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À surveiller: Bombardier, Alithya et Dialogue Technologies

Catherine Charron|Mis à jour le 16 avril 2024

À surveiller: Bombardier, Alithya et Dialogue Technologies

(Photo: 123RF)

Que faire avec les titres de Bombardier, d’Alithya et de Dialogue Technologies? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.

Bombardier (BBD.A, 1,83 $): ses résultats décollent

Les résultats que l’avionneur montréalais Bombardier a dévoilés jeudi ont dépassé les attentes de Cameron Doerksen, le plaçant en bonne voie pour un décollage en 2022.

La société clôt son exercice avec pas moins de 100 millions de dollars américains (M$ US) en flux de trésorerie libre, alors que la direction pensait perdre 300 M$ US, souligne l’analyste de la Financière Banque Nationale.

En livrant 38 appareils, elle a dégagé des revenus de 1,771 M$ US, soit entre les projections de l’analyste et celles du consensus, fixées respectivement à 1,753 M$ US et 1,803 M$ US.

La marge de son bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) a surpassé celle qu’anticipait Cameron Doerksen (4,5%), s’établissant à 6,4%.

Le fabricant du Global 7500 a aussi présenté ses objectifs pour l’exercice 2022. Prévoyant livrer plus de 120 appareils, il mise sur des revenus de plus de 6,5 milliards de dollars et un BAIIA qui devrait dépasser 825 M$ US, ce qui représenterait un bond de 29% par rapport au précédent exercice.

Si ces objectifs de production font écho à ceux de l’analyste, ses attentes à l’égard de son BAIIA sont sous celles de Cameron Doerksen qui tablait sur 900 M$. Ce dernier estime que Bombardier devrait bien plus garnir ses coffres au cours du prochain exercice que ce qu’elle prédit. Se qualifiant elle-même de prudente, la société dirigée par Éric Martel mise sur des flux de trésorerie de 50 M$.

Cameron Doerksen rapporte que l’entreprise compte sauver 250 M$ des 400 M$ annoncés dans son plan de restructuration des coûts. Elle prévoit gagner en productivité dans l’assemblage de son Global 7500.

À court terme, l’analyste révise donc légèrement ses projections, pour mieux intégrer cet ajustement des attentes de Bombardier. Cependant, il ne touche presque pas à celles de 2025, sur lesquelles s’appuient ses calculs pour déterminer la valeur de la société.

La demande reprend aussi de la vigueur. Son carnet de commandes au quatrième trimestre de l’exercice 2021 valait 12,2 milliards de dollars américains (G$ US), alors qu’il était de 11,2 G$ US au troisième trimestre. Son ratio de commandes sur livraison pour l’ensemble de l’exercice était de 1,53 x, mais de 1,6 x pour le quatrième trimestre seulement.

Dès 2023, Bombardier s’attend à ce que son nombre d’appareils vendus grimpe de 15 à 20%, puisque l’attrait pour ce mode de transport a grandement crû par rapport au niveau prépandémique et qu’il y a peu de jets usagés sur le marché, souligne l’analyste.

La Financière Banque Nationale révise donc à la hausse son cours cible, qui passe de 2,5 $ à 2,65 $, et maintient sa recommandation «surperformance de secteur», afin de mieux traduire cette demande grandissante pour ses avions, et l’amélioration de ses marges.

 

Alithya (ALYA, 3,66 $ 2,7 $ US): son plan de match sur les rails

Alithya (ALYA, 3,66 $ 2,7 $ US): son plan de match sur les rails

Alimentée par une croissance interne de 35% par rapport à la même période l’an dernier, Alithya a dévoilé un chiffre d’affaires qui a largement dépassé les attentes.

Elle se trouve donc sur la bonne voie pour engendrer pas moins de 600 millions de dollars et une marge de 9 à 13% estime Kevin Krishnaratne de Valeurs mobilières Desjardins.

L’entreprise de services TI a généré 109,7 M$ ce qui est au-dessus de ce qu’escomptait l’analyste (102,1 M$). Aux États-Unis, ses activités ont crû de 26,4%, alors qu’au Canada, elles ont grimpé de plus de 41%.

La direction a souligné avoir fait 27 implantations du service Go Live de Microsoft Dynamics Lifecycle Services, un record dit-elle. La demande pour de l’aide avec les solutions Oracle ayant aussi bondi, son carnet de commandes a atteint 125 M$, et son ratio de commandes sur livraison s’est établi à 1,14 x.

Son bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) ajusté a raté la cible, à 4,5 M$. Le consensus tablait plutôt sur 5,5 M$, et l’analyste sur 6,2 M$.

Alithya a dévoilé des profits bruts de 28,3 M$, mais sa marge est de 25,8%, alors que Kevin Krishnaratne s’attendait à 28%. Il rappelle qu’au deuxième trimestre, elle était de l’ordre de 27%.

L’entreprise attribue cette performance principalement à de nombreuses dépenses ponctuelles liées à sa transition pour augmenter sa taille, développer de meilleurs services numériques, et faire des fusions et acquisitions, rapporte l’analyste de Valeurs mobilières Desjardins.

En effet, elle a eu davantage recours à des sous-traitants pour répondre à la demande, dû éponger d’importants coûts rattachés à certains projets et vendu un peu moins de logiciels, qui génèrent habituellement de plus fortes marges bénéficiaires.

Il précise qu’en pourcentage, les frais d’exploitation d’Alythia par rapport à ses revenus étaient moindres qu’au dernier trimestre, passant de 23,6% à 22,8%. Gagnant en efficience, l’organisation est donc sur la bonne voie pour que ses marges s’établissent dans une fourchette de 9 à 13% d’ici trois ans.

Kevin Krishnaratne estime que ses marges brutes atteindront 27% au quatrième trimestre, avant qu’elle ne croisse davantage au cours de l’exercice 2023.

En attendant le dévoilement de ses résultats du quatrième trimestre, l’analyste révise donc à la hausse les revenus prévus pour l’exercice 2022 en hausse de 423,4 M$ à 433,3 M$, tout comme ceux pour l’exercice 2023, qui sautent de 497,3 M$ à 512,4 M$.

Le BAIIA ajusté anticipé pour 2022 est toutefois revu à la baisse, de 27 M$ à 22,8 M$, ce qui générerait une marge de 5,3%. Le scénario est moins drastique en 2023, son BAIIA ajusté passant de 49,4 M$ à 48,9 M$, avec une marge à 9,5%.

Son cours cible et sa recommandation sont, eux, inchangés, à 5,25 $ et à «achat».

 

Dialogue (CARE, 5$): de bonnes nouvelles qui ne rapportent pas encore

Dialogue Technologies (CARE, 5$): de bonnes nouvelles qui ne rapportent pas encore

Le 9 février 2021, la spécialiste de la télémédecine québécoise Dialogue Technologies a annoncé qu’elle bonifiait l’offre de services virtuels aux clients de la Sun Life, une nouvelle qui a particulièrement plu à Adam Buckham, analyste de la Banque Scotia.

La plateforme virtuelle de soins de santé et de bien-être qu’elle opère pour l’assureur, Lumino Santé, ajoutera son service de programme d’aide aux employés (PAE) et de thérapie cognitivo-comportementale Internet à ceux qui adhère à son régime d’assurance collective.

Ce complément sera disponible dès le 1er juin 2022, au même moment où «les clients du service PAE existants de Sun Life seront intégrés», est-il écrit dans le communiqué. Rappelons que le 1er décembre dernier, l’assureur a mis la main sur six millions d’actions ordinaires supplémentaires de Dialogue, pour 48,3 millions de dollars.

Adam Buckham souligne que cette annonce est la preuve que Dialogue peut bonifier l’offre de services de soins virtuels de santé.

Il demeure convaincu que cette aptitude à offrir une plateforme centralisée de télémédecine, comme elle le fait avec Lumino Santé de la Sun Life, est un levier qui lui permettra de tirer son épingle du jeu dans le marché. D’autant qu’elle est en mesure de développer des partenariats avec d’autres assureurs.

En effet, cette initiative a déjà fait des petits, car Dialogue a conclu une entente similaire avec Canada Life pour son programme de thérapie cognitivo-comportementale Internet en décembre.

L’analyste ne croit toutefois pas que cet ajout de services devrait doper ses revenus périodiques annuels, et que la hausse possible est probablement déjà incluse dans les prévisions trimestrielles de Dialogue. C’est pourquoi il ne compte pas réviser ses projections sur les revenus attendus à court terme.

Or, le programme d’aide aux employés qui ressort de cette entente pourrait grandement faire croître ses bénéfices sur le long terme.

Malgré tout, le titre de l’entreprise se trouve au moment d’écrire cette note à son plus bas en 52 semaines, n’ayant toujours pas profité des bons coups de l’organisation des derniers mois, constate l’analyste.

Il maintient donc sa recommandation à «performance de secteur», et son cours cible à 13 $.