En plus d'être mêlée à une crise politique à Ottawa, SNC-Lavalin est décotée par Standard and Poor's.
En plus d’être mêlée à une crise politique à Ottawa, SNC-Lavalin, qui a abaissé ses prévisions de bénéfices à deux reprises depuis la fin du mois de janvier, est maintenant décotée par Standard and Poor’s.
Dans une note d’analyse, l’agence de notation attribue sa décision au profil financier de la firme d’ingénierie, au risque d’un ralentissement économique mondial ainsi qu’aux conséquences potentielles d’une condamnation criminelle au Canada découlant des accusations de fraude et de corruption déposées par la Gendarmerie royale du Canada (GRC) en 2015 pour des gestes qui auraient été posés en Libye.
La cote de crédit de SNC-Lavalin passe ainsi de BBB à BBB-. Une telle décision se traduit généralement par une hausse des coûts d’emprunt pour l’entité concernée.
Aux prises avec des problèmes d’exécution dans le cadre d’un projet minier au Chili et confrontée à de l’instabilité en Arabie saoudite – l’un de ses principaux marchés – l’entreprise québécoise anticipe un bénéfice ajusté par action qui devrait varier entre 1,20$ et 1,35$ pour l’exercice 2018, ce qui constitue une baisse de 44% par rapport à la prévision révisée de la fin janvier.
SNC-Lavalin fait également les manchettes à la suite d’un reportage du Globe and Mail affirmant que le bureau du premier ministre Justin Trudeau aurait exercé des pressions sur l’ex-ministre de la Justice Jody Wilson-Raybould afin qu’une entente à l’amiable soit conclue avec la firme pour lui permettre d’éviter un procès criminel.
Une condamnation pourrait empêcher la compagnie de décrocher des contrats fédéraux pour une période pouvant s’échelonner sur dix ans.
Standard and Poor’s prévient dans sa note qu’un tel scénario viendrait affaiblir la position concurrentielle de SNC-Lavalin au Canada, qui représente une «part significative de son empreinte ainsi que de ses résultats».
SNC-Lavalin pourrait également faire face à des accusations criminelles au Québec alors que le Directeur des poursuites criminelles et pénales s’intéresse à l’enquête de la police fédérale à propos de gestes qui auraient été posés par l’entreprise au début des années 2000 entourant l’obtention d’un contrat de réfection pour le pont Jacques-Cartier.