un quart de point de pourcentage décidée fin juillet. 

Le président Donald Trump pour sa part n’a cessé de critiquer la Fed et Jerôme Powell, qu’il a pourtant choisi pour la diriger. 

«Notre Réserve fédérale nous empêche de faire ce qu’on doit faire», a-t-il écrit vendredi, s’indignant que l’Allemagne vende «des bons à 30 ans à rendements négatifs». Il accuse la Fed de «désavantager les États-Unis face aux concurrents». 

À l’international, M. Powell a dressé une longue liste d’obstacles économiques, citant «les nouveaux signes de ralentissement en Allemagne et en Chine», mais aussi «les criconstances géopolitiques» comme «la possibilité grandissante d’un Brexit dur» ou encore les tensions à Hong Hong et la crise politique en Italie.

Il cite aussi la volatilité des marchés boursiers et la chute des rendements sur les bons «dans le monde entier».

La veille de son discours, pour la 3e fois en huit jours, la courbe des taux d’intérêt sur les bons du Trésor américain s’est en effet inversée, un signe souvent vu comme préfigurant une récession dans les 12 à 18 mois. 

Le patron de la Fed a aussi montré l’engagement de la Banque centrale à soutenir l’inflation, dont le niveau trop bas «est le vrai problème de l’époque».

Si, cette année, Mario Draghi de la BCE ne figure pas parmi les participants à la conférence, le gouverneur de la Banque d’Angleterre Mark Carney, aux prises avec le Brexit, celui de la Banque de Réserve d’Australie, dont les taux sont sur la pente descendante, et enfin l’économiste en chef du FMI Gita Gonipath, qui a récemment émis des doutes sur l’efficacité de la guerre commerciale de Donald Trump, interviendront à la conférence qui dure jusqu’à samedi.