OPIS évalue la marge sur le carburant aux États-Unis à 43,6¢ US par gallon au deuxième trimestre pour Couche-Tard. (Photo: 123RF)
Que faire avec les titres de Empire, Cineplex et Couche-Tard? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée par les analystes.
Empire (EMP.A, 38,91$): la fin de la surperformance du titre
Banque Nationale Marchés des capitaux estime que le titre d’Empire arrive à la fin d’une séquence où il a mieux performé que les autres entreprises de son secteur d’activités.
L’analyste Vishal Shreedhar note que l’action de l’entreprise est en hausse de 8,8% au cours des 12 derniers mois, soit loin devant Loblaw (+1,6%) et Metro (-6%), mais également en meilleure position que l’indice S&P TSX 60 (+2,9%). Le titre a, entre autres, bénéficié d’une reprise des échanges après une performance difficile l’année précédente (en baisse de 7,3%).
Vishal Shreedhar estime qu’Empire a une occasion d’utiliser les faibles comparables à sa disposition en deuxième moitié de 2024, des initiatives d’amélioration déjà en cours ainsi que d’une valorisation abordable.
Par contre, l’entreprise doit supporter des déficiences structurelles relativement à ses compétiteurs, notamment un mélange entre une croissance moins forte des magasins traditionnels et d’une exposition moins élevée au secteur de la pharmacie (qui représente, selon l’analyste, un meilleur secteur que l’alimentation).
L’écart de valorisation avec ses compétiteurs est appréciable, et il croit qu’il persistera tant et aussi longtemps qu’Empire ne sera pas en mesure de présenter des comparables et une croissance similaire à la compétition.
Pour ce qui est du deuxième trimestre, l’analyste s’attend à un bénéfice par action de 0,76$ (consensus du marché à 0,74$) qui devrait refléter une croissance positive des ventes en magasins comparables, une légère expansion des marges ainsi que le rachat d’actions.
La Banque Nationale abaisse sa prévision de surperformance à performance égale à son secteur d’activité pour le titre d’Empire, mais conserve son cours cible à 44$.
À SUIVRE: Cineplex (CGX, 8,78$): une vente pour soulager la dette
Cineplex (CGX, 8,78$): une vente pour soulager la dette
La vente de Player One Amusement Group à Opengate Capital permettra à Cineplex de poursuivre ses efforts de désendettement de l’entreprise, estime RBC Marchés des capitaux.
La transaction, au montant de 155 M$, devrait être bouclée au cours du premier trimestre de 2024. Le produit net sera utilisé pour abaisser la dette de Cineplex, indique l’analyste Drew McReynolds.
Il perçoit d’ailleurs cette transaction comme étant positive face à l’effet de levier utilisé par l’entreprise. Il note que la stratégie est en ligne avec la volonté de la direction de l’entreprise de favoriser son bilan et le paiement de sa dette. Cette volonté devrait de plus être renforcée par des ventes d’actifs potentiels, un abaissement de l’effet levier naturel ainsi qu’un retour à la normale des activités cinématographiques qui propulseront la croissance du bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA).
En plus d’une normalisation des recettes du box-office (et en ne comptant pas les conséquences reliées à la transition de la grève dans le secteur cinématographique), l’analyste s’attend à ce qu’un calendrier de nouveautés fortifié, un approvisionnement accru en provenance des plateformes de diffusion en continu, une bonne demande des consommateurs et une reprise de la diversification du secteur augmentent la visibilité des revenus de Cineplex.
Avec un multiple valeur d’entreprise-BAIIA de 6,3 pour les 12 prochains mois, comparé à celui de 6,4 de Cinemax et d’un multiple qui se situe historiquement entre 6,5 et 13,5, Drew Mcreynolds voit de la valeur pour le titre de Cineplex compte tenu de sa croissance plus élevée et d’un mélange d’actif plus diversifié et différencié que ses compétiteurs.
La Banque Royale maintient sa prévision de surperformance du titre de Cineplex ainsi que son cours cible de 15$.
À SUIVRE: Alimentation Couche-Tard (ATD, 78,66$): portée par les marges sur le carburant
Alimentation Couche-Tard (ATD, 78,66$): portée par les marges sur le carburant
Les marges sur le carburant américaines sont de nouveau plus élevées que les attentes, ce qui favorisera Alimentation Couche-Tard, estime CIBC Marchés des capitaux.
La Oil Price Information Service (OPIS) évalue cette marge sur le carburant aux États-Unis à 43,6¢ US par gallon au deuxième trimestre pour Couche-Tard. Le gros de cette surperformance est survenu au cours des trois dernières semaines du trimestre (60,6¢ US en moyenne), et cette lancée s’est poursuivie au troisième trimestre (51,5¢ US en moyenne pour les quatre premières semaines), souligne l’analyste Mark Petrie.
Sans être en mesure d’en déterminer la cause, il rappelle que l’entreprise québécoise a matériellement dépassé les prévisions de l’OPIS au cours des deux derniers trimestres (9¢ US et 13¢ US le gallon respectivement), une surperformance importante aux yeux des investisseurs. Comme il semble tout de même y avoir une saisonnalité dans les écarts (plus grands au quatrième et premier trimestre), l’analyste fixe son estimation à 2,4 ¢ US plus haut que la prévision de l’OPIS, même s’il croit cette estimation plutôt conservatrice.
Mark Petrie s’attend, par ailleurs, à ce que les ventes de nourriture en magasins comparables aux États-Unis poursuivent leur progression, ce qui devrait tempérer le recul des produits du tabac (volume de l’industrie en chute de 8% au troisième trimestre). Si les activités de Couche-Tard au Canada devraient pouvoir encore profiter de comparables avantageux au deuxième trimestre, ce sera plus pénible en Europe, où les consommateurs sont frileux et l’inflation forte.
La CIBC maintient sa prévision de surperformance du titre de Couche-Tard et rehausse son cours cible de 79$ à 88$.