(Photo: Roméo Mocafico)
Que faire avec les titres de BCE, Canadian Natural Resources et Open Text ? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée par les analystes.
BCE (BCE, 54,52 $): La baisse des rendements obligataires permet un rallye du cours de l’action
Le géant canadien des télécommunications divulguait jeudi dernier des résultats pour son 3e trimestre en grande partie alignés sur les prévisions des analystes, et la direction en a profité pour réaffirmer ses prévisions pour l’ensemble de l’année.
On serait porté à croire que les investisseurs ont bien reçu ces résultats, car le cours de l’action a réalisé des gains d’environ 5 % au cours de 3 dernières séances de négociations. Mais il ne faut pas trop s’y fier, pense Jerome Dubreuil, analyste chez Valeurs mobilières Desjardins. Cette hausse est plutôt attribuable à la baisse des taux de rendement obligataires qu’ont causés les récents propos du président de la Réserve fédérale américaine, selon lui. Une baisse des taux obligataires est certainement favorable au titre, car elle rend d’autant plus intéressant le dividende que verse BCE.
Cela dit, il faudra sûrement que la firme améliore sa croissance au 4e trimestre pour que les prévisions de la direction s’avèrent justes, souligne l’analyste.
Au 3e trimestre, les revenus consolidés de la firme ont atteint 6,08 milliards $, tout près du consensus des analystes qui tablait sur 6,15 milliards $. Les bénéfices avant intérêts, impôts et amortissement ajustés (BAIIA) ont été de 2,67 milliards $ et les bénéfices par action de 0,81 $, des résultats égaux aux attentes dans les deux cas.
Les flux de trésorerie libre pour leur part ont été de 743 millions $, alors que les analystes prévoyaient 890 millions $. Il s’agissait d’un 3e trimestre consécutif où les flux de trésorerie libre s’avéraient inférieurs aux attentes, note Jerome Dubreuil.
La direction prévoit que pour l’ensemble de l’année la croissance du BAIIA se situera à l’intérieur d’une fourchette de 2 % à 5 %. Après trois trimestres, la croissance est de 1,1 %. Pour atteindre l’objectif, les bénéfices devront augmenter de 4,8 % au 4e trimestre comparativement au même trimestre de l’année précédente, estime l’analyste.
Ce n’est pas impossible, car elle profitera des effets de son programme de réduction des coûts, de l’impact de l’inflation, ainsi que probablement d’une température plus clémente, argue l’analyste.
Il préfère néanmoins demeurer sur les lignes de côté en maintenant sa recommandation à Conserver le titre. Son cours cible est de 56,00 $.
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Le producteur de pétrole à partir des sables bitumineux de l’Athabaska a réalisé une production record et ses bénéfices ont surpassé les attentes au 3e trimestre. La direction en a profité pour annoncer une autre hausse de son dividende, tout en soulignant qu’elle croit que son objectif ultime de réduction de sa dette qui lui permettra ensuite de retourner 100 % de ses flux de trésorerie libre à ses actionnaires sera atteint au cours des deux prochains trimestres.
Ce sont autant de facteurs qui amènent Randy Ollenberger, analyste chez BMO Marchés des capitaux, à réitérer sa recommandation de Surperformance et son cours cible de 105 $. L’analyste souligne que la qualité de ses opérations, probablement la meilleure de son secteur, justifie amplement l’évaluation du titre.
La firme a réalisé au 3e trimestre des flux de trésorerie par action de 4,26 $ alors que le consensus des analystes prévoyait 3,91 $, grâce à une production record de 1,394 million de barils équivalent pétrole par jour, ce qui s’avérait quelque peu supérieur à la prévision 1,389 million de barils des analystes.
La direction annonce qu’elle augmente une nouvelle fois son dividende trimestriel, cette fois-ci de 11 % pour le porter à 1,00 $, ce qui traduit par un rendement annuel alléchant de 4,3 %, souligne l’analyste.
Il note également que la dette nette est maintenant réduite à 11,5 milliards de dollars, et que la direction croit atteindre son objectif final de 10 milliards de dollars au cours du 1er trimestre 2024, en faisant l’hypothèse que les prix pour sa production demeureront les mêmes.
Le fait de jouir d’un prix d’équilibre du pétrole le plus bas de l’industrie lui permet de maintenir son capital et le versement du dividende même si le prix du WTI (pétrole léger américain) tombe aussi bas que 40 $US, estime l’analyste.
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Pour un 3e trimestre consécutif, la filiale Micro Focus a excédé les prévisions, ce qui a certainement aidé la firme de gestion de documents numériques et d’échanges de données à réaliser un solide trimestre marqué d’une profitabilité nettement améliorée, explique Paul Treiber, analyste chez RBC Dominion Securities.
Pour lui, la firme pivote vers une stratégie à long terme de croissance organique, ce qui n’aurait pas été possible sans l’apport de Micro Focus. Cela l’incite à réitérer sa recommandation de Sur-performance, ainsi que son cours cible de 50,00 $US.
Une diminution de la dette de la firme et l’amélioration de sa croissance organique permettront probablement une hausse de l’évaluation du titre, selon lui. Sa recommandation est de Sur-performance et son cours cible est de 50,00 $US
Au 1er trimestre de son année financière 2024, les revenus de la firme ont totalisé 1,425 milliards $, un résultat légèrement supérieur à la prévision du consensus des analystes qui était de 1,400 milliards $.
Réalisant une marge bénéficiaire meilleure que prévu, soit 34,7 % alors que les analystes prévoyaient 33,0 %, la firme a réalisé des bénéfices avant intérêts, impôts et amortissement ajustés (BAIIA) de 495 millions $ alors que les attentes se situaient à 464 millions $, note l’analyste de la RBC. Les bénéfices par action ajustés ont quant à eux atteint 1,01 $ comparativement à la prévision de 0,90 $ du consensus des analystes.
Pour le prochain trimestre, la direction prévoit que les revenus se situeront entre 1,46 et 1,52 milliards $, et le BAIIA entre 531 et 571 millions $. Elle prévoit de plus atteindre en 2026 une croissance organique de 2 à 4 % comparativement à 1,6 % en 2023, souligne l’analyste.
L’expansion des marges et la diminution des charges d’intégration favoriseront une hausse des flux de trésorerie qui à leur tour permettront de ramener le ratio dette nette/BAIIA de 3,6 fois qu’il est actuellement à 3,1 fois au cours des 4 prochains trimestres, note finalement l’analyste.