En se taillant une place toujours plus importante sur le marché des avions à fuselage étroit, Airbus devrait continuer son ascension, estime Ken Herbet de RBC Marché des capitaux. (Photo: Getty Images)
Que faire avec les titres de BRP, Google et Airbus? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée par les analystes.
BRP (DOO, 82,84$): un trimestre décevant en vue
Après avoir consulté les résultats trimestriels des pairs de BRP, Cameron Doerksen de la Financière Banque Nationale s’attend à ce que la spécialiste des véhicules récréatifs québécoise ait connu une performance décevante cette saison.
La demande pour ses produits avait déjà commencé à s’essouffler en octobre, avait prévenu la société au moment de dévoiler les résultats du troisième trimestre de son exercice 2024 en novembre 2023, rappelle l’analyste.
La faible quantité de neige reçue en Amérique du Nord cette année a peu de chance d’avoir corrigé le tir, alors que les ventes de ses concurrentes comme Polaris ont été plombées par le cocktail météo peu propice à cette activité par rapport à l’an dernier, ajoute-t-il.
Ça devrait d’ailleurs teinter les cibles pour l’exercice 2025 que la direction devrait dévoiler au même moment que les résultats du quatrième trimestre de son exercice 2024, affirme Cameron Doerksen.
BRP a déjà annoncé avoir anticipé des faibles revenus à cause de la piètre météo, et à une baisse de 100 points de base de la marge de son bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA).
L’analyste table en 2025 sur une baisse de 13% de son BAIIA cible par rapport à l’exercice 2024.
Le consensus des analystes, quant à lui, mise sur un recul de son bénéfice par action cible de 20% par rapport à celui de l’exercice 2024.
Cameron Doerkson n’écarte pas pour autant de la table un futur «important» programme de rachat d’actions au cours de son exercice 2025, ce qui pourrait doper son titre. D’une part, son effet de levier était de 1,5 x à la fin de son troisième trimestre. De l’autre, il s’attend à ce que son flux de trésorerie libre généré au cours de cette période soit «solide».
Trois des quatre programmes de rachat d’actions passés avaient été annoncés en même temps que le dévoilement de ses résultats trimestriels, ce qui avait fait grimper en moyenne de 10% le cours de son action au moment d’en faire l’annonce, mais aussi dans les jours qui ont suivi, rappelle-t-il.
Il abaisse néanmoins son cours cible de 107 $ à 105 $, ayant ajouté à son modèle de prévision ses attentes pour l’exercice 2026 et révisés celles pour l’exercice 2025. Son titre s’échange présentement à 6,2 x son BAIIA, un multiple en deçà de sa moyenne historique à 7,4 x.
Google (GOOGL, 150,84$US): une entente prometteuse
Google (GOOGL, 150,84$US): une entente prometteuse
Ce pourrait bien être Gemini qui alimentera les outils d’intelligence artificielle contenus dans la prochaine mise à jour du système d’exploitation iOS prévue à l’automne 2024, une bonne nouvelle autant pour Google que pour Apple croient Scott Devitt, Daniel Ives, Michael Gerbino et Matthew Weiss de Wedbush.
Ce partenariat que Bloomberg rapportait le 18 mars 2024 est naturel d’après les analystes, puisque le moteur de recherche de Google est déjà intégré par défaut à Safari, le système de navigation internet d’Apple. De plus, il est bénéfique autant pour l’une et l’autre des sociétés, estiment-ils.
Pour Google, cette entente confirmerait la position du géant de la technologie américaine sur le marché de l’intelligence artificielle, lui qui peine à générer de l’enthousiasme chez les investisseurs de ce côté.
Ceux-ci ne sont pas convaincus de sa compétitivité, ayant l’impression qu’elle n’a pas su se tailler une place parmi les pionniers de l’industrie, ou même de sa capacité à offrir un service d’IA générative, rappellent-ils.
Les analystes de Wedbush ajoutent que les investisseurs s’inquiètent aussi des conséquences que cette technologie pourrait avoir sur le cœur du modèle d’affaire de Google, soit son service de moteur de recherche.
De tels échanges avec Apple n’endigueront pas entièrement ces réserves, reconnaissent-ils, mais ils devraient tout de même estomper celles qui concernent sa capacité à «monétiser ses services d’IA générative».
Chez Apple, cette entente est la pièce manquante à la stratégie de la société de Cupertino afin de lui permettre de produire un iPhone 16 «qui pourrait changer la donne» en ce qui concerne l’intégration de l’IA dans les appareils mobiles, croient-ils.
«Tim Cook et son équipe ne se retiennent pas et s’immergent dans le bain de l’IA, autant à l’interne qu’avec des partenariats comme celui de Google, dans le cadre de cette stratégie agressive que nous applaudissons vivement», écrivent les analystes.
Aucun détail sur les retombées financières de l’entente n’a encore été dévoilé, mais les analystes de Wedbush ne sont pas moins convaincus qu’elles permettraient à Google d’augmenter ses marges bénéficiaires.
Davantage de détails sur cette entente devraient être annoncés lors du Apple Worldwide Developpers Conference qui se tiendra en juin 2024.
Wedbush maintient sa recommandation de «surperformance de secteur» et son cours cible à 160 $US pour Google.
Airbus SE (AIR, 163,22 €): cap sur de plus grandes parts de marché
Airbus SE (AIR, 163,22 €): cap sur de plus grandes parts de marché
En se taillant une place toujours plus importante sur le marché des avions à fuselage étroit, Airbus devrait continuer son ascension, estime Ken Herbet de RBC Marché des capitaux.
Plusieurs facteurs ont contribué à faire grimper la valeur de son titre de 17% en un an, indique l’analyste. L’entreprise s’en est dans un premier temps très bien tiré en 2023, livrant 735 appareils alors qu’elle tablait plutôt sur 700 au moment de fixer ses cibles.
Airbus semble d’ailleurs toujours sur cette lancée en 2024, confortant l’analyste dans ses prévisions, lui qui table sur la livraison de 815 et 930 appareils en 2024 et en 2025 respectivement.
La contamination de turboréacteurs (GTF) de Pratt & Whitney n’aura donc pas autant nui à la production d’Airbus que ce qui avait été initialement anticipé, souligne-t-il.
Dans un second temps, les déboires de Boeing lui ont attiré davantage de capital de sympathie de la part des investisseurs. La société américaine étant encore loin d’être tirée d’affaire, cette tendance devrait se maintenir en 2024.
L’analyste croit qu’Airbus devrait produire environ 55% des avions à fuselage étroit entre 2024 et 2026, et ce sans tenir compte des livraisons de A220. À la fin de cette période, estime-t-il, on devrait retrouver sur les tarmacs environ 2200 appareils de la famille A320neo de plus que d’appareils de la famille MAX de Boeing.
Certes, l’état de sa chaîne d’approvisionnement sera un facteur déterminant pour lui permettre d’augmenter sa cadence de production, mais tout semble stable de ce côté, d’après Ken Herbert.
Ainsi, l’analyste révise à la hausse ses attentes à l’égard d’Airbus. Il table dorénavant sur un flux de trésorerie d’environ 6,2 milliards d’euro (G€) en 2025. Ses marges bénéficiaires seront de l’ordre de 10% selon lui, elles qui se situaient à 9,9% en 2019. Airbus devrait terminer l’exercice avec en main 16 G€ en liquidités, ce qui devrait soutenir la valeur du titre même si elle ne devait pas générer une aussi importante marge bénéficiaire, croit-il.
Ken Herbert fait donc passer sa recommandation de «performance de secteur» à «surperformance de secteur», et fait bondir son cours cible de 145 € à 192 €.
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