(Photo: La Presse Canadienne)
L’action de SNC-Lavalin bondit de plus de 10% tandis que la firme d’ingénierie a évité de nouvelles mauvaises surprises pour ses contrats clés en main.
L’entreprise montréalaise avait surpris les investisseurs avec une perte de 150 millions de dollars (M$) dans le segment des contrats clés en main au quatrième trimestre. En mars, la direction avait assuré que les pertes importantes de cette division étaient «en grande partie derrière nous».
La perte d’exploitation dans ce segment s’est limitée à 9,2M$ au premier trimestre. Avant la publication des résultats, les analystes anticipaient en moyenne une perte de 16M$, selon RBC Marchés des capitaux.
SNC-Lavalin ne soumissionne plus sur des contrats clés en main depuis 2019, car ces projets connaissent souvent des dépassements de coûts. Elle doit encore en compléter trois avant que les activités de cette division soient terminées, soit le Réseau express métropolitain (REM) dans la grande région de Montréal, la ligne de train léger Trillium, à Ottawa, et celle d’Eglinton, à Toronto.
Le président et chef de la direction, Ian Edwards, a réitéré que les deux projets en Ontario étaient presque terminés tandis que le REM progressait «très bien», lors d’une conférence téléphonique, mardi, avec les analystes. «Le REM était complété à 75% à la fin mars. Nos pertes trimestrielles sont en ligne avec nos prévisions.»
La direction a réitéré qu’elle croyait être en mesure de récupérer «une portion significative» des coûts supplémentaires liés au projet en raison des perturbations de la chaîne d’approvisionnement, de la pandémie et de l’inflation. Les négociations se déroulent bien, mais M. Edwards n’a pas exclu des recours légaux si les partis ne parvenaient pas à s’entendre. «Nous sommes optimistes que nous trouverons une solution gagnant-gagnant et la négociation est le meilleur moyen d’y parvenir.»
Le grand patron de SNC-Lavalin n’a pas donné de nouvelles informations concernant le processus de révision stratégique, annoncée en mars dernier, qui suit son cours. Linxon, dans laquelle SNC-Lavalin a une participation majoritaire, est visée par l’examen stratégique.
Un moment décisif
L’analyste Benoit Poirier, de Desjardins Marché des capitaux, croit que les résultats du premier trimestre pourraient marquer un «tournant» pour l’entreprise. «Dans l’ensemble, nous voyons ces résultats d’un œil favorable, en raison des résultats meilleurs qu’attendu dans tous les segments, des prévisions annuelles maintenues et des pertes moins grandes qu’anticipées dans les contrats clés en main. Ça pourrait représenter un tournant qui indiquerait que la grande part des risques sont maintenant derrière SNC.»
Au premier trimestre, la société a annoncé que son bénéfice net attribuable aux actionnaires a totalisé 28,4M$, contre 24,8M$ à la même période l’an dernier. Le bénéfice ajusté dilué par action, pour sa part, est de 32 cents.
Pendant la même période, les revenus ont augmenté de 1,89 milliard de dollars (G$) à 2,02G$. Pour la division SNCL Services, les revenus ont monté de 10,8% à 1,8G$. Cela représente une croissance interne de 10,1%, ce qui surpasse la fourchette de prévision de la société qui mise sur une progression d’entre 5% et 7%.
Avant la publication des résultats, les analystes anticipaient un bénéfice par action de 30 cents, selon la firme de données financières Refinitiv.
L’action de SNC-Lavalin gagnait 3,88$, ou 12,13%, à 35,86$ à la Bourse de Toronto en après-midi.
