Mardi, le fournisseur de services de télécommunications Bell Canada a annoncé la vente de Northwestel. (Photo: 123RF)
Que faire avec les titres de First Solar, Boralex et BCE? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée par les analystes.
First Solar (FSLR : 294,53 US$) : l’entreprise illumine le NASDAQ
Le Soleil brille beaucoup dans le ciel du fabricant américain de panneaux solaires First Solar. L’action de l’entreprise, qui se négociait à 177$US au début du mois de mai, pourrait bien terminer le mois de juin à près de 300$US. Cette irrésistible poussée vers les sommets fait du titre l’une des vedettes du NASDAQ du printemps 2024 et cela semble loin d’être terminé, selon Ameet Thakkar, analyste à BMO Marchés des capitaux.
De vendredi dernier à mercredi, le titre est passé de 267$US à 294,53$US. «Considérant que l’action de First Solar est celle qui a le mieux performé en mai sur l’indice S&P 500, (+54% contre +5% pour l’indice), nous avons réajuster notre évaluation de l’action. Nous conservons notre recommandation de surperformance, tout en augmentant notre cours cible sur un an à 311$US, elle qui était auparavant de 224$US», dit Ameet Thakkar.
«First Solar sort gagnante de l’Inflation Reduction Act, alors que des développeurs se bousculent pour sécuriser leur approvisionnement en panneaux solaires fabriqués aux États-Unis. First Solar est le seul producteur digne de ce nom aujourd’hui aux États-Unis. Malgré une baisse globale des prix pour les panneaux photovoltaïques, nous constatons que First Solar conserve des volumes de vente robustes», ajoute l’analyste.
D’ailleurs, l’entreprise montréalaise 5N+ bénéficie de cette poussée de First Solar. L’Américaine vient d’augmenter de 50% ses commandes de matériaux semiconducteurs en tellure de cadmium, utilisés dans la confection de modules photovoltaïques solaires à couches minces.
Après des revenus de 3,3 milliards de dollars américains (G$US) en 2024, la Banque de Montréal s’attends à ce que ces derniers atteignent 4,5G$US en 2024 et 5,5G$US en 2025, avec un bénéfice avant impôts, intérêts, dépréciation et amortissements de 2,9G$US.
«Nous croyons que First Solar mérite une évaluation de son titre à sa juste valeur, étant donné son haut niveau de visibilité et son avantage structurel en harmonie avec les politiques gouvernementales», dit l’analyste.
Domnique Talbot
Boralex (BLX, 34,99$) : vents contraires en provenance de France
Boralex (BLX, 34,99$) : vents contraires en provenance de France
Le titre de Boralex a reculé de 2% le 10 juin, au lendemain des résultats des élections européennes qui ont montré une montée du Rassemblement National (RN) de Marine Le Pen, qui a remporté 30 sièges (la France élit 81 des 720 sièges du Parlement européen), soit 12 de plus qu’aux élections précédentes.
«Boralex a reculé avec d’autres titres français des industries de l’énergie, des financières et des infrastructures », écrit l’analyste Rupert Merer, de la Financière Banque Nationale.
Il souligne que le le RN n’est pas en faveur de l’énergie solaire et éolienne et a déjà laissé entendre qu’il souhaitait démanteler les infrastructures existantes, disant vouloir miser sur l’énergie nucléaire.
«Avec environ 15% de l’énergie en France qui était de sources éolienne et solaire l’an dernier, ce serait difficile pour le pays de remplacer ces infrastructures à court terme. La demande d’électrification et des centres de données stimulera la demande pour de nouvelles sources d’énergie en Europe, tout comme en Amérique du Nord, et les entreprises technologiques font la queue pour obtenir de l’énergie renouvelable», explique l’analyste.
Selon lui, l’énergie nucléaire pourrait jouer un rôle important dans le portrait énergétique futur de la France, mais il soutient que la construction de nouveaux réacteurs prendra plusieurs années et que leur coût serait significativement plus élevé que pour l’installation de nouvelles sources d’énergie renouvelable.
«Une victoire du RN aux prochaines élections législatives en France pourrait ralentir ou stopper la croissance de l’énergie renouvelable en France. En ce qui concerne Boralex, son dernier plan de croissance stratégique reposait à 20% sur ses activités en France, le reste provenant des États-Unis, du Canada et du Royaume Uni», dit-il.
Rupert Merer souligne que 41% de la production de Boralex est en France et que 30% de cette dernière est issue de partenariats avec des entreprises privées, et non d’ententes gouvernementales.
«Le sentiment négatif envers l’énergie renouvelable peut persister un certain temps. Toutefois, les plans de croissance de Boralex sont bien diversifiés et ne dépendent pas seulement de la France», explique-t-il.
Il conserve donc sa recommandation de «surperformance» sur le titre de Boralex et son cours cible sur un an de 43$.
Denis Lalonde
BCE (BCE, 46,87 $) : vente de Northwestel pour 1 milliard de dollars
BCE (BCE, 46,87 $) : vente de Northwestel pour 1 milliard de dollars
Mardi, le fournisseur de services de télécommunications Bell Canada a annoncé la vente de Northwestel, la plus importante entreprise du secteur dans le Nord canadien, à Sixty North Unity, un consortium de communautés autochtones du Yukon, des Territoires du Nord-Ouest et du Nunavut.
Le montant de la transaction s’élève à 1 milliard de dollars, incluant un montant de 850 millions de dollars (M$) à la clôture de la transaction et le reste payable sur plusieurs années. L’entente devrait être finalisée durant le quatrième trimestre.
«L’acquéreur doit trouver du financement et le Bureau de la concurrence doit approuver la transaction», explique Adam Shine, analyste à la Financière Banque Nationale.
Pour BCE, l’analyste estime le gain résultant de la vente à 600M$. «Northwestel génère des revenus d’environ 275M$ annuellement en incluant des interconnexions avec le réseau de Bell (200M$ en revenus externes) et un bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) de 135M$, avec des dépenses en capital de 60M$.
«Le réseau de l’entreprise atteint directement les locaux de 17 000 abonnés. Elle compte un total de 31 000 abonnés à ses services Internet, 8 500 à ses services télé et 11 000 à ses services d’accès au réseau (SAR) filaires résidentiels de détail», note l’analyste.
Adam Shine précise que la direction de BCE a affirmé que la vente de cet actif non stratégique n’allait pas avoir d’effet ses prévisions pour l’exercice 2024. Elle souhaite utiliser le produit de la transaction pour réduire sa dette.
L’analyste souligne par ailleurs que Warner Brothers Discovery cédera les droits de distribution de cinq de ses chaînes spécialisées au Canada à Rogers à la fin de l’année, elles qui sont actuellement dans le giron de Bell. «Ces chaînes ont généré des revenus de 127M$ et un BAIIA de 62M$ pour Bell en 2022. Cette perte pour Bell pourrait en partie effacer une partie des efforts de l’entreprise pour réduire son endettement», croit-il.
De plus, Bell a annoncé avoir finalisé l’acquisition des actifs canadiens d’Outfront Media le 10 juin pour un montant de 410M$ en espèces. Outfront offre des services publicitaires sur des panneaux d’affichage, du mobilier urbain ou sur des actifs mobiles.
L’analyste réitère sa recommandation de «surperformance» sur le titre de BCE, mais réduit légèrement son cours cible sur un an, qui passe de 53$ à 52$. Il donne au titre une valeur de huit fois le BAIIA prévu en 2024 et en 2025, en excluant d’éventuelles dépenses pour l’acquisition de licences de spectre.
Denis Lalonde