La transporteur aérien Air Canada dévoilera ses résultats financiers du quatrième trimestre vendredi et l’analyste Konark Gupta, de Scotia Capital, fait preuve d’une certaine prudence en raison de l’impact du variant Omicron et de la hausse des coûts en carburant. (Photo: 123RF)
Que faire avec les titres d’Air Canada, BRP et Alimentation Couche-Tard ? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Air Canada (AC, 24,24 $): Omicron gâche la fête, mais la Scotia est positive
Le transporteur aérien Air Canada dévoilera ses résultats financiers du quatrième trimestre vendredi et l’analyste Konark Gupta, de Scotia Capital, fait preuve d’une certaine prudence en raison de l’impact du variant Omicron et de la hausse des coûts du carburant.
Si le troisième trimestre a marqué un tournant dans l’amélioration du bénéfice avant intérêts, impôts et amortissements (BAIIA) et des flux de trésorerie, l’analyste explique que ses espoirs de voir la tendance se maintenir au quatrième trimestre, déjà faible, se sont amoindris davantage.
«Les craintes liées au variant Omicron ont plafonné au Canada et les transporteurs attendent un assouplissement des mesures sanitaires qui faciliterait les déplacements de voyageurs, ce qui pourrait survenir à court terme et servirait de catalyseur à une reprise plus tard cette année», estime l’analyste.
Outre les résultats financiers, Konark Gupta attend également la Journée des investisseurs d’Air Canada prévue le 30 mars, qui devrait offrir une visibilité à long terme, ou jusqu’à la fin de 2024.
Pour le quatrième trimestre, l’analyste s’attend à ce que l’achalandage soit en baisse de 49% par rapport aux chiffres de 2019 (avant la COVID-19), alors que l’entreprise mise sur un recul de 47%. Le taux d’occupation des appareils devrait être de 65%, sous la performance de 71% du trimestre précédent.
L’analyste s’attend à une perte avant intérêts, impôts et amortissements de 125 millions de dollars et à un recul de 457 M$ des flux de trésorerie.
«Toutefois, les revenus provenant de vols cargo peuvent poursuivre leur croissance et rester 100% supérieurs par rapport à leurs niveaux de 2019. L’entreprise a pu profiter d’une forte demande en raison des inondations qui ont frappé la Colombie-Britannique en novembre et en décembre», ajoute l’analyste.
Konark Gupta conserve sa recommandation de «surperformance» sur le titre d’Air Canada, mais abaisse son cours cible sur un an, lui qui passe de 31 $ à 29 $.
BRP (DOO, 99,92$): dévoilement de nouveaux modèles de motoneiges
BRP (DOO, 99,92$): dévoilement de nouveaux modèles de motoneiges
BRP a profité de la Saint-Valentin pour dévoiler de nouveaux modèles aux amoureux de la motoneige et des véhicules hors route Can-Am.
La société de Valcourt a d’abord dévoilé la cinquième génération de sa plateforme REV qui, selon elle, offre une position de conduite plus naturelle aux motoneigistes et leur assure un meilleur contrôle de leur engin.
L’analyste Benoit poirier, de Desjardins, est particulièrement satisfait des quatre phares DEL à l’avant des différents modèles et de l’option de doter les motoneiges du nouveau moteur Rotax 850 E -TEC Turbo R, le plus puissant de l’industrie avec ses 180 chevaux. Une nouvelle technologie de refroidissement devrait également, à son avis, prolonger la durée de vie des courroies.
«Les nouveaux moteurs sont aussi moins bruyants et produisent moins de vibrations. De plus, les motoneigistes auront la possibilité de doter leur monture d’un écran tactile qui offrira la connectivité Bluetooth et Wi-Fi. Cela permettra aux pilotes de se brancher facilement à un téléphone intelligent, de parler entre eux et de voir des données de navigation. Cette dernière option devrait être très populaire», note l’analyste.
Benoit Poirier souligne également l’arrivée des modèles Neo et Neo+ pour les nouveaux venus dans l’industrie et des modèles MXZ 120 et 200 pour les jeunes conducteurs. «BRP offre à présent des produits pour toute la famille», dit-il, soulignant que les nouveaux venus constituent 40% des ventes actuellement, alors qu’historiquement, ces chiffres tournent davantage autour de 20%.
«Même si l’industrie de la motoneige est considérée comme étant “mature”, nous croyons que BRP pourrait contribuer à en élargir la taille, un peu comme elle l’a fait en 2014 en dévoilant la motomarine Sea-Doo Spark», ajoute-t-il.
L’analyste conserve sa recommandation d’achat sur le titre et son cours cible sur un an de 150 $.
Alimentation Couche-Tard (ATD, 52,65$): l’analyste de la Financière Banque Nationale se range sur les lignes de côté
Alimentation Couche-Tard (ATD, 52,65$): l’analyste de la Financière Banque Nationale se range sur les lignes de côté
Le géant des magasins d’accommodation et des stations-service Alimentation Couche-Tard offre des perspectives solides de croissance à long terme, mais vu la récente appréciation du titre, son évaluation juste et un potentiel limité de croissance du bénéfice par action au cours des 12 prochains mois, l’analyste Vishal Shreedhar, de la Financière Banque Nationale, fait passer sa recommandation sur le titre de l’entreprise de «surperformance» à «performance égale au secteur».
Son cours cible sur un an reste inchangé à 55,00 $, ce qui explique le changement de recommandation.
«Nous continuons de penser que Couche-Tard est une entreprise solide et anticipons que la croissance de l’entreprise à long terme sera portée par le développement de son réseau d’établissements, la hausse des ventes au détail, l’optimisation de ses marges sur l’essence, le capital retourné aux actionnaires et des acquisitions potentielles», note Vishal Shreedhar.
Couche-Tard a annoncé à la fin janvier qu’elle allait porter la taille de son rachat d’actions de 4% à 5,8% de ses actions détenues dans le public et que le renouvellement du programme pour l’exercice 2022-2023 allait lui permettre de racheter jusqu’à 10% de ses actions.
«Le bilan financier de l’entreprise est sain et sa capacité à générer des liquidités peut supporter un tel plan, tout en laissant un peu de budgets pour réaliser de potentielles acquisitions, si ces dernières devaient se matérialiser», ajoute l’analyste.
Vishal Shreedhar relève quand même un peu sa prévision de bénéfice par action de l’exercice 2022 à 2,50 $, elle qui était de 2,41 $. Pour 2023, la cible reste à 2,45 $.
«Le titre de Couche-Tard a offert un rendement d’environ 32% au cours des 12 derniers mois, ce qui est de loin supérieur aux autres grandes entreprises de magasins d’accommodation à environ 13,7% en moyenne. Le titre de la société se négocie à un multiple de 17,3 fois le bénéfice par action prévu des 12 prochains mois, ce qui est conforme à sa moyenne des cinq dernières années», explique l’analyste, pour justifier que selon lui, à son prix actuel, le titre est bien évalué.