Une nouvelle demande d’action collective tombe sur SNC-Lavalin
La Presse Canadienne|Publié le 26 février 2019Des actionnaires lui reprochent d'avoir tardé à révéler de l'information sur les accusations criminelles fédérales.
Les tuiles judiciaires s’accumulent pour SNC-Lavalin (SNC), qui est visée par une nouvelle demande d’action collective alors qu’elle est toujours mêlée à un scandale politique qui continue d’ébranler le gouvernement Trudeau.
Il est reproché à la firme d’ingénierie d’avoir trop tardé avant de révéler que les procureurs fédéraux avaient refusé de l’inviter à négocier un accord qui aurait pu permettre de faire tomber les accusations criminelles déposées à son endroit il y a quatre ans.
Déposée par le cabinet Strosberg Sasso Sutts en fin de journée lundi auprès de la Cour supérieure de l’Ontario, la requête exige des dommages totalisant 75 millions $ pour des actionnaires ayant acheté des actions entre le 4 septembre et le 10 octobre.
Elle vise le président et chef de la direction de SNC-Lavalin, Neil Bruce, ainsi que trois autres dirigeants. Les allégations avancées n’ont pas encore été prouvées devant un tribunal.
Citant des reportages, l’avocat Jay Strosberg allègue que la directrice du Service des poursuites pénales du Canada avait signifié le 4 septembre que le processus judiciaire continuerait de suivre son cours concernant des gestes qui auraient été posés entre 2001 et 2011 en Libye.
Le cabinet fait valoir que les investisseurs n’ont été informés que le 10 octobre, date à laquelle l’action de la compagnie avait abandonné près de 13 pour cent à la Bourse de Toronto, clôturant à 44,86 $.
Mardi avant-midi, la multinationale n’avait pas répondu aux questions de La Presse canadienne envoyées par courriel.
SNC est au cœur d’une tempête politique déclenchée par des allégations selon lesquelles le bureau du premier ministre Justin Trudeau aurait fait des pressions afin que les procureurs fédéraux négocient un accord à l’amiable avec la firme pour qu’elle évite un procès criminel.
Cette demande s’ajoute à celle déposée en Cour supérieure du Québec le 6 février alléguant que la direction de SNC a effectué des déclarations inexactes aux actionnaires entre le 22 février 2018 et le 27 janvier dernier.
Or, le 28 janvier, l’entreprise avait annoncé de mauvaises nouvelles à ces investisseurs en abaissant ses prévisions de bénéfices, notamment en raison de l’incertitude grandissante en Arabie saoudite, l’un de ses principaux marchés, ainsi que des problèmes d’exécution dans le cadre d’un contrat minier au Chili.