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À surveiller: Banque TD, BCE et Apple

lesaffaires.com|Publié le 05 mai 2023

À surveiller: Banque TD, BCE et Apple

La firme de services d’investissement Odlum Brown, de Vancouver, prend l’échec de l’achat de la banque du Tennessee First Horizon National par la Banque TD avec un grain de sel. (Photo: 123RF)

Que faire avec les titres de Banque TD, BCE et Apple? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée par les analystes.

 

Banque TD (TD, 81,67$): l’échec de l’achat de First Horizon est un mal pour un bien

La firme de services d’investissement Odlum Brown de Vancouver prend l’échec de l’achat de la banque du Tennessee First Horizon Corp. (FHN, 10,06 $US) avec un grain de sel.

Dans un rapport coiffé des paroles «Know when to fold ‘Em» tirées de la chanson «The Gambler» de Kenny Rogers, Benjamin Sinclair note que la réaction stoïque de l’action de TD à l’annulation de la transaction de 13,4 milliards de dollars américains est révélatrice.

Au début de 2022, «nous faisions valoir que la fusion des deux institutions offrait une bonne complémentarité stratégique, mais mentionnions que le prix offert de 2,2 fois la valeur comptable tangible était aussi élevé», rappelle-t-il.

Alors que l’approbation réglementaire tardait, la crise des banques régionales américaines a émergé et s’est amplifiée. «Les deux institutions continuaient d’affirmer qu’elles travaillaient à prolonger leur entente et la TD répétait qu’elle voyait toujours les bénéfices de la fusion», rappelle aussi Benjamin Sinclair.

Pendant ce temps, plusieurs étaient convaincus que TD négociait un prix plus bas, mais il n’en était rien, a confirmé Brian Jordan, le pdg de First Horizon le 4 mai, ajoute l’analyste, même si le cours de la banque américaine se négociait 40% sous l’offre de 25 $US.

«Étant donné le prix généreux de l’offre et la chute subséquente de l’évaluation des banques, il n’y avait pas d’autre option viable pour TD que se retirer», résume-t-il.

Bien que les dirigeants de la TD soient déçus que tous les efforts déployés pour cette expansion américaine aient été vains, cette transaction n’a jamais vraiment soulevé l’enthousiasme des investisseurs, ajoute l’analyste.

La Banque TD se retrouve aujourd’hui dans une position «intéressante» avec un ratio de capitaux propres réglementaires (CET1) de 15%, soit 20 milliards de dollars de plus que le minimum requis de 11% par les autorités. Il s’agit du plus fort ratio de son industrie.

En allouant une marge de sécurité raisonnable, la banque dispose d’au moins 15 G$ de capitaux excédentaires dans ses coffres, estime l’analsyte. Ce total pourrait augmenter davantage si TD vendait sa participation dans la firme de services financiers Charles Schwab (SCHW, 49,69$US).

«Éventuellement, la banque devra trouver une utilisation pour ce capital. Autrement, il deviendra un frein aux rendements financiers», entrevoit Benjamin Sinclair.

En pleine tempête bancaire, le «moment est opportun» d’avoir un surplus en capital. Des «occasions attrayantes» pourraient émerger pour TD pendant que ses rivales «battront en retraite».

Malgré le doute qui pèse sur la stratégie américaine et la réputation transactionnelle de la banque, l’analyste réitère sa recommandation d’achat et son cours cible de 105$.

 

Dominique Beauchamp

 

BCE (BCE, 64,07$): plus de revenus, moins de profits

BCE (BCE, 64,07$) plus de revenus, moins de profits

Les revenus de BCE au premier trimestre sont en hausse de 3,5% à 6,05 milliards de dollars (G$), au-dessus du consensus de 5,98 G$.

Les revenus tirés des services ont manqué sa cible, avec une hausse de 2,1% à 4,53 G$ alors que les analystes avaient prévu 4,77 G$, mais la hausse particulièrement marquée des revenus tirés de la vente d’équipements de 23,6% à 832 millions de dollars a été plus importante que prévu, alors que le consensus des analystes était de 719 M$.

Le bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) de BCE pour le trimestre s’élève a 2,53 G$, ce qui est conforme à l’estimation d’Adam Shine de la Financière Banque Nationale, mais légèrement en dessous du consensus qui était de 2,55 G$. L’entreprise prévoit une croissance de 2% pour 2023 et l’analyste s’attend à ce qu’elle augmente.

Le bénéfice par action ajusté pour le trimestre s’élève à 0,85 $ par action.

Les services résidentiels filaires sont en hausse au premier trimestre, aidés par les revenus des services internet en hausse de 10%, malgré des revenus stagnants des services aux entreprises. Le réseau internet à fibre optique est complété à 80% et BCE prévoit l’avoir finalisé en 2025.

Les revenus de téléphonie mobile sont en hausse de 6,9% tirés par la vente d’équipements qui est en hausse de 11,2% avec une croissance nette du nombre d’abonnés aux services postpayés de 43 000 abonnés générant un revenu moyen mensuel de 58,15 $ chacun.

Les estimations de revenus pour la division sport sont revues à la hausse à la suite de la première série victorieuse des Maple Leafs de Toronto depuis 2004, BCE en étant propriétaire à hauteur de 37,5%.

Le directeur financier, Glen LeBlanc prendra sa retraite au mois de septembre et sera remplacé par Curtis Millen, présentement vice-président stratégie corporative et trésorier.

Adam Shine maintient sa recommandation «neutr » sur le titre de BCE et son cours cible de 63 $ basé sur un multiple de valeur de l’entreprise/BAIIA de 8,8 fois pour l’exercice 2023.

Matthieu Hains

 

Apple (AAPL, 165,79 $US): résultats supérieurs aux prévisions malgré un recul des revenus

Apple (AAPL, 165,79 $US): résultats supérieurs aux prévisions malgré un recul des revenus

Apple a dévoilé des résultats financiers supérieurs aux prévisions des analystes au premier trimestre, malgré un léger déclin de ses revenus sur un an.

«Les ventes d’iPhone ont été impressionnantes et l’entreprise a émis de bonnes prévisions. Tout ça devrait donner confiance aux marchés financiers envers la capacité de l’entreprise de se sortir de cette tempête macroéconomique aussi solide que le rocher de Gibraltar», illustre Daniel Ives, analyste à Wedbush.

Selon lui, une augmentation de la demande pour l’iPhone en Chine a permis à Apple d’y gagner des parts de marché, surtout grâce à la popularité du modèle iPhone 14 Pro. «Nous estimons que le prix de vente moyen de chaque appareil est de plus de 900 dollars américains, ce qui donne un bon vent de dos à Apple dans ce marché», dit l’analyste.

Du côté des services, Daniel Ives parle de résultats conformes aux prévisions, ce qui n’empêche pas que les marchés anticipent une croissance lors des prochains trimestres. «Tout repose sur les épaules de la boutique en ligne d’applications», dit-il, ajoutant que la «cerise sur le sundae» a été le renouvellement du programme de rachat d’actions de 90 milliards de dollars américains.

L’analyste rappelle que 25% des utilisateurs des appareils Apple n’ont pas renouvelé leur iPhone depuis plus de quatre ans. Il soutient que malgré les conditions économiques plus difficiles, les propriétaires de téléphones désireux d’avoir un appareil dernier cri pourraient provoquer un «mini super cycle» de remplacement. Selon lui, le lancement des iPhone 15, prévu en septembre, pourrait tomber à point.

Revenant sur les résultats trimestriels, Apple a fait état de revenus de 94,84 milliards de dollars (G$US), en baisse de 3% sur un an, ce qui n’a pas empêché l’entreprise de battre le consensus des analystes, établi à 92,91G$US.

Les marges bénéficiaires ont atteint 44,3%, alors que les marchés anticipaient 44,1%. Les marges sur les ventes d’appareils et les services ont atteint 36,7% et 71% respectivement. Les marchés anticipaient des chiffres de 36% et de 71,5%.

Le bénéfice par action s’est chiffré à 1,52$US, supérieur au consensus des analystes, qui misait sur un montant de 1,43$US.

Les revenus provenant des ventes d’iPhone ont totalisé 51,33G$US, en hausse de 2% sur un an, alors que les marchés anticipaient 48,84G$US. Pour les iPad, la performance a été légèrement sous les attentes de 6,69G$US, à 6,67G$US, ce qui constitue un recul de 13% sur un an.

Les ventes d’ordinateurs personnels Mac ont aussi raté la cible de 7,8G$US, atteignant 7,17G$US, en baisse de 31% sur un an.

Apple compte 975 millions d’abonnements payants, comparativement à 825 millions il y a un an et 935 millions à la fin du quatrième trimestre de 2022. L’entreprise disposait également de liquidités de 166,3 G$US à la fin du trimestre.

Daniel Ives réitère sa recommandation de «surperformance» sur le titre d’Apple et son cours cible sur un an de 205$US.

 

Denis Lalonde