Le grand patron du transporteur aérien a évité de répondre directement à la question.
Alors que Transat A.T. (TRZ) a entamé un processus qui pourrait mener à sa vente, le président et chef de la direction d’Air Canada (AC), Calin Rovinescu, n’a pas voulu dire, lundi, s’il pourrait s’intéresser au voyagiste québécois.
Interrogé par un analyste sur les occasions d’acquisitions au Canada ainsi qu’à l’étranger dans le cadre d’une conférence téléphonique visant à discuter des résultats du premier trimestre, le grand patron du transporteur aérien a évité de répondre directement à la question.
« Nous allons poursuivre notre plan d’affaires, s’est limité à dire M. Rovinescu. C’est ce qui nous a amenés aussi loin. »
Si Air Canada a dépassé les attentes des analystes au premier trimestre, le plus grand transporteur aérien au pays a toutefois indiqué que ses activités seront affectées négativement puisque les Boeing 737 Max sont toujours cloués au sol.
Depuis que la société mère d’Air Transat a annoncé, la semaine dernière, discuter avec plus d’un acheteur potentiel, les noms d’Air Canada et de WestJet ont été évoqués par des observateurs, aux côtés de joueurs étrangers comme le géant allemand TUI ainsi que des fonds d’investissement privés.
Advenant une offre d’Air Canada, le Bureau de la concurrence pourrait bloquer une éventuelle transaction, étant donné que sa filiale Rouge rivalise déjà avec le voyagiste québécois dans le segment des destinations soleil ainsi que dans certains marchés transatlantiques.
M. Rovinescu a par ailleurs profité de son discours aux actionnaires dans le cadre de l’assemblée annuelle qui se déroulait à Toronto pour vanter les qualités et l’apport de son transporteur à bas coût.
« Rouge a eu énormément de succès et alors que nous nous tournons vers l’avenir (Rouge) demeurera un élément fondamental dans le cadre de notre transformation », a-t-il expliqué.
Des profits, mais de la turbulence
Au premier trimestre, où Air Canada a dû cesser d’utiliser ses Boeing 737 Max, l’entreprise a engrangé un bénéfice net de 345 millions $, ou 1,26 $ par action, par rapport à une perte nette de 203 millions $, ou 74 cents par action, à la même période il y a un an.
« L’impact sur nos coûts devrait augmenter en vue de la période estivale occupée », a souligné le chef de la direction financière d’Air Canada, Michael Rousseau, lors de la conférence avec les analystes.
Il a évoqué une diminution de l’ordre de trois à quatre pour cent du nombre de sièges disponibles puisque le Boeing 737 Max, mis en cause dans deux écrasements mortels, ne peut plus voler.
Au premier trimestre, Air Canada a annulé 8000 vols, dont 1600 sur ses liaisons à revenus plus élevés, a indiqué M. Rovinescu.
« Du jour au lendemain, nous avons retiré ces appareils de notre flotte, a-t-il expliqué. Donc, pendant 18 jours, nous avons fait des pieds et des mains pour être en mesure de prendre soin de nos clients. »
Les 24 Max 8 représentent environ 20 % de la flotte d’appareils à fuselage étroit d’Air Canada. Le retrait de ces avions a fait grimper de 3,2 % les coûts d’exploitation ajustés par siège-mille disponible, une mesure clé de l’efficience.
Des inquiétudes entourant la sécurité persistent à l’égard des 737 MAX depuis que Boeing a révélé des défectuosités entourant un capteur d’alerte sur des appareils qui se sont écrasés en Éthiopie et en Indonésie et qui ont tué 346 personnes.
En attente
M. Rovinescu a déclaré qu’il attendra d’avoir plus de « clarté » avant de se pencher sur les prévisions financières, qui ont été suspendues le 15 mars, deux jours après vu Transports Canada fermer l’espace aérien canadien au Max 737.
Il a ajouté que le transporteur aérien envisagera de remettre les appareils en service lorsque des organismes comme Transports Canada et la US Federal Aviation Administration auront levé les interdictions de vol en plus d’avoir donné le feu vert aux protocoles de formation et de modification des logiciels.
En faisant abstraction des éléments non récurrents, Air Canada a généré un profit ajusté de 17 millions $, ou six cents par action, au premier trimestre, par rapport à une perte ajustée de 26 millions $, ou 10 cents par action, à la même période l’an dernier. Les revenus ont atteint un niveau record de 4,45 milliards $ pour le premier trimestre, en hausse de neuf pour cent.
Les analystes sondés par Thomson Reuters Eikon anticipaient une perte ajustée de 18 cents par action sur des revenus d’environ 4,39 milliards $.