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Le géant sud-coréen Samsung Electronics (005930) prévoit un bond de 53,37 % de son bénéfice opérationnel au deuxième trimestre grâce au niveau élevé du prix des puces électroniques et à une reprise de l’activité dans une usine cruciale aux États-Unis.
Le premier fabricant mondial de téléphones intelligents et de puces a précisé mercredi s’attendre à dégager un bénéfice opérationnel aux alentours de 12 500 milliards de wons (11 milliards de dollars américains) entre avril et juin, contre 8 150 milliards de wons sur la même période en 2020. Les résultats du deuxième trimestre sont attendus le 29 juillet.
Samsung Electronics est le fleuron du groupe Samsung qui est de loin le plus grand des conglomérats familiaux — les « chaebols » — qui dominent la 12e économie au monde. Le chiffre d’affaires du groupe dans son ensemble équivaut à un cinquième du PIB national.
La pandémie a paralysé l’économie mondiale du fait des multiples confinements et des fermetures des frontières depuis début 2020, mais elle a aussi bénéficié à de nombreuses entreprises technologiques.
Le télétravail a notamment dopé la demande d’appareils dotés de puces Samsung ainsi que d’équipements domestiques comme les téléviseurs ou l’électroménager.
Selon des analystes, le groupe a particulièrement tiré profit de la hausse du prix des puces électroniques.
Action en baisse
Samsung Electronics table au deuxième trimestre sur un chiffre d’affaires de 63 000 milliards de won, en hausse de 19 %.
Le cabinet spécialisé TrendForce, basé à Taipei, a anticipé en juin que le prix des puces mémoires — notamment les DRAM, utilisées dans les serveurs et les téléphones portables — allait continuer à progresser jusqu’au troisième trimestre inclus, car « la situation de sous-production marquée perdure ».
Les résultats de Samsung « vont rester solides, surtout du fait de l’accroissement de la demande de puces de mémoire et des prix en hausse des DRAM », a relevé auprès de l’AFP Tom Kang, directeur de recherche du cabinet Counterpoint.
Pour autant, l’action Samsung Electronics a clôturé mercredi sur un repli de 0,49 % à Séoul.
Par ailleurs, un site de production situé au Texas « est revenu à la normale au deuxième trimestre », s’est félicité le groupe.
Des coupures d’électricité causées par des tempêtes hivernales avaient entraîné en février la fermeture d’usines de semi-conducteurs disséminées autour d’Austin, y compris celle de Samsung.
Pour Kim Woon-ho, analyste chez IBK Investment and Securities, la relance de cette ligne de production a eu un effet positif sur les résultats du deuxième trimestre.
Mais, selon lui, les expéditions de téléphones intelligents de Samsung ont reculé sous l’effet de ventes en berne pour son dernier-né lancé en janvier, le Galaxy S21. « Les sites de production au Vietnam et en Inde n’ont pas fonctionné correctement à cause du confinement lié à la COVID-19 », a-t-il souligné.
LG anticipe aussi un bon trimestre
Pour la vice-présidente de l’agence de notation Moody’s Gloria Tsuen, la perspective est toutefois positive pour le second semestre, estimant que « les résultats de Samsung seraient toujours tirés par les semi-conducteurs » pendant cette période.
Le groupe reste cependant empêtré dans des déboires judiciaires. Son patron de facto Lee Jae-yong est actuellement jugé pour la fusion controversée de deux filiales qui a favorisé sa prise de contrôle du conglomérat.
Celui qui est la 168e plus grosse fortune au monde, selon Forbes, purge actuellement une peine de deux ans et demi de prison pour corruption et détournements de fonds dans le retentissant scandale qui a entraîné la destitution puis l’incarcération de l’ancienne présidente sud-coréenne Park Geun-hye.
Des voix dans le monde des affaires et des universitaires estiment que cette vacance à la tête du groupe pourrait affecter le processus de prise de décision dans le cadre d’investissements d’envergure, qui ont revêtu une grande importance pour l’essor mondial de Samsung.
De son côté, LG Electronics (066570), deuxième fabricant sud-coréen d’électroménagers après Samsung, a annoncé mercredi qu’il tablait sur une progression de 65,5 % de son bénéfice opérationnel au deuxième trimestre à 1 100 milliards de won. Son action a reculé de 2,9 %.