(Photo: 123RF)
Que faire avec les titres de Cascades, WSP Global et Starbucks? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Cascades (CAS, 9,46$): la flambée des coûts jette de l’ombre sur un trimestre conforme aux attentes
Bien que les résultats du deuxième trimestre s’avèrent conformes aux attentes modestes de Frédéric Tremblay de Desjardins Marché des capitaux, l’analyste croit que la flambée des coûts qui mine la division des papiers tissu et la conversion de l’usine de Bear Island risque de capter toute l’attention des investisseurs.
Au deuxième trimestre, les revenus ont crû de 17% à 1,12 milliard de dollars par rapport aux prévisions de 1,08 G$ de l’analyste. La hausse des prix de vente et le taux de change favorable ont contrecarré la baisse des volumes de papier tissu et carton-caisse vendus.
Le bénéfice d’exploitation ajusté a reculé de 98 à 91 millions de dollars, en ligne avec le consensus. Le bénéfice d’exploitation de 98 M$ de la division de carton-caisse a compensé la perte de 4 M$ de celle des papiers tissu. L’augmentation des prix de vente commence à faire effet comme en témoigne la hausse de 33 M$ de ce bénéfice par rapport au premier trimestre.
Le bénéfice net trimestriel de 0,10$ par action se compare à celui de 0,07$, un an plus tôt sur une base ajustée.
Cascades a par contre réduit de moitié ses prévisions pour le bénéfice d’exploitation de la division des papiers tissu pour 2022 en raison du décalage entre l’augmentation des prix de vente et l’amélioration de l’assortiment des ventes et l’augmentation sans précédent des coûts. «Cette révision à la baisse décevra les investisseurs», écrit l’analyste dans une note préliminaire.
En ce qui concerne l’usine Bear Island en Virginie qui se convertit du papier journal au carton-caisse, la hausse des coûts gonfle les investissements requis en 2022 de 275 millions de dollars à une nouvelle fourchette de 310 à 330 M$. Le coût total grimpe donc de 595 à 615 M$ par rapport au budget initial.
En plus, les contraintes de disponibilité de main-d’œuvre et de matériaux repoussent la mise en service de l’usine de la mi-décembre 2022 au premier trimestre de 2023, indique Frédéric Tremblay.
La hausse des coûts de Bear Island et la rentabilité moins élevée prévue augmentent aussi le ratio d’endettement de Cascades qui passe de 4,8 à 5,4 fois le bénéfice d’exploitation. La société s’attend à ce que cette situation s’inverse grâce à l’amélioration de sa performance financière d’ici la fin de 2022 et en 2023 et au démarrage de l’usine Bear Island.
L’analyste de Desjardins rappelle que les défis de la division des papiers tissus et la nature cyclique de sa principale division de carton-caisse le rendaient déjà prudent envers la société.
Malgré tout, Cascades s’attend à ce que le bénéfice d’exploitation s’améliore légèrement du deuxième au troisième trimestre et qu’il reste inchangé par rapport au même trimestre de 2021.
Frédéric Tremblay prévoit mettre à jour ses propres estimations à la suite de la téléconférence de midi.
WSP Global (WSP, 153,95$): deux autres achats ajoutent 1000 employés en Grande-Bretagne
WSP Global (WSP, 153,95$): deux autres achats ajoutent 1000 employés en Grande-Bretagne
Frédéric Bastien de Raymond James se montre ravi des deux derniers achats de l’ingénieur-conseil en Grande-Bretagne qui enrichissent ses services tout en renforçant sa présence sous-optimale au Royaume-Uni avec 1000 employés de plus.
Le rachat de Capita Real Estate and Infrastructure et de GL Hearn, tous deux propriétés de Capita PLC, pour 95 millions de dollars comptants, est une transaction mineure, mais WSP paie un prix raisonnable, soit un peu moins de 8 fois le bénéfice d’exploitation des deux entités acquises, précise-t-il.
WSP profite du fait que le propriétaire Capita PLC se recentre sur les services publics et les expériences afin de réduire sa dette. Quatre autres de ses filiales ont été cédées en 2022, rapporte Frédéric Bastien.
Capita REI offre des services de conseil, de conception, d’ingénierie, de soutien environnemental et de gestion de projet aux propriétaires de terrains, d’immeubles et d’infrastructures tandis que GLH fournit des conseils aux promoteurs et aux investisseurs en matière de taux d’intérêt, d’évaluation commerciale, de planification, de mise en valeur et de baux.
«WSP ajoute à son savoir-faire dans les domaines du transport, des bâtiments et de l’environnement. Ultimement, le groupe espère collaborer avec les clients plus tôt dans le cycle de vie des projets et ainsi capter une plus grande part des dépenses», explique aussi l’analyste.
Ces deux achats surviennent seulement un mois après celui de Greencap Holdings en Australie et moins de trois mois après l’acquisition majeure des activités d’environnement et d’infrastructure du John Wood Group au coût de 2,3 milliards de dollars.
«Il est clair que l’incertitude qui prévaut sur les marchés crée des occasions pour une entreprise bien gérée et bien capitalisée (comme WSP)», écrit Frédéric Bastien.
L’analyste profite de l’occasion pour présenter ses prévisions pour le deuxième trimestre, attendu le 8 août.
Il s’attend à une croissance interne des revenus de 5%, par rapport à celle de 13% du trimestre antérieur qui avait bénéficié de trois jours facturables de plus.
Les acquisitions ajouteront peu aux revenus au deuxième trimestre puisque la précédente acquisition de Golder est comptabilisée depuis plus d’un an.
Il prévoit un bénéfice d’exploitation de 347 millions de dollars et un bénéfice de 1,29$ par action, inférieurs au consensus parce qu’il se dit plus prudent au sujet des marges que ses collègues.
Dans l’intervalle, l’analyste de Raymond James maintient sa recommandation d’achat et son cours cible de 185$.
L’action de WSP a perdu 18% depuis le sommet de 187,94$ atteint en novembre 2021.
Starbucks (SBUX, 87,31$ US): la chaîne obtient le bénéfice du doute même si le parcours des marges reste flou
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La remontée de presque 5% de l’action de Starbucks au dévoilement des résultats du troisième trimestre, le 3 août, signale que les investisseurs sont soulagés de constater que la demande reste solide aux États-Unis et compense pour le confinement en Chine.
Les ventes par établissements comparables ont bondi de 9% aux États-Unis au troisième trimestre et la croissance s’est accélérée si on la compare à la période avant la pandémie. En Chine, ces ventes ont chuté de 44% au troisième trimestre, mais prennent du mieux depuis le dé-confinement partiel de Shanghai en juin.
Aux États-Unis, Starbucks a bénéficié d’une solide hausse de la facture moyenne et du retour de clients loyaux peu sensibles aux prix.
Le bénéfice de 0,84$ US par action a aussi surpassé le consensus par 0,07$ US en bonne partie grâce au renversement de dépenses non récurrentes, précise Andrew Strelzik, de BMO Marchés des capitaux.
Starbucks a toutefois prévenu que ses marges déclineront de 200 points de pourcentage entre les troisième et quatrième trimestres parce que la moitié des investissements d’un milliard de dollars américains promis auront lieu au cours de ce trimestre.
En mai, un mois après son retour à la barre de la société Howard Schultz a annoncé un vaste plan de relance qui vise à revitaliser le moral des employés et l’aménagement des magasins tout en remettant l’accent sur le café. L’effort inclut des hausses salariales et une meilleure formation afin de favoriser la collaboration des employés et un design plus innovant et productif pour les bistrots.
La fréquentation des établissements américains est encore 15% inférieure à celle d’avant la pandémie. Les dirigeants croient que les habitudes ont changé si bien que les clients viennent moins souvent, mais dépensent plus à chaque visite. L’analyste de BMO n’est pas convaincu étant donné le retour inégal au travail.
Le PDG fera le point sur la nouvelle stratégie et les orientations financières à la journée des investisseurs le 13 septembre. Malgré le flou qui subsiste au sujet de la trajectoire des marges en 2023, Andrew Strelzik donne le bénéfice du doute à la société et fait même le pari que la présentation pourrait être l’étincelle dont le titre a besoin pour se rétablir.
Même s’il abaisse légèrement ses prévisions de bénéfices pour 2022 (de 3 à 2,88$ US par action) et pour 2023 (de 3,50 à 3,41 $ US par action, ces estimations représentent tout de même une croissance de 18%.
L’analyste réitère sa recommandation d’achat et son cours cible de 105$ US, soit 20% de plus que le cours actuel.