Une partie de l’impact financier de la pandémie été atténuée par les millions de dollars du gouvernement fédéral.
La direction de Stingray Group a bon espoir de voir ses activités mondiales reprendre une croissance rapide à mesure que l’impact de la pandémie de COVID-19 s’estompera et que ses nouveaux services sortiront au Canada, aux États-Unis et à l’étranger.
La société montréalaise a indiqué mercredi aux analystes et aux actionnaires qu’une partie de l’impact financier de la pandémie au cours des mois d’avril, mai et juin avait été atténuée par les millions de dollars reçus dans le cadre de la subvention salariale d’urgence du gouvernement fédéral, ainsi que grâce à ses propres mesures de réduction des coûts.
Stingray estime avoir reçu 9 millions $ de la Subvention salariale d’urgence du Canada (SSUC) pendant la période de quatre mois terminée le 30 juin, et calcule qu’elle recevra 8 millions $ de plus au cours du trimestre en cours, qui prendra fin le 30 septembre.
En plus des paiements de la SSUC qui ont contribué à réduire les dépenses nettes de Stingray, son expansion aux États-Unis a aidé à contrebalancer le coup qu’elle a subi au Canada, les revenus du premier trimestre ayant été réduits de moitié.
En plus de perdre des revenus publicitaires pour la radio, le service de musique par abonnement Stingray pour les détaillants a souffert des fermetures de magasins liées à la pandémie.
Le chef de la direction et cofondateur de la société, Eric Boyko, a affirmé, lors de l’assemblée virtuelle des actionnaires de Stingray à Montréal, que ses activités de radio avaient vu des améliorations en juillet et en août, après la fin du premier trimestre, le 30 juin.
Stingray a fourni à 5000 entreprises locales un total de 20 millions $ de crédits pour la publicité radiophonique au cours du trimestre d’avril à juin, permettant à l’entreprise de maintenir des relations à long terme et d’acquérir de nouveaux clients pendant les pires mois de la crise.
« Cela pourrait nous affecter à court terme, mais à long terme, c’était une super décision », a fait valoir M. Boyko.
Mais M. Boyko a ajouté que les occasions de croissance à long terme proviendraient de nouveaux services et d’autres services repensés, comme Audio360, une plateforme nationale annoncée par Stingray et Bell Média en septembre dernier.
Audio 360 permettra à Stingray de diffuser aux consommateurs des radios et des balados financés par la publicité, des publicités audio et de la musique aux commerces de détail, et des chaînes audio payantes diffusées par l’entremise de la télévision ou d’appareils mobiles.
En outre, Stingray s’attend à de nouveaux revenus financés par la publicité provenant des services vidéo de diffusion en continu par abonnement, fournis via les systèmes traditionnels de câblodistribution ainsi que directement aux appareils connectés à internet, tels que les téléviseurs intelligents.
Ces services et applications logicielles sont une évolution du modèle commercial original de Stingray, qui consistait à fournir des canaux audio sans publicité aux réseaux de télévision par câble au Canada et dans le monde.
Stingray a indiqué mardi que ses revenus pour le premier trimestre étaient en baisse de 35 % par rapport à la même période l’an dernier, essentiellement en raison de l’impact de la pandémie sur ses activités de radio.
Stingray exploite plus de 100 stations de radio au Canada, la plupart obtenues lors de l’acquisition de Newfoundland Capital (Newcap) en octobre 2018 par l’entremise d’une entente évaluée à 506 millions $, incluant 112 millions de dettes.
Revenus en baisse
Les revenus d’ensemble pour le premier trimestre se sont établis à 52,3 millions $, en baisse par rapport à ceux de 80,4 millions $ de la même période l’an dernier.
Les revenus de la radio ont diminué de 62 % à 16,3 millions $, alors qu’ils avaient été de 43,1 millions $ un an plus tôt, tandis que les recettes de la diffusion et de la musique pour entreprises ont reculé de 3,7 % au cours du trimestre, à 35,9 millions $.
Dans l’ensemble, les revenus au Canada ont diminué de 50 %, passant de 56,1 millions $ l’an dernier à 28,1 millions $ au plus récent trimestre. En comparaison, les revenus aux États-Unis ont grimpé de 12,7 % à 10,3 millions $, essentiellement grâce à la croissance interne des abonnements.
Le bénéfice net a atteint 7 millions $, en baisse de 23,5 % par rapport à celui de 9,2 millions $, réalisé l’an dernier à partir de revenus totaux de 80,4 millions $.
En excluant les éléments non récurrents, Stingray a réalisé un profit de 13,5 millions $, ou 18 cents par action, pour le plus récent trimestre, surpassant les attentes des analystes. Ces derniers visaient un profit ajusté de 16 cents par action, selon les prévisions recueillies par la firme de données financières Refinitiv.
Le bénéfice ajusté du premier trimestre de l’exercice précédent s’était chiffré à 16,7 millions $, ou 21 cents par action.