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À surveiller: Amazon, Aurora Cannabis et Kinross Gold

Denis Lalonde|Publié le 20 septembre 2022

À surveiller: Amazon, Aurora Cannabis et Kinross Gold

Amazon devrait moins souffir d'un ralentissement économique que FedEx, selon un analyste de Bank of America. (Photo: 123RF)

Que faire avec les titres d’Amazon, Aurora Cannabis et Kinross Gold? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.

 

Amazon (AMZN, 123,53 $US): quatre raisons pour lesquelles la société résistera mieux que FedEx au ralentissement économique

Vendredi dernier, le titre de FedEx reculait de 21% après avoir annoncé prématurément que ses résultats financiers du premier trimestre de son exercice 2023, terminé à la fin du mois d’août, allaient être inférieurs aux prévisions.

La direction de l’entreprise a précisé que la demande de services provenant de ses deux principaux clients, Target et Walmart, a été moindre que prévu.

Cela pourrait envoyer un signal que la demande pour le transport de colis achetés en ligne diminue, mais le titre d’Amazon a réagi à la nouvelle de FedEx en reculant de seulement 2%, pendant que l’indice S&P 500 perdait 1%.

L’analyste Justin Post, de Bank of America, voit quatre raisons qui font qu’Amazon sera moins affectée que ses concurrents advenant un ralentissement économique mondial: «(1) Amazon n’utilise plus les services de livraison de FedEx. (2) 50% du volume de ventes d’Amazon est concentré aux États-Unis. (3) La clientèle d’Amazon est en moyenne plus fortunée que celle du “Big-3” (Target, Walmart et eBay) et l’entreprise n’a pas détecté de ralentissement de la demande pour la consommation discrétionnaire au second trimestre. (4) Amazon héberge un grand nombre de sites de vendeurs tiers et offre des délais de livraison rapides, ce qui fait que la société pourrait gagner des parts de marché aux dépens des concurrents qui utilisent les services de FedEx.»

L’analyste rappelle qu’Amazon anticipe une croissance de ses revenus de 9% au troisième trimestre en excluant les variations de taux de conversion des devises. «Même si les volumes de ventes ne sont pas immunisés aux récessions, nous prévoyons une certaine vigueur au troisième trimestre par rapport au reste de l’industrie en raison des Jours Prime», explique l’analyste.

Les Jours Prime sont des journées où la société offre des rabais exclusifs aux abonnés de son service Prime. Cet été, ils ont eu lieu les 12 et 13 juillet.

Justin Post ajoute que selon les chiffres de Bank of America sur l’utilisation des cartes de crédit et des cartes débit, les ventes en ligne ont progressé de 4% sur un an pour les mois de juillet et d’août. «Cela dit, la croissance durant la dernière semaine d’août et de la première semaine de septembre a montré des signes de faiblesse. Les dépenses durant la semaine terminée le 3 septembre ont été en recul de 2% sur un an. Si la baisse devait se poursuivre d’ici la fin du troisième trimestre, cela pourrait affecter les détaillants en ligne, dont Amazon», analyse-t-il.

L’analyste réitère sa recommandation d’achat sur le titre d’Amazon et son cours cible sur un an de 170 $US.

 

Aurora Cannabis (ACB, 2,03 $): l’analyste de la CIBC abaisse ses prévisions avant les résultats financiers

Aurora Cannabis (ACB, 2,03 $): l’analyste de la CIBC abaisse ses prévisions avant les résultats financiers

Le producteur Aurora Cannabis dévoilera après la fermeture des marchés ce soir ses résultats financiers du quatrième trimestre de son exercice 2022, qui s’est terminé le 30 juin.

L’analyste John Zamparo, de la Banque CIBC, a choisi d’abaisser son cours cible sur un an avant la publication de ceux-ci pour refléter la récente émission d’actions qui a mis de la pression sur le titre de l’entreprise.

En mai dernier, la société a émis un total de 61,2 millions d’actions, ce qui lui a permis de récolter un montant brut de 150 millions de dollars américains.

L’analyste a aussi ajusté ses modèles après la conclusion de l’acquisition d’une participation majoritaire de 50,1% dans Bevo Agtech, un fournisseur de plants de légumes et de fleurs ornementales, pour un montant de 45 M$. La transaction a été annoncée le 25 août.

«Nos prévisions de revenus et de bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) pour le quatrième trimestre ont été légèrement réduites. Nous anticipons un déclin du côté des ventes de cannabis médical et une diminution des activités de l’entreprise dans la production de cannabis médical et une baisse des ventes aux consommateurs», écrit John Zamparo.

L’analyste table sur des revenus de 50,3 millions de dollars (M$) et sur une perte avant intérêts, impôts et amortissement de 8,5 M$. Auparavant, il misait sur des revenus de 50,8 M et sur une perte de 7,6 M$ pour le trimestre.

Il pense que l’entreprise arrivera à générer un BAIIA positif au troisième trimestre de son exercice 2023, soit un trimestre plus tard que prévu. «Durant la conférence téléphonique qui suivra la publication des résultats, nous allons porter attention aux prévisions de la direction d’Aurora Cannabis pour l’exercice à venir, de même que sur la mise à jour des initiatives de réduction des coûts. Au dernier trimestre, les dirigeants de la société ont partagé leur objectif de diminuer les coûts annuels de 70 M$ à 90 M$ annuellement, ce que nous jugions ambitieux», dit-il.

John Zamparo réitère sa recommandation de «conserver» le titre et abaisse son cours cible sur un an à 2,50 $, lui qui était de 3,75 $.

 

Kinross Gold (K, 4,34 $CA) : l’entreprise bonifie son programme de rachat d’actions

Kinross Gold (K, 4,34 $CA) : l’entreprise bonifie son programme de rachat d’actions

La société aurifère Kinross Gold a dévoilé un nouveau programme de rachat d’actions bonifié. L’entreprise souhaite ainsi dépenser un maximum de 300 millions de dollars américains (M$ US) pour racheter de ses propres actions d’ici la fin de l’exercice 2022.

L’analyste Mike Parkin, de la Financière Banque Nationale, voit cette annonce d’un bon œil, car elle signifie que la société améliorera le rendement de l’avoir des actionnaires.

«De plus, en 2023 et en 2024, Kinross Gold consacrera 75% de ses flux de trésorerie libres après intérêts et dividendes au rachat de ses propres actions. Pour le moment, nous évaluons ces montants à 600 M$ US pour 2023 et 462 M$ US pour 2024», écrit l’analyste.

Mike Parkin estime qu’il s’agit d’une façon judicieuse pour l’entreprise d’utiliser son capital, étant donné que, selon lui, le titre de Kinross Gold se négocie à escompte par rapport à ceux de ses pairs en évaluant les ratios VE/BAIIA (valeur d’entreprise/bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement) et P/VTA (prix/valeur totale des actifs).

Mike Parkin soutient que Kinross est son titre favori dans le secteur aurifère. Il précise que le programme de rachat d’actions pourra être suspendu si l’entreprise devait faire l’objet d’une décote, si un problème devait survenir sur une de ses propriétés ou si le prix de l’once d’or devait chuter sur les marchés internationaux. «Des précautions qui serviraient à protéger les liquidités de l’entreprise et à lui permettre de continuer d’investir dans le développement de ses projets», note-t-il.

Selon lui, Kinross a terminé le second trimestre de 2022 avec des flux de trésorerie libres de 720 M$ US. Il réitère sa recommandation de «surperformance» sur le titre et son cours cible sur un an de 8,25 $CA.

Il fonde son cours cible sur un ratio VE/BAIIA des 12 prochains mois de 5 fois. Il souligne que vendredi dernier (16 septembre), le titre de la minière se négociait à 3,6 fois ce même ratio prévu en 2022 et à 2,8 fois celui prévu en 2023. Le titre se négocie également à 0,52 fois la valeur totale de ses actifs. «Cela se compare à des ratios de 4,7 fois, de 4,4 fois et 0,87 fois respectivement pour la moyenne des autres entreprises du secteur», écrit-il.