Restaurant Brands International annonce un bénéfice net en hausse
La Presse Canadienne|Mis à jour le 11 juillet 2024(Photo: La Presse Canadienne)
Toronto — Pendant que la société mère de Tim Hortons et Burger King a vu ses bénéfices augmenter de 18 % au cours de son dernier trimestre, son chef de la direction a remarqué une tendance plus large qui s’installait dans l’ensemble de l’industrie: le ralentissement des ventes.
Selon Joshua Kobza, de Restaurant Brands International (RBI), les consommateurs sont devenus «un peu plus sensibles aux prix», ce qui exerce une pression sur le secteur de la restauration rapide, même si l’inflation s’atténue.
Le changement de comportement a poussé les chaînes de restauration rapide à chercher à générer plus de trafic vers leurs restaurants et à convaincre les clients de dépenser un peu plus d’argent sur chaque commande.
Par contre, M. Kobza a tempéré les attentes sur les efforts que l’entreprise torontoise déploiera pour contrer certaines des sensibilités aux prix.
«Nous savons que la valeur est également une priorité, et même s’il existe quelques mesures tactiques que nous pouvons prendre en marge, il ne faut pas s’attendre à ce que nous réinventions la roue en matière de valeur», a-t-il déclaré mardi aux analystes.
L’approche de Tim Hortons sur le plan des prix s’est longtemps concentrée sur la tarification des éléments de menu à des prix inférieurs à ceux de ses concurrents, mais au cours des dernières années, elle a renforcé sa stratégie avec le lancement de collations abordables.
«Nous ne croyons pas aux rabais temporaires, a affirmé Axel Schwan, président de Tim Hortons, en entrevue à la suite de l’appel de M. Kobza. Ce n’est pas pour cela que nous sommes connus.»
L’entreprise considère plutôt qu’offrir un «excellent rapport qualité-prix» est l’un de ses «piliers fondamentaux» que «nous ne pouvons jamais perdre de vue», a soutenu M. Schwan.
Burger King a également adopté récemment une stratégie de prix avec certaines promotions de repas. M. Kobza les a qualifiées de «plutôt efficaces», ajoutant «qu’il n’y a pas vraiment d’intention de changer de stratégie».
«Nous essayons d’être équilibrés dans la façon dont nous gérons les vents contraires en matière de coûts, a-t-il déclaré. Nous ne voulons pas augmenter les prix rapidement, mais nous voulons également éviter certaines réductions plus importantes qui ont eu lieu chez Burger King il y a probablement trois à cinq ans.»
Bénéfice net en hausse
Les remarques de M. Kobza ont été tenues quelques heures après que RBI, qui possède également Popeyes Louisiana Kitchen et Firehouse Subs, a révélé qu’elle avait réalisé un bénéfice net de 328 millions de dollars américains (M$US), soit 72 cents par action diluée.
Le résultat est en hausse par rapport au bénéfice net de 277M$, soit 61 cents par action diluée, un an plus tôt.
La société, qui tient ses comptes en dollars américains, a déclaré que son chiffre d’affaires s’est élevé à 1,74 milliard de dollars (G$) pour le trimestre clos le 31 mars, contre 1,59G$ au même trimestre de l’année dernière.
Sur une base ajustée, RBI indique avoir réalisé un bénéfice de 73 cents par action diluée au cours de son dernier trimestre, contre 75 cents par action diluée un an plus tôt.
Les ventes comparables consolidées ont augmenté de 4,6 % sur l’ensemble de ses activités.
Tim Hortons a vu ses ventes comparables augmenter à elles seules de 6,9 %. Les ventes comparables de Popeyes ont augmenté de 5,7 %, celles de Burger King de 3,8 % et celles de Firehouse Subs de 0,3 %.
Le matin même où RBI publiait ces chiffres, son rival américain McDonald’s n’avait pas estimé ses bénéfices trimestriels. Ian Borden, directeur financier du géant américain de la restauration rapide, a averti que «le consommateur est las des prix» et que l’entreprise prévoit d’être «prudente et réfléchie à l’égard de toute nouvelle augmentation des prix».
Le ralentissement observé sur le marché était «attendu», car l’inflation et les prix devaient baisser au début de 2024, a soutenu M. Kobza.
Le directeur financier, Sami Siddiqui, a toutefois fait valoir que cette tendance avait également apporté un certain soulagement aux chaînes.
«D’un autre côté, quand on pense à Popeyes et à l’industrie du poulet, on constate une certaine réduction des coûts alimentaires d’un point de vue macro», a-t-il dit lors du même appel que M. Kobza.
De nouveaux investissements
Les dirigeants ont également profité de la discussion avec les analystes pour souligner une vague de dépenses annoncée mardi à Burger King.
RBI investira 300M$ supplémentaires dans un plan en cours visant à moderniser les restaurants Burger King aux États-Unis.
La nouvelle tranche de financement étendra un programme de co-investissement, qui offre des incitations en espèces aux franchisés les plus performants pour soutenir les reconstructions et 1000 rénovations supplémentaires jusqu’en 2028.
«C’est la dernière pièce du puzzle», a mentionné Duncan Fulton, directeur général de RBI, en entrevue.
Une fois les rénovations terminées, il s’attend à ce que jusqu’à 90 % des restaurants Burger King arborent sa nouvelle image moderne d’ici 2028.
RBI remodèle ses restaurants tous les 10 ans environ, a précisé M. Fulton.
Tara Deschamps, La Presse Canadienne