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Target plombé par la hausse des coûts, l’action s’effondre

AFP|Publié le 18 mai 2022

Target plombé par la hausse des coûts, l’action s’effondre

Chez Target, «on n'a pas vu arriver les augmentations importantes du côté des coûts du fret et du transport», a expliqué le PDG, Brian Cornell, sur la chaîne d'informations financières CNBC en mettant notamment en avant les prix du carburant. (Photo: 123RF)

New York — La hausse des coûts de transport et les changements d’habitude des consommateurs ont fortement pesé sur les marges de la chaîne américaine de supermarchés Target en début d’année, faisant chuter son action à Wall Street.

Le titre perdait 25% dans les premiers échanges de la Bourse de New York. 

Les consommateurs continuent de venir dans les magasins de la chaîne: le nombre de clients se rendant chez Target a augmenté de 4% de février à avril, tout comme le chiffre d’affaires de l’entreprise, qui a atteint 25,2 milliards de dollars américains. 

Mais le bénéfice net a été divisé par deux, à 1 G$ US.

Walmart, le numéro un de la distribution aux États-Unis qui a dévoilé ses chiffres mardi, fait face à une tendance similaire: son chiffre d’affaires a progressé de 2% sur la même période, mais son bénéfice net a chuté de 25% en raison de la hausse des dépenses pour les produits alimentaires, l’essence et les salaires. 

Chez Target, «on n’a pas vu arriver les augmentations importantes du côté des coûts du fret et du transport», a expliqué le PDG, Brian Cornell, sur la chaîne d’informations financières CNBC en mettant notamment en avant les prix du carburant. 

Le groupe doit aussi gérer les changements d’habitude des clients au gré de l’évolution de la pandémie de COVID-19.

Les ventes d’alimentation, de boissons et de produits essentiels pour la maison, aux marges moins élevées, ont bien progressé. Tout comme certaines catégories de produits comme les jouets, maintenant que les enfants sont de nouveau invités à des anniversaires, ou les bagages, maintenant que les voyages ont repris. 

Les consommateurs achètent en revanche moins de télévisions, d’appareils pour la cuisine ou de vélos, fortement demandés au plus fort des confinements. 

«Cela ajoute de la complexité et des coûts dans notre chaîne d’approvisionnement puisque tous ces produits, qu’on aurait aimé avoir en plus grande quantité l’an dernier, s’écoulent maintenant plus lentement que ce que nous avions prévu», a relevé le PDG. 

Malgré l’inflation, «on observe une grande résilience chez le consommateur», a-t-il assuré en citant par exemple les ventes records de fleurs et de plantes à l’occasion de la fête des Mères. 

Pour Gregori Volokhine, gestionnaire de portefeuilles chez Meeschaert Financial Services, les résultats de Target comme de Walmart montrent toutefois que les consommateurs achètent moins de produits chers, et plus de produits de marques distributeurs. 

Surtout, Target aurait dû selon lui préannoncer les résultats. Le PDG «dit qu’ils ont été très, très surpris, mais il était sur quelle planète?», s’interroge-t-il. «Ne pas en parler, c’est faire la politique de l’autruche.»