Vente de Neo Lithium: des membres du Congrès s’inquiètent
La Presse Canadienne|Publié le 24 février 2022Elise Stefanik, représentante de l'État de New York pour le Parti républicain. (Photo: La Presse Canadienne)
Washington — Des élus républicains au Congrès américain veulent savoir pourquoi Ottawa n’a pas signalé la prise de contrôle imminente par la Chine d’un producteur de lithium qui a des bureaux à Toronto.
Les trois élus de la Chambre des représentants demandent également à la Maison-Blanche d’informer le Congrès de la manière dont le Canada et les États-Unis collaborent pour renforcer les chaînes d’approvisionnement en «minéraux critiques».
Michael Waltz, Elise Stefanik et Lance Gooden se disent préoccupés par le fait qu’Ottawa a autorisé la vente à une entreprise d’État chinoise de la société Neo Lithium, cotée en Bourse de Toronto.
Le gouvernement fédéral affirme que Neo Lithium, bien qu’incorporée au Canada, est en fait établie en Argentine, et qu’un examen initial n’a révélé aucune inquiétude.
Mais dans une lettre aux principaux membres du cabinet de l’administration américaine, dont le secrétaire d’État, Antony Blinken, les trois représentants se demandent si les États-Unis devraient collaborer avec le Canada sur ces minéraux critiques.
La lettre intervient alors que les États-Unis dévoilent leurs plans de réorganisation des chaînes d’approvisionnement nationales et internationales, et que les deux pays célèbrent le premier anniversaire de la «Feuille de route pour un partenariat renouvelé États-Unis–Canada», signée le 23 février 2021 par le président Biden et le premier ministre Justin Trudeau.
«L’acquisition par le Parti communiste chinois d’une société canadienne d’extraction de minéraux critiques (…) est très préoccupante», ont écrit les trois représentants dans leur lettre, publiée jeudi.
Cela soulève également «une série de questions» quant à savoir si le Canada et les États-Unis saisissent pleinement la menace à la sécurité nationale posée par la Chine, poursuit la lettre.
Les représentants semblent notamment se demander si le Canada agit de bonne foi en vertu du «plan d’action» bilatéral sur la sécurisation des chaînes d’approvisionnement en minéraux critiques, convenu pour la première fois en 2020 et réaffirmé par M. Biden l’année dernière.
«L’approbation complice du gouvernement canadien (à la vente de Neo Lithium) soulève également des questions concernant l’étendue de la coopération avec les États-Unis conformément au plan d’action, y compris si le gouvernement américain était au courant ou avisé de la transaction en cours», écrivent les représentants.
Le mois dernier, le ministre canadien de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie, François-Philippe Champagne, a expliqué que la vente avait fait l’objet d’un examen approfondi en matière de sécurité nationale, conformément aux règles énoncées dans la Loi sur Investissement Canada.
De tels examens, a-t-il dit, sont «renforcés» lorsqu’ils impliquent une entreprise d’État, comme le groupe chinois Zijin Mining, ou des minéraux critiques, un composant essentiel des appareils électroniques et des véhicules électriques.
M. Champagne a également assuré que le principal projet de Neo Lithium en Argentine concernait le carbonate de lithium, et non l’hydroxyde de lithium, le produit très convoité par les constructeurs de véhicules électriques.