Logo - Les Affaires
Logo - Les Affaires

À surveiller : Couche-Tard, Savaria et GDI

Dominique Beauchamp|Publié le 03 mars 2023

À surveiller : Couche-Tard, Savaria et GDI

(Photo: Getty Images)

Que faire avec les titres d’Alimentation Couche-Tard, Savaria et GDI Services aux immeubles? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.

 

Alimentation Couche-Tard (ATD, 63,57$): RBC hausse ses prévisions de 29% pour le 3e trimestre

À quelques jours du dévoilement des résultats trimestriels le 15 mars, Irene Nattel, de RBC Marchés des capitaux, relève ses prévisions de bénéfices de 29% à 0,80 $US par action en raison des marges élevées (de 45 cents US par galon) qui persistent sur l’essence à la pompe.

Cela se compare au consensus de 0,72$ US de l’ensemble des analystes.

En conséquence, son cours cible passe de 80 à 82$, un objectif qui surpasse nettement la moyenne de 70$ des analystes.

L’analyste continue aussi de croire qu’Alimentation Couche-Tard a d’excellentes chances de surpasser le bénéfice d’exploitation de 5,1 milliards de dollars américains que la société cible pour 2023. Irene Nattel prévoit d’ailleurs 5,6 G$ US.

Elle rappelle que la dépréciation de l’euro et du huard canadien affaiblira les résultats rapportés en dollars américains au troisième trimestre, mais que l’effet de conversion n’altère aucunement les revenus générés et les coûts encourus en monnaies locales.

L’analyste de RBC prévient aussi que l’échéance du programme pandémique américain Snap des coupons alimentaires pourrait aussi légèrement affaiblir les ventes des dépanneurs aux États-Unis, en 2024.

Une fois ces deux petits avertissements donnés, Irene Nattel consacre le reste de son rapport à rappeler pourquoi Couche-Tard reste un titre à détenir en 2023 avec «conviction». L’exploitant mondial de dépanneurs et de stations-service figure d’ailleurs parmi les 30 placements préférés de RBC.

Dans un contexte économique incertain marqué par des taux d’intérêt élevés, Couche-Tard est une entreprise performante tout au long des cycles économiques dans une industrie stable, qui offre en plus plusieurs possibilités de création de valeur.

Les marges sur l’essence devraient rester supérieures à celles qui prévalaient avant la pandémie puisque Couche-Tard diversifie son approvisionnement, convertit plus de ses stations d’essence à l’enseigne Circle K qui offrent le carburant plus rentable de ses propres fournisseurs.

Couche-Tard est bien positionnée pour capter une plus grande part des dépenses courantes des consommateurs grâce à l’offre croissante d’aliments frais et à l’usage accru de promotions ciblées en magasin, entrevoit-elle.

Bien que l’emploi devrait mieux résister au ralentissement économique cette fois, les données historiques confirment aussi que les dépanneurs sont plus résilients qu’on le croit lors des récessions, fait aussi valoir l’analyste de RBC.

Surtout, Couche-Tard bénéficie d’une capacité financière de plus de 15 milliards de dollars américain pour continuer sa stratégie d’acquisitions, comme le démontre l’achat tout frais de 45 magasins d’accommodation et de vente de carburant Big Red en Arkansas, cette semaine. Ce réseau de haute qualité quadruple son empreinte dans cet état.

Dans le passé, les périodes de stress économique ont procuré des occasions d’achat qui respectent les critères de prix de la société.

Si aucune acquisition majeure ne se présentait, Irene Nattel estime que la société aurait les moyens financiers de racheter 15% de ses actions d’ici la fin de 2025. Un tel rachat ajouterait 7% au bénéfice par action cette année-là, précise-t-elle, strictement pour donner un ordre de grandeur à sa capacité financière à ajouter de la valeur.

 

Savaria (SIS, 16,64$): un nouvel analyste voit un bon potentiel de revalorisation pour le spécialiste de l’accessibilité

Savaria (SIS, 16,64$): un nouvel analyste voit un bon potentiel de revalorisation pour le spécialiste de l’accessibilité

Douze jours avant le dévoilement des résultats annuels de Savaria, Michael Glen de Raymond James amorce le suivi officiel confiant que le fabricant d’ascenseurs, de sièges d’escaliers et de lève-personne pour les personnes à mobilité réduite offre encore un solide potentiel pour faire croître ses revenus et ses marges.

L’acquisition transformationnelle en 2021 du fabricant suédois de sièges d’escaliers Handicare n’a pas donné fini de rapporter des synergies et des ventes croisées. Les perspectives favorables pour le titre reposent en grand partie sur «les opportunités encore à saisir», évoque Michael Glen.

Au cours actuel, le titre est attrayant en fonction des perspectives de croissance modérée des flux de trésorerie disponibles à court et à moyen terme de la société, bien que l’évaluation de 10,5 fois le bénéfice d’exploitation prévu en 2023 soit conforme à sa moyenne historique.

Son cours cible de 21$ repose sur un multiple d’évaluation de 12 fois le bénéfice d’exploitation de 2024 et laisse entrevoir un gain potentiel de 26%, auquel il faut ajouter le dividende de 3,2% versé mensuellement. Cette cible correspond à la moyenne des huit analystes qui assurent le suivi de Savaria.

Michael Glen identifie plusieurs sources d’amélioration opérationnelle dont les bénéfices potentiels pourraient rehausser l’évaluation du titre. En 2023, le fabricant devrait notamment bénéficier de l’allégement des contraintes d’approvisionnement en pièces.

L’accélération de la production à la nouvelle usine mexicaine accroît la capacité de fabrication et devrait aussi réduire les délais de livraison, sécuriser l’approvisionnement en pièces et composantes à proximité de ses principaux marchés et réduire les dépenses de fret et de transport.

La plus grande efficacité opérationnelle et cadence de production devraient aussi améliorer les marges tout comme les gains de part de marché et la croissance du carnet de commandes.

Enfin, Savaria devrait être en mesure de produire plus de flux de trésorerie disponibles de son exploitation une fois que les dépenses en capital et le fonds de roulement utiliseront moins de capitaux.

Dans son modèle Michael Glen prévoit que le bénéfice d’exploitation passera de 120 millions de dollars en 2022 à 147 M$ en 2024. Le bénéfice net devrait augmenter de 0,58$ à 0,87$ par action pendant la même période.

La vente par Savaria des activités des véhicules adaptés d’Handicare, annoncée le 1er mars, est mineur et n’influence pas les perspectives du titre ni la recommandation d’achat de l’analyste. Cette transaction devrait rapporter de 5 à 15 M$.

GDI Services aux immeubles (GDI, 47,96$): un autre solide trimestre malgré les défis

GDI Services aux immeubles (GDI, 47,96$): un autre solide trimestre malgré les défis

Frédéric Tremblay de Desjardins Marché des capitaux est très satisfait des résultats du quatrième trimestre du spécialiste de l’entretien complet d’immeubles malgré les défis que pose le taux d’inoccupation des tours à bureaux.

Il se dit «enchanté» de voir les services canadiens de nettoyage de GDI dégager des marges d’exploitation supérieures à celles (de 6 à 7%) qui prévalaient avant la COVID-19 malgré les perturbations pandémiques.

Ces marges ont reculé par rapport au sommet pandémique qui avait vu bondir la demande pour les services de désinfection fort rentables des aires communes et de travail. Depuis, GDI doit aussi s’adapter aux besoins changeants du travail hybride, dans les bureaux.

Dans ces circonstances, la croissance interne de 3% et la marge d’exploitation ajustée de 11% du quatrième trimestre de cette division méritent d’être soulignées, dit-il. Les marges devraient se rétablir au fil du temps grâce aux gains d’efficacité de la main-d’œuvre et au maintien de certains contrats de désinfection. L’analyste prévoit une marge de 9,7% en 2023 et de 8,4% en 2024.

L’analyste attribue la résilience de l’entreprise à la diversité de sa clientèle qui englobe le secteur industriel, éducatif et d’autres clients dont les bureaux n’occupent pas les immeubles de classe A.

 

Aux États-Unis, les revenus des services de nettoyage ont doublé grâce à l’acquisition de IH Services. Sans cet achat, le chiffre d’affaires a baissé de 2%.

Au quatrième trimestre, les revenus totaux ont bondi de 36% à 588 millions de dollars, mieux que les 567 M$ prévus. La croissance interne s’est établie à 10%, soit plus que les prévisions de 7%.

La marge d’exploitation de 7% répond aussi aux attentes de l’analyste alors que les revenus plus élevés ont produit un bénéfice d’exploitation de 41 M$ légèrement supérieur aux prévisions.

Les services techniques qui consistent à entretenir les systèmes de ventilation, de chauffage et de climatisation des immeubles, volent la vedette avec des revenus, un bénéfice d’exploitation et un carnet de commandes record au quatrième trimestre.

Cette division devrait continuer sur sa lancée. Les acquisitions des dernières années ont ajouté de nouvelles compétences, ce qui a généré de nouveaux contrats en 2022 et apporte de nouvelles occasions pour 2023, comme en témoigne la hausse de 20% des revenus internes, indique l’analyste.

Le bilan sain de GDI lui donne les moyens financiers de poursuivre sa stratégie d’acquisitions et son expansion américaine. La dette équivaut à 2,5 fois le bénéfice d’exploitation tandis que 140 M$ de sa facilité de crédit est encore disponible. Les moins grands besoins du fonds de roulement devraient aussi dégager des fonds 40 M$ en 2023.

Au final, Frédéric Tremblay réitère la recommandation d’achat de titre et son cours-cible de 64$.