La croissance des ventes d’Empire est inférieure à celle de ses pairs en raison de la sous-exposition au secteru À rabais. (Photo:123RF)
Que faire avec les titres de Fiera Capital, Boralex et Empire? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement.
Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée par les analystes.
Fiera Capital (FSZ, 7,18$) : la direction conserve le contrôle
Fiera a annoncé la semaine dernière que plusieurs membres de sa haute direction et de son conseil d’administration ont acquis la participation de 6,8% mise en vente par la Fédération des caisses Desjardins du Québec en avril.
La transaction, qui n’inclut aucun acheteur externe, représente 7 257 960 actions votantes de catégorie B et actions à droit de vote subalterne de catégorie A pour un prix d’achat global de 53 millions de dollars (M$), soit 7,25 $ par action.
Une partie de l’achat a été financée par une facilité de crédit de 20M$ garantie par Fiera Capital. Le communiqué de presse précise que la Fédération des caisses Desjardins du Québec demeurera un client de Fiera.
L’analyste Jaeme Gloyn de la Financière Banque Nationale voit plusieurs aspects positifs dans cette transaction. La direction de Fiera achète les quelque 7,3 millions d’actions à 7,25 $/action, soit une prime de 7,1% par rapport à la clôture la veille, ce qui témoigne de la confiance de la direction dans l’entreprise.
La transaction rétablit la stabilité de l’actionnariat, puisque Jean-Guy Desjardins conservera le contrôle d’environ 21% des actions en circulation et donc les droits d’élection de la majorité des membres du conseil d’administration, ainsi que le contrôle effectif de la société.
Jaeme Gloyn note que les actions de catégorie B mises en vente donnent le droit d’élire six administrateurs au CA de Fiera, qui en compte neuf.
Le Globe and Mail a rapporté que plusieurs membres de l’équipe de direction et du conseil d’administration de Fiera ont participé de manière significative à la transaction.
L’analyste de la Nationale maintient sa note de «performance égale au secteur» et son cours cible de 7$.
Boralex (BLX, 33,51$): un gros coup de pouce du gouvernement
Le projet de loi canadien C-59, qui prévoit un Crédit de taxe sur les intrants (CTI) remboursables de 30% pour l’énergie éolienne, solaire et de stockage, a été inscrit dans la loi.
Le CTI améliore la compétitivité des énergies renouvelables au Canada et contribue à uniformiser les règles du jeu par rapport aux États-Unis.
Selon Brent Stadler de la Financière Desjardins, le plus grand bénéficiaire du CTI est Boralex, étant donné la date à laquelle il a signé ses contrats d’achat d’électricité.
Étant donné le calendrier des soumissions/attributions de contrats pour les projets éoliens Apuiat de 200 MW et des Neiges Sud de 1 200 MW de Boralex au Québec, et le projet de stockage Hagersville de 300 MW en Ontario, l’entreprise avait rédigé ses soumissions sans tenir compte du CTI possible de 30%.
Tous ces projets sont admissibles au CTI et en supposant prudemment que 85% des dépenses en capital du projet sont admissibles, Brent Stadler estime que Boralex recevra un avantage de 465M$.
L’analyste modélise une réception des liquidités de 12 à 18 mois après la date de livraison du projet et il s’attend à ce qu’elles soient toutes reçues d’ici 2029.
Compte tenu de son bilan discipliné et de l’importance des fonds propres conservés, Boralex a la possibilité de financer son portefeuille de projets. Cependant, la finalisation de ces CTI apporte plus de clarté, et l’analyste s’attend à ce que les fonds propres pour ces projets puissent être initialement financés par un prêt relais, qui sera remboursé avec les CTI.
Brent Stadler ne voit pas la nécessité d’un apport de capitaux externes au fur et à mesure que Boralex développe son pipeline de 1,5GW.
L’analyste maintient sa recommandation d’achat et augmente son cours cible de 44$ à 46$.
Empire ( EMP-A, 33.38$): des résultats tièdes mais cet analyste voit des annonces positives
Les résultats du quatrième trimestre d’Empire ont été sans surprise, selon l’analyste de la Financière CIBC Mark Petrie, mais il voit trois développements clés qui limitent le risque de baisse.
La direction prend des mesures pour enrayer la dilution de son service d’épicerie en ligne Voila. La discipline en matière de marges se poursuit alors que les tendances des ventes montrent des signes d’essoufflement et l’allocation du capital continue d’évoluer favorablement.
La croissance des ventes d’Empire est inférieure à celle de ses pairs en raison de la sous-exposition au canal de produits à rabais, qui reste plus performant que le service complet. Toutefois, la direction a souligné la stabilité du comportement, le léger rétrécissement de l’écart entre les canaux et «l’amélioration des tendances de vente» dans tous les domaines.
Bien que l’analyste ne s’attendait pas à ce que le consommateur canadien augmente ses dépenses en 2024, il pense que l’alimentation sera le premier secteur à se stabiliser, étant donné que c’est celui où les consommateurs ont d’abord réduit leurs dépenses.
Ses estimations pour les Ventes de magasins comparables (ouverts depuis plus d’un an) pour l’année fiscale 2025 restent modérées, bien qu’il soit désormais plus convaincu de l’amélioration des tendances.
Selon Mark Petrie, plus important encore que les résultats du quatrième trimestre est l’annonce par la direction de mesures tangibles pour limiter la dilution de Voila. Tout d’abord, le CFC 4 est reporté indéfiniment et deuxièmement, Empire a mis fin à son exclusivité canadienne sur la technologie Ocado, ce qui a entraîné une dépréciation de 12M$ et une réduction des coûts.
La direction a souligné la rentabilité de Voila lorsque le commerce électronique approchera les 6% de pénétration du marché contre environ 4% aujourd’hui, mais cela pourrait encore prendre quelques années, l’un des facteurs clés étant les perspectives de dépenses plus larges. Mark Petrie pense que la dilution de Voila se stabilisera en 2025 et diminuera dans les années ultérieures.
La direction s’attend à ce que la croissance des bénéfices soit conforme à son cadre pour 2025, ce qui marquerait une amélioration significative par rapport à 2024.
L’analyste considère que la valorisation décotée est justifiée, compte tenu de l’équilibre inférieur des actifs par rapport à ses pairs, mais il pense également que l’écart devrait se réduire à mesure que le risque de baisse s’atténue et que le titre d’Empire devient plus attrayant pour les investisseurs axés sur la valeur. Il maintient son cours cible à 40$ et sa note de «surperformance».