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À surveiller: Dollarama, EmpireIGA et Nuvei

Dominique Beauchamp|Mis à jour le 16 avril 2024

À surveiller: Dollarama, EmpireIGA et Nuvei

Dollarama dévoilera les résultats du troisième trimestre le 13 décembre et la hausse prévue de 21% du bénéfice à 0,85$ par action de Chris Li de Desjardins Marché des capitaux concorde avec le consensus. (Photo: 123RF)

Que faire avec les titres de Dollarama, Empire/IGA, et Nuvei? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.

 

Dollarama (DOL, 100,21$): une hausse des objectifs de ventes serait bienvenue pour les perspectives du titre l’an prochain

Le détaillant à petits prix dévoilera les résultats du troisième trimestre le 13 décembre et la hausse prévue de 21% du bénéfice à 0,85$ par action de Chris Li de Desjardins Marché des capitaux concorde avec le consensus.

Le marchand devrait augmenter sa marge brute de 80 points de base à 44,1% même si la proportion des ventes de produits de consommation courante moins rentables augmente. Le recul des frais de transport, les économies d’échelle et l’augmentation des prix de certains articles amélioreront cette marge, explique l’analyste.

La hausse des coûts de main d’œuvre devrait par contre augmenter les dépenses générales et administratives de 60 points de base, à 14,7% des revenus, au troisième trimestre.

Dollarama bénéficie de l’inflation encore bien sentie et de la remontée des taux d’intérêt qui attirent les amateurs de rabais en magasin. C’est pourquoi Chris Li s’attend à une hausse de 10% des ventes par magasin comparable au troisième trimestre, supérieure aux prévisions de ses collègues.

Cette conjoncture devrait d’ailleurs inciter le détaillant à relever les objectifs pour les ventes par magasin comparable pour le reste de l’exercice financier 2024.

«Nous croyons qu’une hausse de 4 à 5% des ventes par magasin comparable au quatrième trimestre de 2024 est importante, car elle servira d’assise à la tendance pour l’année prochaine», explique Chris Li qui rappelle que les forts résultats de 2024 placent la barre très haute en termes de comparaison pour 2025.

En d’autres mots, si la société ne relève pas les orientations de ses ventes comparables pour le dernier trimestre de 2024, les investisseurs pourraient alors redouter un ralentissement qui risque de s’étendre à 2025 et ainsi provoquer une baisse des estimations pour l’an prochain.

«Nos prévisions de croissance de 15% du bénéfice en 2025 reposent sur une augmentation de 4% des ventes comparables l’an prochain par rapport au rythme de 12% en 2024», précise l’analyste. Le renouvellement annuel des produits offerts, le plus grand nombre d’articles à 4,25$ et plus chacun ainsi que la fréquentation stable des magasins devraient permettre à Dollarama d’y parvenir.

L’analyste s’attend par contre à ce que la course aux aubaines se modère l’an prochain et diminue le nombre d’articles en panier.

Les ventes par magasin comparable deviennent un facteur-clé pour la performance du titre qui se négocie à un multiple élevé de 26,5 fois les bénéfices prévus. En plus, Dollarama devra peut-être composer avec le retour potentiel des investisseurs vers les secteurs moins défensifs.

En 2025, la marge brute devait s’améliorer d’encore 40 points de base à 44,4% prévoit-il tandis que les dépenses générales et administratives devraient rester stables en proportion des revenus. Le bénéfice passerait de 3,35$ par action en 2024 à 3,86$ en 2025.

«Bien que le potentiel d’appréciation soit bien modeste pour justifier une recommandation d’achat, Dollarama offre encore un bon équilibre entre les attributs de croissance et de prudence, dans un environnement économique incertain», évoque l’analyste qui propose l’achat du titre et maintient sa cible de 104$.

Chris Li révisera ses prévisions et son modèle d’évaluation au besoin, après le dévoilement du troisième trimestre.

Empire/IGA (EMP.A, 37,73$): un nouvel effort de réduction des coûts est à prévoir

Empire/IGA (EMP.A, 37,73$): un nouvel effort de réduction des coûts est à prévoir

Le propriétaire de la chaîne IGA au Québec devra probablement encore miser sur la réduction des coûts et l’optimisation de la mise en marché pour faire croître ses bénéfices à un rythme adéquat, estime Michael Van Aelst, de TD Valeurs mobilières, dans une note qui présente ses prévisions pour le deuxième trimestre.

Bien que l’inflation des aliments se modère et pourrait freiner la course aux aubaines qui profite davantage aux chaînes au rabais de Loblaw (L, 120,94$) et de Metro (MRU, 68,50$), l’analyste ne prévoit pas de réel retour aux épiceries conventionnelles avant 2025.

Dans l’intervalle, Empire devrait rapporter un bon deuxième trimestre le 14 décembre, soit un bénéfice de 0,85 $ par action, qui provient en partie de gains du secteur de l’immobilier. Sa filiale Crombie REIT (CRR.UN, 13,35$) a en effet versé 34 millions de dollars à Empire pour les droits de mise en valeur de deux propriétés à Vancouver.

Cette prévision se compare au consensus de 0,75$ par action qui n’incorpore pas nécessairement ces gains.

Sans le gain immobilier ni la quote-part des profits du fonds Crombie, le bénéfice d’Empire devrait avancer de 11% en partie parce que le taux de croissance des dépenses d’exploitation a ralenti de 4,4% à 2,1% entre le premier et le deuxième trimestre.

Les économies du projet de relance Horizon d’Empire qui s’achève devrait aussi avoir amélioré la marge brute de 16 points de base à 27,5%, estime l’analyste de TD.

Bien que l’inflation de 5% du panier de l’épicier soit inférieure au taux d’inflation de 6%, Michael Van Aelst s’attend à ce que la croissance de 3% des ventes par épicerie comparable d’Empire soit encore inférieure à celle de Loblaw (+ 5,8%) et de Metro (+ 6,8%), pour le trimestre correspondant.

Ces deux rivaux bénéficient de la plus grande fréquentation de leurs épiceries au rabais et de la popularité des marques maison et du phénomène des soldes en circulaire et en magasin.

«L’évaluation modeste du titre et la croissance raisonnable des bénéfices devraient pousser son titre à la hausse au cours des douze prochains mois. L’inflation plus modérée est aussi favorable aux épiceries conventionnelles en apparence, mais la préférence des consommateurs pour les aubaines ne montre aucun signe d’essoufflement pour l’instant», prévient-il.

Michael Van Aelst renouvelle néanmoins sa recommandation d’achat et son cours cible de 43$.

Nuvei (NVEI, 31,09$): BMO croit au potentiel de relance de la fintech après plusieurs trimestres difficiles 

Nuvei (NVEI, 31,09$): BMO croit au potentiel de relance de la fintech après plusieurs trimestres difficiles

Rufus Home de BMO Marchés des capitaux a bon espoir que la société de technologie financière amorce une relance après plusieurs trimestres difficiles, dans son premier rapport sur l’entreprise de Montréal dont il amorce le suivi en remplacement d’un collègue.

L’entreprise dont les solutions traitent les paiements électroniques vient en effet de dévoiler un troisième trimestre «solide», de relever ses orientations de revenus à court terme et de réitérer ses objectifs à moyen terme, dit-il, en ajoutant que les investisseurs veulent voir plus de «constance» dans les résultats.

L’humeur des investisseurs envers Nuvei est assez négative pour que le seul fait de rencontrer les nouvelles orientations plus modestes fournies pourrait donner au titre un nouvel élan, entrevoit-il.

Les investisseurs voudront voir plusieurs trimestres d’affilée qui démontreront une croissance de plus de 20% du sectesegmentur du commerce en ligne mondial (sans la perte d’un autre gros client), une progression plus solide des revenus de la plateforme de paiements Paya (acquise en janvier pour 1,3 milliard de dollars américains) ainsi qu’une amélioration des marges d’exploitation, énumère Rufus Hone.

L’analyste perçoit les premiers signes que la société progresse à ce chapitre ce qui redonnera confiance dans la trajectoire de croissance et pourrait mener à une réévaluation de son titre en 2024.

D’ailleurs, le titre a rebondi de 48% depuis le dévoilement de ses résultats trimestriels, le 8 novembre.

Les solutions pour le commerce en ligne qui lui procurent 55% de son chiffre d’affaires ont accru leurs revenus de 25% au troisième trimestre, sans l’effet des acquisitions. C’est 9 points de base de plus qu’au trimestre précédent.

Maintenant que la division originale de solutions de paiement pour les PME n’accepte plus de nouveaux clients et que la plateforme Paya croît à un rythme de 15 à 20% à court terme, les revenus des solutions de commerce mondial devraient procurer les deux tiers du chiffre d’affaires en 2025.

Rufus Home fait aussi valoir que l’évaluation du titre, de 9 fois les flux de trésorerie excédentaires prévus en 2025, est attrayante par rapport aux autres plus petits fournisseurs de technologies financières.

Cette évaluation offre un bon point d’entrée, croit-il, au moment où la société priorise le remboursement de sa dette, bien que le cours surpasse déjà sa cible initiale de 30$.

Il recommande l’achat de Nuvei aux côtés de six autres des 15 sociétés de technologies financières qu’il suit dorénavant.