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À surveiller: Cogeco, First Quantum Mining et Uber

Catherine Charron|Mis à jour le 16 avril 2024

À surveiller: Cogeco, First Quantum Mining et Uber

La société ontarienne First Quantum Minerals est forcée de fermer sa mine de cuivre au Panama. (Photo: 123RF)

Que faire avec les titres de Cogeco Communication, First Quantum Minerals et Uber? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.

Cogeco Communication (CCA-T, 53,70$): une enchère qui change la donne

Les investisseurs devraient accorder davantage de valeurs aux licences de spectre de bandes de 3800 MHz que détient désormais Cogeco Communication. Du moins, c’est ce que fait Vince Valentini de Valeurs mobilières TD, qui fait ainsi grimper son cours cible de 87$ à 92$.

L’institution financière a organisé la dernière rencontre entre l’entreprise et ses investisseurs en marge de la plus récente vente aux enchères de ces licences dans laquelle la société a investi près de 200 millions de dollars (M$).

Cogeco Communication a déjà dédié près de 600M$ dans le spectre de bande, rappelle l’analyste, dont près de 280M$ dans des marchés clés pour lesquels Cogeco n’est pas le câblodistributeur, tels Montréal, Québec, Toronto et Ottawa. Le spectre a d’après lui une telle valeur qu’il doit en prendre compte dans l’évaluation de l’entreprise.

Certes, elle fait grimper de 200 M$ sa dette nette cible, mais elle contribue aussi à faire bondir son cours cible. Puisque pour l’instant, il est encore difficile de savoir de quelle manière l’entreprise parviendra à monétiser ses licences et à déployer le sans-fil, ne tenir compte dans son calcul que de 50% de la valeur nette comptable de l’actif lui semble avisé.

Parmi les autres changements apportés à ses prévisions, Vince Valentini a redistribué à des trimestres subséquents des millions de dollars en bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement attendus au premier trimestre de 2024.

L’analyste a pu constater lors de la réunion avec les investisseurs que la direction et le conseil d’administration de l’organisation sont préoccupés par le peu d’attrait que génère le titre. En effet, le multiple de son ratio valeur d’entreprises/ bénéfice avant intérêt, impôt et amortissement se trouve à un creux historique tandis que le rendement de son dividende est à un sommet.

Ça laisse croire à l’analyste que Cogeco Communication pourrait se mettre en mode séduction en 2024 pour tenter de courtiser les investisseurs.

Vince Valentini aussi est d’avis que le titre est sous-évalué, ce pour quoi il maintient sa recommandation d’«achat», car nombreux sont les facteurs qui pourraient faire grimper la valeur de son action.

Cela dit, même sans cette hausse qu’il anticipe, le rendement de l’action à lui seul «justifie son achat», estime-t-il.

First Quantum Minerals (FM, 11,03$): un analyste retranche plus de la moitié de son cours cible

First Quantum Minerals (FM, 11,03$): un analyste retranche plus de la moitié de son cours cible

Après avoir appris que la société ontarienne First Quantum Minerals serait forcée de fermer sa mine de cuivre au Panama, Sam Crittenden de RBC Marché des capitaux a sabré son cours cible pour l’organisation, le faisant glisser de 38$ à 15$.

La Cour suprême du pays a statué le 28 novembre 2023 que le droit accordé au plus gros producteur canadien de cuivre d’exploiter cette mine dans la région de Donoso était inconstitutionnel.

Puisqu’il est difficile de déterminer si et quand les activités de la mine pourront reprendre, l’analyste a retiré de ses prévisions l’apport de ces installations à sa production totale pour la première moitié de l’exercice.

Les élections présidentielles du 5 mai 2024 pourront toutefois donner une meilleure idée de ce que l’avenir réserve à Cobre Panama, estime l’analyste qui rapporte que les candidats ont laissé entendre qu’ils souhaitaient renégocier avec l’entreprise canadienne pour que le pays obtienne de meilleures retombées.

Ainsi, la valeur nette de son actif par action glisse de 30,38$ à 16,49$. L’analyste précise que s’il avait retiré l’ensemble de la valeur de la mine à son calcul, cette dernière aurait plutôt échoué à 7,25$.

Son cours cible correspond à 6x son bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement attendu en 2024, et à 1x la valeur nette de son actif par action. Sam Crittenden souligne que ça représente une décote par rapport à ses pairs.

Si la mine Cobre Panama demeure fermée encore longtemps, la société canadienne pourrait commencer à manquer de liquidité à partir de la deuxième moitié de l’exercice 2024, prévient l’analyste. C’est pourquoi il s’attend à ce que l’entreprise réduise ses dépenses, voire qu’elle prenne des «décisions plus drastiques» dès la première moitié de l’exercice.

L’entreprise a laissé entendre la semaine dernière qu’il était encore trop tôt pour solliciter l’aide d’un partenaire pour tenter de diminuer la pression que cause la fermeture de la mine sur ses liquidités, rappelle Sam Crittenden.

D’après lui, First Quantum Minerals tentera de négocier avec le gouvernement panaméen, bien qu’il n’écarte pas un possible partenariat ou une fusion pour tenter de gagner du temps. Déjà, elle a entamé des processus d’arbitrage aux États-Unis.

RBC Marchés des capitaux a donc retranché son BAIIA ajusté pour les exercices 2023, 2024 et 2025, les faisant respectivement passer de 2567,7M$ à 2489,8M$, de 28006,1M$ à 1880,1M$ et de 4041M$ à 4052M$.

Son bénéfice par action pour le quatrième trimestre de 2023 et le premier trimestre de 2024 est respectivement passé d’une perte de 0,25$ à une perte de 0,01$, d’un gain de 0,17$ à une perte de 0,43$.

D’après lui, le titre est risqué.

Uber (UBER, 60,19$US): prochain arrêt, le S&P 500

 

Uber (UBER, 60,19$US): prochain arrêt, le S&P 500

À compter du 18 décembre 2023, Uber fera officiellement partie de l’indice S&P 500, a annoncé Standard & Poor’s le 1er décembre dernier.

Rappelons que celui-ci se base sur les 500 plus grandes sociétés cotées sur les marchés américains.

En générant des bénéfices et des revenus nets de 1,05 milliard de dollars au cours des 12 derniers mois, l’entreprise a accompli tout ce qui lui manquait afin de faire officiellement partie de l’indice, souligne Scott Devit de Wedbush.

D’après lui, les chances sont grandes qu’Uber met en oeuvre au cours des trimestres qui suivront son entrée dans l’indice une opération de rachat d’action. Non seulement elle fait meilleure figure en matière de flux de trésorerie libre, mais l’entreprise compte informer ses actionnaires de ce qu’elle compte faire de ses capitaux lorsqu’elle dévoilera les résultats de son quatrième trimestre.

Légèrement plus optimiste que le consensus avoue-t-il, Scott Devitt mise d’ailleurs sur un bond de 20,9% en un an de son achalandage au cours de ce trimestre. Son bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement devrait quant à lui bondir de 83,4% en un an, et atteindre 1,22G$US. Ça représenterait une marge de 12,6% de ses revenus, souligne-t-il.

Selon l’analyste, la demande pour son service de transport devrait avoir grimpé de 28,5% en un an, alors que celle pour la livraison devrait hausser de 17%.

En 2024, l’analyste croit que l’entreprise génèrera près de 5G$US en flux de trésorerie libre, grâce au bond de 300 points de base attendus de ses marges bénéficiaires. Il ajoute que depuis plusieurs trimestres, Uber a l’habitude d’être davantage rentable que prévu, ce qui pourrait encore faire grimper ses attentes à l’égard de ce côté.

L’entreprise demeure son titre chouchou en matière de transport et de livraison puisqu’elle détient déjà d’importantes parts de marché et qu’elle affiche une forte croissance à l’international notamment.

C’est pourquoi il réitère sa recommandation de «surperformance de secteur», mais fait grimper son cours cible de 57$ à 67$.