(Photo: 123RF)
Que faire avec les titres de Bombardier, Apple et Alphabet? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée par les analystes.
Bombardier (BBD-B, 48,55 $): Pression sur le titre
Le titre de Bombardier a chuté de 6,7% dans la seule journée du 22 janvier et il est en baisse de 8% depuis le début de l’année.
Cette pression à la baisse s’explique par les inquiétudes des investisseurs concernant l’opérateur de flotte VistaJet ainsi que sa capacité à couvrir sa dette.
Une obligation de VistaJet émise en mai 2023 a d’ailleurs été vendue au rabais sur la base de ces préoccupations, et le marché craint que l’opérateur ne soit contraint de vendre des avions pour couvrir ses obligations.
VistaJet possède la plus grande flotte d’avions d’affaires composée en grande partie d’avions Bombardier de taille moyenne à grande et l’on craint que cela n’affecte la capacité de de l’entreprise à commercialiser de nouveaux appareils si l’on constate une augmentation du nombre d’avions d’occasion sur le marché.
Pour l’analyste Kevin Chiang, de CIBC Marchés des capitaux, le risque de cannibalisation du marché par les appareils de VistaJet est probablement moins important que les craintes des investisseurs.
«En utilisant les données Radarbox, nous avons examiné les types d’appareils Bombardier détenus par VistaJet et observé que leur utilisation au cours des 12 derniers mois est relativement élevée par rapport à ses groupes de référence. Par exemple, si l’on considère l’activité des Challenger 350, le nombre d’heures de vol par appareil de la flotte VistaJet se classe parmi les trois premiers, tandis que pour les Globals, il est souvent en tête.» Note l’analyste.
Kevin Chiang pense donc que l’arrivée de ces appareils très usagée sur le marché de l’occasion ne fera pas compétition avec les ventes d’avions neufs de Bombardier.
Il considère également que l’industrie de l’aviation d’affaires bénéficie encore aujourd’hui d’une bonne demande, même si l’activité plafonne. En 2023, l’activité de l’aviation d’affaires, en nombre de vols, était supérieure d’environ 30% au niveau de 2019.
L’analyste de la CIBC maintient sa recommandation à «neutre» et son cours cible de 60 $.
Matthieu Hains
Apple (APPL : 195,50 $ US) : une «Vision» qui emballe les analystes
Apple (APPL : 195,50 $ US) : une «Vision» qui emballe les analystes
Apple dévoilera ses résultats du premier trimestre de 2024 le 1er février, mais tant pour ses clients les plus irréductibles que pour les analystes, c’est plutôt le 2 février qui est encerclé sur les calendriers.
C’est cette journée qu’a choisie l’entreprise de Cupertino pour le lancement officiel de son casque de réalité mixte Vision Pro, déjà vendu à 180 000 exemplaires en précommandes. À 3500 $ US par unité, est-il important d’ajouter, soit près de 4700 dollars canadiens. Il y a six mois, les experts prédisaient un lancement entre 70 000 et 80 000 précommandes.
L’analyste Dan Ives, de Wedbush, qui s’attendait à des ventes de 460 000 casques Vision Pro en 2024, planche à présent sur un scénario de 600 000. «Et ce n’est que le début», insiste-il.
«Nous croyons également que de futures versions du casque Vision Pro dans les années à venir ressembleront plutôt à des lunettes de soleil avec un nombre important de fonctionnalités pour les utilisateurs. Ainsi, pour l’exercice financier 2025, nous pensons qu’Apple dépassera le million d’unités vendues», ajoute l’analyste.
L’optimisme de Wedbush se transpose dans le maintien de sa recommandation de surperformance du titre d’Apple par rapport à son secteur d’activité ainsi que par son cours cible sur un an de 250 $ US.
«Pour Apple, le but ultime à notre avis est que le Vision Pro évolue aux côté de l’iPhone et d’autres appareils dans les prochaines années en incluant l’intelligence artificielle pour des domaines comme la santé, la mise en forme et le contenu sportif», estime Dan Ives.
Néanmoins, certains risques demeurent, comme la concurrence de plus en plus féroce et les conditions macroéconomiques difficiles. Mais surtout, dit Wedbush, le succès de l’iPhone demeure à ce jour la clé de la croissance d’Apple et l’entreprise doit aller chercher encore plus de parts de marché dans des endroits où elle est déjà bien installée. Finalement, alors que la Chine doit demeurer au centre de sa stratégie de croissance, les téléphones intelligents à moindre prix offerts par les compétiteurs, forçant ainsi Apple à réagir, demeurent un risque à long terme.
Dominique Talbot
Alphabet (GOOGL, 148,70 $US): l’IA sur le devant de la scène en 2024
Alphabet (GOOGL, 148,70 $US): l’IA sur le devant de la scène en 2024
En 2023, Alphabet a pu bénéficier de la reprise du marché publicitaire et du lancement de nouveaux produits comme le grand modèle de langage (LLM) Gemini. Son action a grimpé de 58% alors que la performance du S&P 500 a été de 24%.
Malgré ces succès, l’incertitude sur son positionnement en intelligence artificielle (IA), l’augmentation du risque réglementaire et une absence de réductions agressive des coûts ont eu un impact sur la performance du titre par rapport à ses pairs.
Selon Justin Post, analyste à Bank of America, 2024 sera une année cruciale pour Google en ce qui concerne son positionnement sur l’IA. L’intégration de l’IA à son moteur de recherche sera le principal facteur qui influencera le sentiment du marché et la valeur de son titre.
Les principaux enjeux pour l’exercice 2024, selon l’analyste, reposent sur le risque que le moteur de recherche Google soit dévalué par rapport à ses compétiteurs qui font déjà une utilisation de l’IA, ce qui poserait un risque de baisse des revenus de son moteur de recherche.
«Malgré la croissance des parts de marché de Bing en 2023, l’impact de l’utilisation croissante de ChatGPT semble toutefois limité», nuance Justin Long
L’analyste voit plusieurs aspects positifs pour Alphabet en 2024, il estime que les actifs IA de l’entreprise sont sous-évalués et que la montée en puissance de son grand modèle de langage Gemini réaffirmera son positionnement dans le secteur.
L’intégration d’une IA Générative et de nouveaux outils pour les annonceurs entraînera une augmentation des revenus publicitaires sur sa plateforme et de nouvelles réductions de coûts sont prévues ce qui devrait augmentent les marges et le bénéfice par action.
L’accélération de la monétisation de la plateforme Youtube Shorts devrait également entraîner une hausse de la croissance selon l’analyste.
Le prix du titre est attrayant pour un leader de l’IA dont les activités de base sont à environ 14 fois les bénéfices prévus pour 2025.
L’analyste de Bank of America voit certains risques pour l’entreprise dont l’accès croissant à l’IA sur les moteurs de recherches de la compétition qui pourrait entraîner une baisse d’utilisation de sa plateforme.
Le Play Store pourrait également être affecté par de nouvelles réglementations ou des décisions de justice et pèse sur les perspectives de l’entreprise pour 2024.
Justin Long maintient sa recommandation d’achat et son cours cible de 166 $US.
Matthieu Hains