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À surveiller: Dollarama, Thomson Reuters et Rogers

Dominique Beauchamp|Mis à jour le 15 avril 2024

À surveiller: Dollarama, Thomson Reuters et Rogers

(Photo: LesAffaires.com)

Que faire avec les titres de Dollarama, Thomson et Rogers? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.

Dollarama (DOL, 40,16$): Dollar City plus productive que les magasins canadiens

Chris Li de Macquarie Research a fait quelques découvertes en parcourant la notice annuelle de Dollarama qui révèle certaines informations au sujet de Dollar City, le détaillant d’El Salvador que Dollarama peut acquérir à partir de février 2020.

Selon les ventes par magasin, le chiffre d’affaires de 330 millions de dollars canadiens des 169 Dollar City équivalent déjà à presque 10% de celui de Dollarama, note l’analyste.

La chaîne a ouvert 63 magasin l’an dernier.

Plus étonnant encore: les ventes de 336$ au pied carré par magasin comparable seraient supérieures à celles des magasins canadiens (291$), si l’on convertit en dollars canadiens les ventes de 1,75 millions de dollars américains par magasin en Amérique latine.

M. Li attribue la croissance annuelle de 9,4% de ces ventes à l’augmentation de la taille des nouveaux établissements qui ouvrent leurs portes dans le plus grand marché de la Colombie.

À mesure que 2021 approche, Dollar City devient un facteur de plus dans l’évaluation de Dollarama, croit M. Li. Il estime que l’achat de Dollar City ajouterait 2 à 3% aux bénéfices de Dollarama, en 2021.

Il note que le titre de Dollarama s’est apprécié de 14% depuis le dévoilement de l’aperçu des résultats pour 2020, par rapport au gain de 3% du S&P/TSX.

Les investisseurs reviennent au titre, selon lui, car ils réalisent que le détaillant mérite toujours une évaluation supérieure à celle de ses semblables américains parce qu’elle croît encore plus vite et dégage aussi des rendements financiers plus élevés qu’eux, suggère l’analyste.

M. Li suit le mouvement et hausse son cours cible de 39 à 44$.

Puisque que titre de Dollarama se négocie de nouveau plus chèrement que ses semblables américains, son appréciation future se collera à celle de ses bénéfices.

Thomson Reuters (TRI, 80,16$): le fournisseur d’informations offre plus de potentiel que prévu

Thomson Reuters (TRI, 80,16$): le fournisseur d’informations offre plus de potentiel que prévu

Après avoir suggéré en mars que le titre du fournisseur d’informations professionnelles avait fait le plein en Bourse après une forte appréciation, Adam Shine, de la Financière Banque Nationale, se ravise.

Un nouveau regard sur trois événements récents l’incite à ajouter 10$ à 88$ à son cours cible, pour un gain potentiel d’encore 12%.

D’un, l’évaluation de ses semblables en Bourse, RELX Group et Wolters Kluwer, a augmenté de 14 à 14,7 fois leur bénéfice d’exploitation.

De deux, Deutsche Boerse serait intéressée à FXall une filiale de Refinitiv, dans une transaction estimée à 3,5 milliards de dollars américains.

De trois, le partenaire de Thomson Reuters dans Refinitiv, le géant Blackstone (avec 55%) a déjà extrait la moitié des synergies de 650 millions de dollars américains prévues d’ici 2020. Cela laisse croire que les économies seront supérieures aux attentes originales.

Blackstone a aussi déjà amené la division TradeWeb de Refinitiv en Bourse, comme prévu.

M. Shine a ajouté tous ces éléments à la valeur d’actif nette de Thomson Reuters, d’où la révision à la hausse de son cours cible.

La société de la richissime famille Thomson pourrait faire mieux encore dépendant de ce qu’elle compte acquérir grâce à ses liquidités actuelles de 2 G$US, prévoit aussi l’analyste.

Dans l’intervalle, M. Shine mise sur une croissance interne de 3% en 2019, de 4% en 2002 et de 4,3% en 2021.

Rogers (RCI.B, 66,31$): du bon et du moins bon

Rogers (RCI.B, 66,31$): du bon et du moins bon

Le premier trimestre a déçu à plusieurs égards, mais les perspectives annuelles de Rogers ne changent pas, alors que le marché sans-fil reste assez stable, fait valoir Philip Huang, de Barclays.

Rogers a jouté seulement 23 000 abonnés sans fil, par rapport aux prévisions de 68 100. Cela s’explique par la décision de la société de limiter les rabais.

«Joe Natale a amené de Telus la stratégie de fidélisation des clients, si bien que Rogers sans-fil affiche un taux de désabonnement inférieur à 1% pour la première fois», indique M. Huang.

Les trois grands fournisseurs sans-fil mettent l’accent sur la rétention de clients pour contrer l’offensive de Shaw-Freedom Mobile, croit aussi l’analyste.

L’immigration fait croître le nombre d’abonnés de l’industrie de 2% par année, tandis que la pénétration du 87% du sans-fil est inférieure à celle d’autres marchés. Cela lui fait dire que le marché sans-fil peut encore croître de 5% en plus de la hausse des revenus mensuels par abonné.

Pour Rogers sans-fil, il mise sur une amélioration de 3,8% des revenus et de 6,9% du bénéfice d’exploitation en 2019.

Le câble ralentit, mais la forte demande pour la diffusion en continu est favorable au service Internet haute vitesse et aux marges, dit-il. Les revenus et le bénéfice d‘exploitation du câble devraient croître de 1,8% et de 4%, respectivement en 2019.

Même s’il a encore confiance que Rogers atteindra ses objectifs annuels, M. Huang est plus circonspect à moyen terme parce que BCE et Telus bénéficient d’une longueur d’avance pour le 5G grâce aux économies d’échelle du partage de leur réseau.

Étant donné que Rogers vient de dépenser 1,73 milliard de dollars pour acheter des fréquences sans-fil de 600 MHz, la société ralentira aussi le rachat de ses actions, prévient-il.

M. Huang maintient son cours cible de 73$ et sa recommandation neutre.