Air Canada a dû verser une indemnité à un client qui avait été mal renseigné par un robot con-versationnel sur son site internet. (Photo: 123RF)
Le cours de l’action du transporteur aérien canadien Air Canada (AC, 16,13$) a plutôt bien fait durant les 7 ou 8 dernières séances de négociations, principalement depuis l’annonce d’une entente intervenue en fin de semaine dernière avec le syndicat des pilotes qui devrait permettre d’éviter une grève.
Mais un coup d’oeil rapide sur le graphique des fluctuations hebdomadaires du titre au cours des 5 dernières années indique que nous sommes encore bien loin d’un renversement de tendance, explique Monica Rizk, analyste technique senior à Phases & Cycles.
Comme pour tous les transporteurs aériens, le cours de l’action d’Air Canada s’est littéralement écrasé avec l’arrivée de la pandémie de COVID-19 au début de l’année 2020. La valeur boursière du titre s’est alors dépréciée de 80%, passant de 50$ à 10$ en quelques mois.
Au bout d’un an, le titre avait récupéré la moitié de ce recul alors qu’il touchait 30$ en mars 2021, mais ce niveau allait devenir son sommet qu’il n’a pas revu jusqu’à maintenant. Depuis plus de 3 ans, le cours de l’action ne peut se dégager d’une tendance à la baisse persistance (ligne pointillée bleue). Un bon niveau de support à 15-15,50$ (ligne ombragée rose) a toutefois réussi à freiner la baisse du titre à chaque occasion.
Le rallye des derniers jours qui a ramené le cours de l’action à 17$ est certes intéressant, mais il en faudra plus pour convaincre l’analyste qu’un renversement de tendance est pour bientôt. «Le titre doit d’abord démontrer sa capacité à rejoindre son sommet de 2023 à 26$ pour que l’on puisse commencer à y croire», dit elle. Un zoom sur le graphique des variations quotidiennes du cours de l’action depuis un an exprime bien le désaveu des investisseurs envers le titre et montre que la remontée sera ardue, ajoute l’analyste.
Le titre devra d’abord repasser au-dessus de sa moyenne mobile de 200 jours (ligne grise) actuellement autour de 18$. Ce niveau qui avait constitué un bon support entre novembre 2023 et juin 2024 est maintenant devenu une résistance qui pourrait être difficile à franchir, estime l’analyste.
L’entente avec les pilotes aidera-t-elle?
Ce n’est pas d’aujourd’hui que l’industrie du transport aérien connaît des moments difficiles. Chaque période de ralentissement ou d’incertitude économique a généralement un effet néfaste sur la rentabilité de l’industrie, note Jean-Paul Giacometti, gestionnaire de portefeuille à Claret.
Toutefois, après un an de négociations, l’entente avec le syndicat des pilotes pourrait constituer un élément catalyseur pour le titre, croit Cameron Doerksen, analyste à la Financière Banque Nationale. D’autant plus qu’il estime attrayante la valeur actuelle du titre, qui se négocie à un multiple de seulement 3 fois le ratio VE/BAIIA (valeur de l’entreprise / bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement. En accordant un multiple de 4 fois au ratio VE/BAIIA prévu en 2025, l’analyste estime que le titre pourrait toucher 24$ d’ici 12 mois.