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À surveiller : Canadian Tire, McDonald’s et Volkswagen

Denis Lalonde|Publié le 01 novembre 2023

À surveiller : Canadian Tire, McDonald’s et Volkswagen

Le détaillant Canadian Tire est redevenu l'unique propriétaire de sa division de services financiers. (Photo: 123RF)

Que faire avec les titres de Canadian Tire, McDonald’s et Volkswagen? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.

 

Canadian Tire (CTC.A, 133,76 $) : un rachat stratégique à fort prix

Le détaillant Canadian Tire a annoncé hier le rachat de la participation de 20% de la Banque Scotia dans sa division de services financiers pour un montant de 895 millions de dollars (M$).

Grâce à ce rachat, Canadian Tire reprend le plein contrôle de sa division Services Financiers Canadian Tire. La direction du détaillant soutient que la transaction lui permettra d’accroître sa flexibilité «quant à l’offre d’une valeur ajoutée aux plus de 11 millions de membres actifs de son programme de fidélisation (Récompenses Triangle), notamment ses 2,3 millions de titulaires de cartes de crédit.»

L’analyste Vishal Shreedhar, de la Financière Banque Nationale, souligne que Canadian Tire inscrira une charge de 328 millions de dollars en vertu de cette transaction, soit l’équivalent de 5,88 $ par action, dans les résultats du troisième trimestre de l’exercice 2023.

La transaction sera financée par du financement à court terme et grâce à l’obtention d’un prêt de 18 mois de 400M$.

«La transaction a été effectuée, selon nos calculs, à une valorisation de 14,4 fois le bénéfice par action prévu des 12 prochains mois, ce qui est élevé», ajoute l’analyste, qui rappelle que Canadian Tire avait vendu la participation de 20% à la Banque Scotia en 2014 à une valorisation de 10 fois.

«Nous présumons que prix d’achat reflète la vision stratégique de création de valeur de la haute direction», dit-il.

Vishal Shreedhar précise que Canadian Tire achète la portion de 20% de sa division de services financiers avant de lancer une révision stratégique des activités de cette dernière l’an prochain, ce qui est inhabituel. «Nous pensons que le détaillant veut se départir de sa division de services financiers en tout ou en parties afin de se concentrer sur ses activités de détail.»

Il dit comprendre que Services Financiers Canadian Tire ajoute une couche de risque et une certaine complexité, mais que la division a été un vecteur de croissance à long terme pour l’entreprise. «Les mérites du rachat de la participation de 20% seront plus clairs lorsque le processus de révision stratégique sera terminé. Chose certaine, d’ajouter de la dette à ce point du cycle économique ajoutera au pessimisme des investisseurs envers l’entreprise», croit-il.

Il attend le dévoilement des résultats trimestriels du troisième trimestre, le 9 novembre, pour modifier ses modèles financiers. Il conserve donc pour le moment sa recommandation de «performance égale au secteur» pour le titre et son cours cible sur un an de 166$.

 

 

McDonald’s (MCD, 260,15$US) : un bénéfice net qui carbure aux protéines

McDonald’s (MCD, 260,15$US) : un bénéfice net qui carbure aux protéines

Le numéro un mondial de la restauration rapide, McDonald’s a fait état d’un bénéfice par action de 3,19$US pour son troisième trimestre terminé le 30 septembre.

L’analyste Andrew Strelzik, de BMO Marchés des capitaux, souligne que cette performance dépasse le consensus des analystes, établi à 3,00$US, grâce à une amélioration des marges bénéficiaires de ses établissements et à une diminution des dépenses de ventes, générales et administratives.

Les ventes de restaurants comparables (ouverts depuis plus d’un an) ont progressé de 8,8% à travers le monde, incluant une augmentation de 8,1% aux États-Unis.

«McDonald’s a relevé ses prévisions pour 2023, entre autre pour son bénéfice d’exploitation. Même si nous revoyons nos multiples d’évaluation en baisse pour refléter l’augmentation des taux d’intérêt, nous pensons que l’entreprise constitue un titre défensif favori», raconte-t-il.

L’analyste dit s’attendre à ce que McDonald’s poursuive son virage numérique et ajoute ainsi à un arsenal d’avantages concurrentiels de «proposition de valeur», de force de marketing et de réseau de restaurants qui offrent le service au volant.

«L’entreprise a conservé ses parts de marché auprès des ménages à faible revenu et gagné des parts de marché auprès de ceux à revenus moyens et élevés qui commencent à opter pour des restaurants dont le menu est plus abordable. De plus McDonald’s a constaté une augmentation de l’achalandage dans ses établissements internationaux», dit Andrew Strelzik.

L’analyste explique que l’écosystème numérique de McDonald’s continue de prendre de l’ampleur. Selon lui, dans ses six principaux marchés, la société compte un total de plus de 57 millions d’utilisateurs actifs au minimum tous les 90 jours, ce qui lui permet de personnaliser son offre pour stimuler l’engagement de sa clientèle.

«La chaîne d’approvisionnement de l’entreprise lui permettra aussi de naviguer à travers l’environnement inflationniste dans l’industrie des protéines, alors que les marges bénéficiaires devraient bénéficier d’un meilleur contrôle des coûts», croit-il.

Andrew Strelzik conserve sa recommandation de «surperformance» sur le titre de McDonald’s, mais réduit son cours cible sur un an, qui passe de 340$US à 325$US.

 

 

Volkswagen (VOW3, 99,94 euros, Bourse de Francfort) : l’analyste de RBC abaisse son cours cible sur un an

Volkswagen (VOW3, 99,94 euros, Bourse de Francfort) : l’analyste de RBC abaisse son cours cible sur un an

Les résultats du constructeur automobile Volkswagen au 3e trimestre sont généralement conformes aux prévisions du consensus des analystes, mais sous celles de Tom Narayan, de RBC Marchés des capitaux.

Pour le trimestre terminé le 30 septembre, Volkswagen a fait état d’un bénéfice avant intérêts et impôts (BAII) ajusté, excluant les éléments non récurrents et l’utilisation de produits dérivés de 4,9 milliards d’euros. «Le consensus des analystes misait sur une performance de 5,5 milliards d’euros, mais certaines prévisions incluaient les éléments non récurrents et l’utilisation de produits dérivés, ce qui fait qu’il n’est pas utile de comparer les deux chiffres», concède-t-il.

L’analyste souligne que la marge bénéficiaire du constructeur, qui possède aussi, entre autres, les marques Audi, Lamborghini, Ducati et Bentley et une participation dans Porsche, a été de 6,2% durant le trimestre, sous la prévision de l’entreprise pour l’ensemble de l’exercice 2023, qui oscillait entre 7,5% et 8,5%.

«Volkswagen a retiré sa prévision de marge bénéficiaire pour l’exercice 2023, indiquant que le BAII ajusté allait être stable par rapport à celui de 2022. Cela représentait le milieu de la fourchette des prévisions publiées précédemment», explique-t-il.

Pour le reste, l’analyste rapporte que les prévisions restent stables avec des augmentations prévues de de 10% à 15% des revenus et de 8% à 15% du nombre de véhicules vendus. Les flux de trésorerie libres devraient atteindre entre 6 et 8 milliards d’euros.

«Les prévisions laissent entendre que le BAII ajusté du quatrième trimestre sera conforme à ce qu’anticipe le consensus des analystes», dit-il, ajoutant que la société avait été affectée par des inondations en Slovénie et par l’inflation des composantes de base qui entrent dans la fabrication de ses véhicules.

Malgré tout, le carnet de commandes de l’entreprise s’améliore à 1,4 million de véhicules, lui qui oscille habituellement entre 800 000 et 900 000 véhicules.

Tom Narayan conserve sa recommandation de «surperformance» sur le titre de Volkswagen, mais réduit son cours cible sur un an, qui passe de 160 à 140 euros.