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À surveiller: Canadien Pacifique Kansas City, GM et Alphabet

lesaffaires.com|Mis à jour le 16 avril 2024

À surveiller: Canadien Pacifique Kansas City, GM et Alphabet

CPKC a abaissé ses prévisions pour l'exercice 2023. (Photo: 123RF)

 

Que faire avec les titres de Canadien Pacifique Kansas City, General Motors et Alphabet? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.

 

Canadien Pacifique Kansas City (CP, 96,20$): l’entreprise n’est pas immunisée aux changements macroéconomiques

Le transporteur ferroviaire de marchandises Canadien Pacifique Kansas City (CPKC) a fait état de résultats financiers au troisième trimestre qui ont soulevé des inquiétudes chez Benoit Poirier, analyste à Valeurs mobilières Desjardins.

«Nous avons deux inquiétudes à l’approche de 2024: la demande des consommateurs pour le transport intermodal et les volumes plus faibles de céréales. Dans le second cas, les marchés n’ont pas pleinement intégré la nouvelle», estime-t-il.

L’analyste continue de penser que la prévision du consensus, qui mise sur une croissance de 21% du bénéfice par action l’an prochain, devra être revue à la baisse, étant trop optimiste. Il mise sur une croissance de 14% à 4,35 $.

Benoit Poirier souligne que les revenus du troisième trimestre ont atteint 3,34 G$, ce qui est relativement conforme à la prévision du consensus de 3,36 G$. Le bénéfice par action ajusté, qui exclut d’importants éléments comptables liés à l’acquisition de Kansas City Southern, a été de 0,92 $, conforme aux attentes de l’analyste de Desjardins et tout juste au-dessus du consensus de 0,91 $.

L’entreprise a réduit ses prévisions de bénéfices pour 2023, qui devrait être «stable ou en légère hausse» par rapport à 2022. Auparavant, l’entreprise misait sur une augmentation de 5%.

«Au quatrième trimestre, CPKC s’attend à des revenus par tonne-mille en hausse de 4-5% sur un an avec un ratio d’exploitation inférieur à 60%, alors qu’elle va bénéficier d’une réduction de 1000 postes à travers ses activités», raconte l’analyste.

En incluant ces éléments et en présumant que le carburant procurera un léger vent de dos à l’entreprise au quatrième trimestre, l’analyste se dit confiant que CPKC atteindra sa cible annuelle et prévoit une croissance de 1% du bénéfice par action.

Il conserve sa recommandation d’achat sur le titre de Canadien Pacifique Kansas City, mais réduit légèrement son cours cible sur un an, qui passe de 109 $ à 108 $. Il fonde son cours cible sur une moyenne de trois ratios: 20,5 fois le bénéfice par action prévu en 2025 (était de 21 fois); 13,75 fois le bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) par action prévu en 2025 (était de 14 fois) et une valeur actualisée des flux de trésorerie de 118,32 $ par action.

Denis Lalonde

 

General Motors (GM, 29,01 $US) : une grève qui coûte cher

General Motors (GM, 29,01 $US) : une grève qui coûte cher

Ryan Brinkman, analyste chez JP Morgan abaisse légèrement son cours-cible pour l’exercice en cours pour refléter les coûts plus élevés qu’anticipé causé par la grève des employés et qui ce fera sentir au quatrième trimestre.

Le directeur des finances de GM a indiqué lors de la conférence sur les résultats du troisième trimestre que les coûts de la grève se situent autour de 200 millions de dollars américains (M$US) par semaine. Ce qui représente une hausse de 26% comparé aux prévisions.

Durant cet appel, le syndicat a mis en grève une usine supplémentaire et l’analyste s’attend à des coûts supplémentaires de 63M$US de revenus et 26 M$US en bénéfices avant impôts et amortissements (BAII) par jour.

En tenant compte des usines précédemment en grève ainsi que les centres de distributions de pièces, Ryan Brinkman estime les pertes que subit GM à 53 M$US par jour, alors que son compétiteur Ford est affecté de pertes estimées à 44 M$US par jour.

L’analyste de JP Morgan s’attendait à une réaction positive du marché suite à la hausse des bénéfices au troisième trimestre: «Les actions de GM se sont initialement négociées à la hausse, mais c’était avant l’extension de la grève de l’UAW qui a finalement entraîné une baisse de 2,3% à la clôture, en comparaison, le S&P 500 a monté de 0,7%, soulignant le risque persistant que pose le conflit de travail sur le titre.»

Ryan Brinkman prévoit désormais un BAII consolidé pour l’ensemble de l’année 2023 de 11,4 milliards de dollars américains (G$US) comparé à 11,8 G$US auparavant. avec un bénéfice par action de 6,90 $US.

GM a abaissé ses cibles de ventes de véhicules électriques à court terme. «Ce n’est pas une surprise après l’annonce de la semaine dernière que l’entreprise allait retarder l’expansion de sa capacité à produire des camionnettes électriques à batterie, citant des changements dans la demande des consommateurs pour les véhicules électriques en général», dit Ryan Brinkman.

L’entreprise a réaffirmé ses prévisions en matière de rentabilité pour ses véhicules électriques malgré un effet de levier sur les dépenses liées au volume plus bas que prévu en raison du coût et de l’offre.

Elle estime une marge de profits comprise entre 1% et 5% en 2025, uniquement pour ses véhicules à plateforme Ultium.

Malgré des revenus en hausse au troisième trimestre, 3,6 G$US contre les 3,0 G$US attendus, l’analyste abaisse sont cours-cible pour 2024 de 1 $US en raison de ses estimations de revenus pour le quatrième trimestre qu’il coupe de plus de la moitié, 0,7 G$US de BAII alors qu’il avait estimé 1,9 G$US auparavant.

Matthieu Hains

 

Alphabet (GOOGL, 121,38$US) : l’entreprise surprend, et déçoit…

Alphabet (GOOGL, 121,38$US) : l’entreprise surprend, et déçoit…

Ce n’est parce que vous présentez des revenus de 77 milliards de dollars américains (G$US) (+11% sur un an) et des profits de 11 G$US (+42%) que vous de ne pouvez pas semer un certain doute dans la tête des analystes et des marchés. C’est ce qu’a appris Alphabet, la société mère de Google, après l’annonce de ses résultats du troisième trimestre plus tôt cette semaine.

Malgré ces performances en forte hausse par rapport à la même période l’année dernière, et au-delà des attentes des analystes qui anticipaient un bénéfice net d’environ 10,5 G$US, l’action d’Alphabet a décroché après l’annonce des résultats.

Pourquoi? Parce que les revenus d’exploitation de 21,34 G$US ont été légèrement en deçà des attentes des marchés, qui prévoyaient une somme plus élevée de 1,1%. Il faut dire que les attentes sont toujours de plus en plus fortes envers l’une des principales vedettes de Wall Street.

Mais ce sont surtout les résultats des services d’infonuagique qui ont déçu les investisseurs, et ce, malgré des revenus de 8,41 G$US. Dans ce secteur, l’appétit des marchés aurait plutôt été satisfait avec 8,63 G$US. Autrement dit, même le bénéfice opérationnel de 266 millions de dollars américains (M$US), comparativement à une perte de 440 M$US l’année dernières, a laissé les investisseurs sur leur faim.

Cette réaction des investisseurs a généré une savoureuse réplique de la part des analystes de la firme Wedbush, qui suivent les activités du géant du web américain. «Détenir des actions d’Alphabet pour ses services d’infonuagique, c’est comme encourager Michael Jordan pour ses performances au baseball.» Pour les non-initiés, une recherche rapide sur Google saura éclaircir cette analogie sportive, Michael Jordan étant une légende de la NBA.

«Nous pensons que la réaction des marchés et la baisse du cours de l’action ne sont pas justifiés. Nous pensons que les investisseurs accordent trop d’importance à la division de services infonuagiques de l’entreprise, qui ne compte que pour 11% de ses revenus totaux», avances les spécialistes de Wedbush sur une note plus sérieuse.

«Nos différentes hypothèses demeurent intactes par rapport à Alphabet et nous continuons de percevoir des vents favorables en ce qui a trait à la hausse des marges opérationnelles et à l’accélération de la croissance du secteur de la publicité», expriment les experts de la firme. 

Logiquement, Wedbush maintient donc son cours cible sur un an de 160 $US pour l’action, tout en haussant ses prévisions de revenus pour le prochain trimestre de 84,5 à 84,8 G$US, et en diminuant sa cible pour ceux des services d’infonuagique de 9,1 à 8,8 G$US.

Dominique Talbot