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À surveiller: Aritzia, Cineplex et Constellation Software

Catherine Charron|Publié le 17 Décembre 2021

À surveiller: Aritzia, Cineplex et Constellation Software

Bien qu'une juge ait tranché, le dénouement du conflit entre Cineplex et Cineworld n'est pas définitif. (Photo: Getty Images)

Que faire avec les titres d’Aritzia, Cineplex et Constellation Software? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.

 

Aritzia (ATZ, 50,45$): une confiance renouée

Aritzia a fait défiler de si bons résultats au cours des 18 derniers mois qu’Irene Nattel de RBC Marchés des capitaux attend avec impatience ceux de son troisième trimestre en janvier, persuadée d’y voir de la croissance.

La griffe devrait avoir non seulement profité de la hausse des dépenses des Canadiens, mais aussi des ventes du Vendredi fou, qui ont clos cette période de son exercice financier.

Selon des données de Bluecore, le secteur de la mode s’en est très bien tiré cette année aux États-Unis au cours de cette fête de la consommation. On observe notamment une hausse de 43% du nombre de nouveaux acheteurs, et bien que le nombre de commandes passées soit en légère baisse, il semble que la taille du panier, elle, ait grimpé de 13%, puisque les détaillants ont moins fait de rabais que par le passé, estime l’analyste.

Irene Nattel s’attend à ce qu’Aritzia en ait aussi profité, elle anticipe un bénéfice par action de 0,40 $ au troisième trimestre, alors que les autres analystes misent sur une fourchette de 0,37 à 0,45 $.

Malgré des défis d’approvisionnement, son inventaire bien garni de 182 millions de dollars au début du trimestre, soit plus de 29% par rapport à la même période l’an dernier, devrait lui avoir permis de répondre à la demande des adeptes de la mode.

L’analyste rappelle que le taux de croissance composé de ses frais de ventes, généraux et administratifs est de 21% au cours des deux prochaines années, ce qui prend en compte ses investissements pour soutenir sa croissance, mais aussi pour s’adapter au marché de l’emploi plus difficile.

«L’addition de ses performances financières précédentes, du potentiel de croissance attendu pour l’ensemble de ses canaux et les opportunités que lui offre le secteur du vêtement pour homme devrait contribuer à ce que les révisions du cours cible et de notre recommandation soient durables», écrit l’analyste.

Elle fait donc grimper le cours cible attendu pour Aritzia de 8 $, à 52 $. Le multiple d’évaluation de son bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) et de son bénéfice par action passe respectivement de 14x et 30x à 16x et 33,5 x.

Sa recommandation de «performance de secteur» traduit donc bien sa solide encaisse et le positionnement de la marque, la croissance de son marché et de ses opportunités alors que la chaîne d’approvisionnement mondiale est encore chamboulée par les derniers mois, que les coûts liés à la main-d’œuvre augmentent et que la pandémie n’a toujours pas dit son dernier mot.

 

Cineplex (CGX, 11,77 $): un dénouement encore incertain

Cineplex (CGX, 11,77 $): un dénouement encore incertain

Mardi, la juge Barbara Conway a tranché en faveur de Cineplex dans un litige qui l’oppose à la britannique Cineworld, après que cette dernière ait mis un terme aux processus d’acquisition de la bannière canadienne à l’été 2020. Bien que de nombreux scénarios soient encore possibles, l’analyste du Marchés des capitaux CIBC, Robert Bek, estime que les investisseurs qui tolèrent bien le risque devraient flairer la bonne affaire.

Dans sa décision, la juge ontarienne a statué de Cineworld devrait remettre 1,24 milliard de dollars (G$) en dommages et intérêts à Cineplex, qui en demandait plutôt 2,8 G$. En valeur nominale, ça représente 13,45 $ par action, calcule l’analyste.

Or, Cineworld compte appeler ce jugement. Ceci signifie que Cineplex ne mettra pas la main sur cette cagnotte, si cette requête est entendue, estime Robert Bek.

De plus, il n’est pas dit que Cineworld sera en mesure de payer l’entièreté de cette compensation, puisqu’elle dépasse sa capitalisation boursière de 1,05 G$, souligne l’analyste. Le jugement a d’ailleurs fait dégringoler son titre qui a perdu 300 millions de dollars depuis.

Robert Bek se demande même si la Cour sera en mesure de contraindre Cineworld à bel et bien verser cette somme à Cineplex, puisque la britannique n’est pas implantée au pays.

Malgré tout, l’analyste de Marchés des capitaux CIBC fait passer sa cote de «neutre» à «surperformance de secteur», révisant aussi du même coup son cours cible qui passe de 16 $ à 19 $. Ses précédentes prévisions ne tenaient pas en compte de quelconques retombées pour la bannière canadienne à l’issue de ce procès.

Il retranche toutefois 75% de la valeur nominale de ce dédommagement, puisque de nombreuses incertitudes persistent.

 

Constellation Software (CSU, 2175$): une myriade de nouvelles transactions 

Constellation Software (CSU, 2175$): une myriade de nouvelles transactions

Après avoir analysé les dernières transactions du fournisseur de logiciels spécialisés Constellation Software, l’analyste de la Banque Scotia, Paul Steep, a observé de nouvelles tendances dans son panier d’achats.

Il remarque que, de plus en plus, la Torontoise a un penchant pour les sociétés dont les activités sont à l’international, qui ont des logiciels par abonnement (SaaS), et dont la taille est en constante croissance.

Constellation Software s’intéresse aussi à de nouveaux marchés, comme l’Amérique du Sud, où elle a mis la main au cours du dernier trimestre sur deux entreprises, GeneXus et K2B.

Cette nouvelle stratégie de fusion et acquisition ne surprend pas l’analyste, puisque la société a complètement revu sa structure organisationnelle au cours des dernières années pour soutenir cette cadence, rappelle-t-il, en y dédiant notamment plus de ressources financières.

Devant un tel constat, Paul Steep révise ses prévisions, puisque le nombre d’ententes signées ne cesse d’augmenter.

D’autant que la société ne semble pas vouloir réduire la vapeur, alors qu’elle cherche activement de nouvelles opportunités un peu partout sur le globe.

Paul Steep révise aussi ses calculs afin de mieux traduire l’impact de la COVID-19 sur la fluctuation de ses dépenses. Il ajuste aussi ses prévisions à l’égard de sa filiale Topicus, qui s’est essaimée et a fait ses premiers pas à la Bourse en janvier 2021, car l’analyste anticipe toujours la conversion d’actions privilégiées.

Son cours cible passe de 2400 à 2500 $, ce qui reflète davantage cet ajustement, qui comprend aussi la fluctuation du taux de change et une légère hausse de son multiple de son ratio valeur d’entreprise/bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement des 12 prochains mois qui atteint 22.0X.

L’analyste souligne que puisque ses pairs continuent de prendre de la valeur, le multiple de Constellation Software est encore au rabais.