Bombardier a livré 31 appareils au troisième trimestre, soit six de plus que les 25 l’an dernier au même trimestre. (Photo: 123RF)
Que faire avec les titres de Bombardier, Cogeco et TVA? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée par les analystes.
Bombardier (BBD, 48,57$): des résultats au-delà des attentes
Les résultats du troisième trimestre dévoilés par Bombardier se sont révélés être au-delà des attentes, notamment en raison du marché des jets d’affaires qui demeure en santé, indique Banque Nationale Marchés financiers.
Les revenus se sont chiffrés à 1,856 G$, une augmentation de 28%, tandis que la Banque Nationale prévoyait 1,611 G$. Le consensus du marché se situait à 1,753 G$. Le bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) a été de 285 M$ (marge de 15,4%), également en avant de la prévision de la Banque Nationale (242 M$) et du marché (266 M$). Le bénéfice par action s’est avéré être de 0,73$ (contre 0,48$ prévu par l’institution financière).
Bombardier a livré 31 appareils au troisième trimestre, soit six de plus que les 25 l’an dernier au même trimestre.
Le carnet de commandes a reculé quelque peu, de 14,9 G$ à 14,7 G$, mais ni l’analyste Cameron Doerksen et le PDG de Bombardier Éric Martel ne s’en inquiètent. Éric Martel a d’ailleurs souligné, en téléconférence, que le ratio carnet de commandes-facturation est à 1,1, alors que l’entreprise affirme vouloir maintenir un ratio de 1,0, ce qui ne devrait pas causer problème d’ici la fin de 2024.
« Le marché est très actif, précise Éric Martel. Les opérateurs de flottes vont très bien, et nous mettons beaucoup d’efforts dans le secteur de la défense. C’est un travail de longue haleine, mais nous anticipons commencer à générer des commandes en 2024. »
L’analyste de la Banque Nationale estime que les résultats du troisième trimestre démontrent que le marché des jets d’affaires est généralement en santé et que le carnet de commandes de Bombardier devrait soutenir les améliorations en cours autant du côté des revenus que du flux de trésorerie.
La Banque Nationale maintient sa prévision de surperformance du titre de Bombardier face à son secteur d’activités ainsi que son cours cible de 93$.
À SUIVRE: Cogeco (CCA, 55,16$): l’expansion du réseau met le flux de trésorerie sous pression
Cogeco (CCA, 55,16$): l’expansion du réseau met le flux de trésorerie sous pression
Les dépenses liées à l’expansion de Cogeco vont mettre son flux de trésorerie sous pression en 2024, estime la Banque Scotia.
Cogeco a récemment dévoilé ses prévisions préliminaires de revenus et de bénéfices avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) pour l’exercice financier 2024. Les attentes sont que les deux indicateurs demeurent stables, alors que le marché avait plutôt comme consensus une croissance de 1%, souligne l’analyste Maher Yagi.
L’analyste remarque que l’entreprise québécoise présente, pour une autre année, un montant accru en matière de dépenses d’investissement liées aux projets d’expansion de son réseau. Ces dépenses devraient se situer entre 700 M$ et 775 M$, comparativement à 700 M$ pour 2023. Cette augmentation pourrait ainsi se traduire en une diminution du flux de trésorerie dans une fourchette de 5% à 15% pour 2024.
Il remarque toutefois que le flux de trésorerie devrait tout de même se situer entre 353 M$ et 394 M$, tout juste en dessous du consensus du marché, prévu à 405 M$.
Maher Yagi estime que la stratégie de croissance organique de sa présence est bonne. Il y a toutefois un effet pervers : cette stratégie retarde le désendettement de l’entreprise, qui est pourtant essentiel à la poursuite d’acquisitions supplémentaires aux États-Unis.
L’analyste note également que l’entreprise s’apprête à lancer des services sans fil au Canada et regarde pour faire de même aux États-Unis.
La Banque Scotia maintient sa prévision de performance égale à son secteur d’activités pour le titre de Cogeco ainsi que son cours cible de 75,50$.
À SUIVRE: Groupe TVA (TVA, 1,40$): restructuration majeure
Groupe TVA (TVA, 1,40$): restructuration majeure
Le Groupe TVA a annoncé une restructuration majeure au sein de ses services qui se traduira par une compression de 547 postes, soit 31% de la force de travail de l’entreprise.
Tout en présentant des revenus de 118,6 M$ (-9,1%) et un bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) de 16,5 M$ (-9,4%), TVA a indiqué qu’elle mettait de l’avant un programme de réorganisation matérielle. Ce programme implique la cessation de production interne en matière de divertissement, une restructuration de ses salles de nouvelles et une optimisation de son parc immobilier.
La somme globale épargnée en raison de cette restructuration n’a pas été dévoilée, souligne l’analyste de Banque Nationale Marchés financiers Adam Shine.
Pourquoi procéder maintenant et de manière si imposante? L’analyste avance que les défis des 20 dernières années ont été exacerbés par des pressions cycliques au cours des 15 derniers mois. Il faut également ajouter à cela que les règles du secteur n’ont pas évolué pour venir en aide aux diffuseurs privés, mentionne-t-il.
TVA éliminera ainsi progressivement toutes ses activités de production pour les confier à des producteurs externes. Ce processus prendra du temps, indique Adam Shine, et il sera dicté par l’horaire actuel de programmation.
L’entreprise réorganisera également ses salles de nouvelles à travers la province pour consolider ses médias conventionnels et numériques au 4545, rue Frontenac à Montréal, ainsi que dans les locaux de TVA à Québec.
TVA va de plus réduire son empreinte immobilière à l’extérieur de Montréal et Québec. Mais même à Montréal, l’entreprise évaluera l’avenir de son siège social du 1600 Maisonneuve Est.
La Banque Nationale maintient sa prévision de sous-performance du titre de TVA face à son secteur d’activités ainsi que son cours cible de 0,70$.