Selon Bloomberg, l'usine coûtera quelque 5 milliards de dollars US.
Le constructeur automobile américain Tesla, spécialiste de voitures électriques, a donné le coup d’envoi lundi à la construction d’une usine à Shanghai, sa première hors des États-Unis, qui lui donnera plein accès au marché chinois, le plus grand au monde.
Le fondateur et patron de Tesla, Elon Musk, avait annoncé plus tôt dans la journée l’inauguration imminente des travaux. «Nous sommes impatients de démarrer aujourd’hui le processus de construction de la giga-usine @Tesla de Shanghai!», avait-il écrit sur son compte Twitter officiel.
«Le but est d’achever la construction cet été, d’entamer la production du Model 3 en fin d’année et d’atteindre de gros volumes de production l’année prochaine», a-t-il aussi tweeté, tout en précisant que les autres modèles davantage haut de gamme resteraient produits aux États-Unis.
La Model 3 est plus compacte et moins onéreuse que les Model S et Model X de la marque et Tesla mise sur elle pour devenir un producteur de masse. Déjà commercialisée aux États-Unis, elle doit arriver en Europe le mois prochain.
Le patron de Tesla a présidé lui-même la cérémonie de lancement des travaux, aux côtés de responsables de la ville de Shanghai, dont le maire Ying Yong. La municipalité a mis en ligne des photos de l’événement.
Tesla devient ainsi la première entreprise à bénéficier d’une nouvelle politique autorisant l’établissement par un constructeur automobile étranger d’une filiale en Chine détenue à 100%, a souligné l’agence officielle Chine nouvelle.
Jusqu’à présent, la Chine leur imposait de monter des coentreprises avec un partenaire local avec, à la clef, partage de bénéfices et de technologies.
L’usine Tesla occupera un terrain de près de 865 000 mètres carrés, à Lingang, une zone manufacturière haut de gamme, a précisé Chine nouvelle.
En juillet, Tesla avait dévoilé son intention de se doter d’une usine d’une capacité de production annuelle de plus de 500.000 voitures en Chine, sa première hors des États-Unis, pour lui donner un accès direct au dynamique marché de la voiture électrique chinois, sans plus craindre les retombées des conflits commerciaux sino-américains.
Alors que les deux pays se livraient à une surenchère de hausse de droits de douane pour leurs produits respectifs, la Chine avait ainsi ciblé en particulier les automobiles et pièces auto américaines l’été dernier.
En décembre, dans le cadre de la trêve commerciale décidée par les deux pays, Pékin a toutefois annoncé la suspension de ces surtaxes douanières sur les voitures et pièces importées des États-Unis.
La cérémonie de lancement de la «giga-usine» intervient au moment où une délégation américaine est à Pékin afin de tenter de mettre fin au conflit commercial bilatéral.
Mais même avec un pied implanté localement, la concurrence restera rude pour Tesla en Chine, dans un environnement économique plus morose qu’il ne l’était en juillet.
Apple a plongé la semaine dernière les grandes places financières dans le rouge avec un avertissement sur résultats, invoquant notamment le ralentissement de l’économie chinoise.
Le secteur du transport électrique ne devrait cependant pas cesser de croître en Chine, encouragé par le gouvernement chinois qui s’efforce de combattre une pollution de l’air chronique.
Selon Bloomberg, l’usine coûtera quelque 5 milliards de dollars.