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Qui est TSMC, éphémère membre du club des 1000 G$US ?

AFP|Mis à jour le 09 juillet 2024

Qui est TSMC, éphémère membre du club des 1000 G$US ?

Le groupe a été fondé en 1987 par Morris Chang, né en 1931 en Chine continentale et diplômé du Massachusetts Institute of Technology (MIT) et de l’université de Stanford. (Photo: Getty Images)

Taipei — Le spécialiste taïwanais des semi-conducteurs TSMC a brièvement rejoint lundi le club très fermé des entreprises valorisées par les marchés à plus de 1 000 milliards de dollars américains (G$US).

Voici cinq choses à savoir à propos de Taïwan Semiconductor Manufacturing Company.

Morris Chang

Le groupe a été fondé en 1987 par Morris Chang, né en 1931 en Chine continentale et diplômé du Massachusetts Institute of Technology (MIT) et de l’université de Stanford, qui a débuté sa carrière aux États-Unis dans l’industrie du numérique.

TSMC est né grâce au soutien du gouvernement taïwanais, avec la volonté de créer une industrie locale du semi-conducteurs capable de se faire une place sur le marché mondial face à des pays tels que le Japon, leader à cette époque.

Près de quatre décennies plus tard, le groupe est devenu l’un des plus importants au monde, dominant le marché des semi-conducteurs qui équipent une large sélection de produits, allant du téléphone intelligent à la robotique avancée.

Très populaire à Taïwan, Morris Chang a pris sa retraite en 2018.

Explosion de l’IA

Avec la révolution de l’intelligence artificielle (IA) générative, déclenchée par le succès de ChatGPT, TSMC a vu son activité connaître une nouvelle phase d’accélération, pour des semi-conducteurs de pointe nécessaires à l’entraînement des modèles d’IA et pour faire fonctionner les applications.

Le groupe travaille étroitement avec le leader de la conception de ces puces spécialisées, l’américain Nvidia, qui est devenu brièvement en juin l’entreprise à la plus forte valorisation au monde, autour de 3 300 milliards de dollars.

TSMC travaille également avec les concurrents de Nvidia comme Qualcomm et AMD, et la demande pour ses produits est telle que son carnet de commandes est rempli pour les années à venir.

Son client le plus célèbre reste cependant Apple, qui s’appuie sur TSMC pour les processeurs équipant ses téléphones intelligents et ordinateurs portables.

Menaces chinoises

Taïwan est un chaînon clef de la chaîne d’approvisionnement des semi-conducteurs, essentiels pour l’économie mondiale, et TSMC en est la pierre angulaire.

Mais la Chine estime que l’île fait partie intégrante de son territoire et n’écarte pas l’hypothèse de la force pour la ramener sous son contrôle.

Lors d’une audition au Congrès en mai dernier, la secrétaire américaine au Commerce, Gina Raimondo a estimé qu’une invasion chinoise de Taïwan et la prise de TSMC seraient «absolument dévastatrices». «Les États-Unis achètent actuellement 92% de ses puces haute performance auprès de TSMC», a-t-elle rappelé.

Développement international

Incité à disposer de sites de production hors de Taïwan où sont installées ses principales usines, TSMC construit actuellement deux fabs (usines) aux États-Unis et en projette une troisième, pour un investissement total de 65G$US, principalement dans l’Arizona.

Mais ses projets sont confrontés à de nouvelles difficultés aux États-Unis, notamment un manque de main-d’œuvre qualifiée selon le groupe, dans la mesure où la fabrication de semi-conducteurs demande des compétences très pointues.

TSMC a également annoncé cette année un investissement de 8,6G$US au Japon. «Avec “l’important soutien” du gouvernement japonais, TSMC a annoncé un deuxième site de production dans l’archipel.

Le groupe prévoit par ailleurs d’installer une première usine en Europe, en Allemagne.

Risques sismiques

Les tensions géopolitiques ne sont pas les seuls risques pesant sur TSMC et l’industrie taïwanaise du semi-conducteur, les phénomènes naturels le sont également.

Installée sur la « ceinture de feu », importante zone sismique entourant le Pacifique, Taïwan est habituée aux catastrophes naturelles.

En avril dernier, TSMC avait ainsi interrompu sa production après un tremblement de terre d’une magnitude de 7,4 sur l’échelle ouverte de Richter, l’un des plus importants séismes à Taïwan de ces dernières décennies.

Afin de réduire l’impact du risque sismique, le groupe a réalisé d’importants investissements visant à renforcer la capacité de résistance de ses usines, ainsi que la mise en place d’un système d’alerte précoce aux tremblements de terre.