(Photo: Roméo Mocafico)
Que faire avec les titres d’Alimentation Couche-Tard, Alithya et mdf commerce? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée par les analystes.
Couche-Tard (ATD, 63,99$): la chaîne Kum & Go d’Iowa pourrait être en vente
Convenience Stores News et l’agence Reuters rapportent que la chaîne privée de plus de 400 dépanneurs Kum & Go (K&G) de Des Moines (Iowa) évalue ses options stratégiques incluant une vente signale Martin Landry de Stifel GMP.
La famille Krause qui l’a fondée en 1959 aurait retenu les services de JPMorgan Chase & Co. pour la conseiller dans cette démarche. K&G fait partie du conglomérat familial Krause Group qui inclut des ranches, Solar Transport, des vignobles et un hôtel en Italie, des propriétés immobilières ainsi que deux équipes de soccer l’une à Des Moines, l’autre en Italie.
Respectée dans industrie, K&G pourrait aussi susciter l’intérêt du grand rival de Couche-Tard, 7-Eleven ainsi que des firmes d’investissement privés bien qu’un acquéreur financier ne bénéficierait pas d’autant de synergies, indique Martin Landry.
Géographiquement, le réseau est complémentaire puisque la chaîne Circle K de Couche-Tard compte moins d’établissements dans les régions où la chaîne K&G exploite le plus grand nombre de dépanneurs, dont l’Iowa, ajoute-t-il.
Les magasins de 4000 à 5000 pieds carrés chacun ont une plus grande superficie que la moyenne de 3500 pieds carrés des établissements Circle K de Couche-Tard. L’assortiment d’aliments est aussi plus vaste que celui de Circle K et inclut des pizzas et des sandwiches confectionnées sur place.
K&G offre aussi une application mobile pour les paiements mobiles pour l’achat d’essence et de marchandises. Les clients peuvent recevoir leur commande à l’auto pendant le plein d’essence ou passer la prendre devant le dépanneur.
Aujourd’hui présidée par le petit-fils du fondateur, K&G est présente dans treize marchés du Midwest américain et vient de prendre pied à Grands Rapids (Michigan) et à Salt Lake City (Utah), précise Convenience Store News. Boise (Idaho) et Detroit (Michigan) sont deux autres villes visées plus tard en 2023 et en 2024.
K&G aurait déjà vendu 14 établissements au Missouri l’an dernier qui ne cadraient plus avec ses plans d’expansion à long terme, révèle aussi Convenience Stores News. En décembre, le groupe a annoncé la fermeture de quatre des cinq dépanneurs sans station d’essence à Denver au Colorado, à Ames en Iowa ainsi qu’à Omaha au Nebraska.
Comme Circle K, l’essence qu’offre K&G ne provient pas des marques nationales des grandes pétrolières. «Cela accélérerait les synergies de l’approvisionnement en carburant (de la transaction)», parce que Couche-Tard n’aurait pas à se désengager de contrats à long terme avec les grandes pétrolières, explique Martin Landry.
Il est difficile d’évaluer le potentiel de rentabilité de K&G pour Couche-Tard étant donné les maigres données financières disponibles. Dans l’hypothèse que chaque dépanneur réalise un bénéfice d’exploitation de 500 000 à 600 000$ US, un multiple de 10 fois le bénéfice d’exploitation, valorise la chaîne dans une fourchette de 2 à 2,5 milliards de dollars américains, estime Martin Landry, soit environ 5 M$ US par établissement.
Couche-Tard pourrait puiser dans son encaisse pour réaliser une telle transaction qui ajouterait environ 5 % aux bénéfices.
Un mois après de nouvelles rumeurs entourant la vente par le conglomérat britannique EG Group de certains actifs, Martin Landry juge que Couche-Tard est très bien positionnée pour profiter du regain de l’activité transactionnelle dans l’industrie. Son cours-cible reste à 68$.
Alithya (ALYA, 2,30$): encore un peu trop tôt pour recommander l’achat du fournisseur TI
Alithya (ALYA, 2,30$): encore un peu trop tôt pour recommander l’achat du fournisseur TI
John Shao de la Financière Banque Nationale devient plus optimiste à l’égard du fournisseur montréalais de services en TI à la suite des résultats trimestriels encourageants, mais il manque un ingrédient pour en recommander l’achat à ses yeux.
La société n’a pas encore la «masse critique» ni la constance nécessaire pour être réévaluée à la hausse en Bourse. Bien que le «rapport risque-rendement s’améliore» et que «nous ayons une opinion de plus en plus favorable», il faudra encore quelques trimestres avant que «sa feuille de route ne se renforce», explique-t-il.
John Shao croit que les investisseurs veulent voir un parcours plus assidu d’acquisitions, d’intégration et de désendettement.
Le troisième trimestre est un pas dans la bonne direction puisque la société a amélioré son efficacité opérationnelle en générant plus de revenus moyens par employé et a diminué sa dette.
Le ratio qui compare la dette au bénéfice d’exploitation est passé de 5,4 à 3,3 fois, ce qui ouvre la porte à de futures acquisitions potentielles. Alithya vise un ratio de 2 à 3 fois.
«Les prochains trimestres seront cruciaux pour le potentiel de réévaluation du titre. Nous n’hésiterons pas à prendre le train si la société continue de bien exécuter», ajoute John Shao.
Au troisième trimestre, les revenus de 130,8 millions de dollars ont augmenté de 19,2%, mais l’analyste avait prévu 131,1 M$. Sans les acquisitions de Datum et de Vitalyst, la croissance interne s’est établie à 7%, un peu moins que celle de 8% du trimestre précédent, estime l’analyste.
Le baromètre de croissance future, soit le ratio qui compare les nouveaux contrats signés aux revenus déjà facturés, s’est raffermi de 93% à 104%. «Cela suggère que les dépenses des clients restent résilientes malgré les perspectives de ralentissement économique et que la croissance interne (d’Alithya) peut continuer à un rythme de 5 à 9% à court terme», ajoute-t-il.
La marge brute a aussi atteint la barre de 30% pour la première fois depuis l’acquisition de R3D en 2021. Ce jalon a compensé pour la hausse des dépenses générales et administratives et a produit un bénéfice d’exploitation ajusté de 10 M$, soit 1,2 M$ mieux que prévu.
Le portrait devrait s’améliorer davantage à mesure que la société augmentera ses effectifs à l’étranger au cours des prochaines années. «Si la proportion des effectifs totaux à l’étranger passait de l’actuelle 5 à 30% par exemple, la marge pourrait passer de 7,7% à plus de 10%», calcule-t-il. Alithya emploie des professionnels au Maroc, en Europe de l’Est et en Inde.
Dans l’intervalle. John Shao maintient sa recommandation «performance égale au secteur» et son cours-cible de 3,25$, soit 8,3 fois le bénéfice d’exploitation projeté en 2024.
L’action d’Alithya a rebondi de 17% depuis le creux de décembre dernier, mais le titre reste 39% inférieur au sommet annuel des 12 derniers mois, touché en mars 2022.
mdf (MDF, 3,63 $): de meilleurs résultats ne dissipent pas tous les doutes sur son recentrage
mdf (MDF, 3,63 $): de meilleurs résultats ne dissipent pas tous les doutes sur son recentrage
Bien que les résultats du quatrième trimestre aient surpassé les attentes, Richard Tse de la Financière Banque Nationale reste tiède à l’égard du titre du fournisseur de solutions de commerce électronique de Longueuil pour trois raisons.
Premièrement, la majorité de l’amélioration des résultats provient de la plateforme américaine d’approvisionnement électronique dont les revenus ont crû de 23% au troisième trimestre. Or, «étant donné les nombreux pivots stratégiques des dernières années, il n’est pas clair si cette performance est une vraie tendance ou une anomalie», prévient-il.
La plateforme de commerce électronique a vu ses revenus baisser de 12%, une fois les résultats ajustés pour la vente de la plateforme de commerce unifié InterTrade, dit-il.
Deuxièmement, le rapport de gestion suggère que les revenus additionnels d’au moins 15 millions de dollars et les synergies annuelles de 5 M$ à tirer de l’intégration de la plateforme américaine d’approvisionnement gouvernemental Periscope pourraient prendre 3 à 5 ans avant de se concrétiser au lieu du plan initial de trois ans, révèle l’analyste. Cet achat record de 260 M$ en août 2021 avait nécessité l’apport de capitaux de 52,7 M$ de la part du Fonds de solidarité de la FTQ et d’Investissement Québec, entre autres.
Richard Tse apprécie le recentrage de mdf commerce et la réduction de 10% des effectifs (depuis octobre), mais il juge qu’au cours actuel, soit un multiple de 5 fois le bénéfice d’exploitation qu’il prévoit pour 2024, le titre incorpore déjà le potentiel pour une amélioration «robuste» des résultats.
Au troisième trimestre, mdf a essuyé une perte d’exploitation de 5,8 M$, par rapport à celle de 5,5 M$ d’un an plus tôt. Sur une base ajustée, le bénéfice d’exploitation trimestriel est passé de 700 000 $ à 900 000 $.
La société priorise la réduction des coûts et le redressement des marges et des flux de trésorerie tout en simplifiant sa structure de direction et en rationalisant son empreinte locative, ajoute l’analyste.
Le titre a une évaluation «raisonnable», d’où sa recommandation neutre et son cours cible inchangé de 4$.
L’action de mdf a perdu presque 10,5% en cinq séances.