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À surveiller: Fiera Capital, Recettes Illimitées et Jamieson

Dominique Beauchamp|Publié le 10 mars 2021

À surveiller: Fiera Capital, Recettes Illimitées et Jamieson

Recettes Illimitées est notamment propriétaire des restaurants St-Hubert. (Photo: courtoisie)

Que faire avec les titres de Fiera Capital, Recettes Illimitées et Jamieson Wellness? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée. 

Fiera Capital (FSZ, 10,46$): un petit achat bien reçu pour le gestionnaire de fonds

Scott Chan de Canaccord Genuity apprécie le dernier achat du gestionnaire indépendant de fonds de Montréal même si la transaction est mineure.

Fiera acquiert le groupe qui gère un fonds d’actions internationales d’AMP Capital. Cet achat, dont la valeur n’a pas été dévoilée, apportera un actif de plus de 500 millions de dollars américains et surtout l’équipe de quatre professionnels responsables de la performance de premier quartile du fonds AMP Global Companies Fund, depuis quatre ans.

Simon Steele et Neil Mitchell seront en poste au bureau de Londres de Fiera tandis que David Naughtin et Andy Gardner seront respectivement à Hong Kong et à Sydney (Australie).

L’approche fondamentale de cette équipe mise sur un portefeuille hautement concentré de 25 à 35 sociétés mondiales bénéficiant d’avantages concurrentiels et qui répartissent bien leur capital. Cette stratégie s’apparente à celle du gestionnaire Nadim Rizk de Montréal qui gère un fonds d’actions mondiales bien coté, explique Scott Chan.

Puisque les fonds de M. Rizk sont fermés aux nouveaux investisseurs pour protéger la démarche de placement, l’achat permettra à Fiera de faire croître ses actifs en gestion dans le segment prisé des actions mondiales en offrant le fonds d’AMP dans son réseau de distribution.

«La gestion d’actions mondiales procure aussi d’intéressants honoraires de gestion», ajoute l’analyste.

Scott Chan a aussi récemment relevé de 0,39 à 0,41$ par action le bénéfice qu’il prévoit au quatrième trimestre attendu le 18 mars. Des honoraires de performance un peu plus élevés que prévu, grâce à l’appréciation des marchés compensent les honoraires perdus lors de la vente du gestionnaire de fortunes privées Wilkinson Global Capital Advisors.

Sans cette transaction, l’actif en gestion a crû de 3% par rapport au troisième trimestre, Cette hausse est inférieure à celle de 3% du Groupe CI et de 7% de Financière IGM, estime l’analyste. Il attribue cet écart aux moins bonnes ventes de Fiera aux clients institutionnels et privés, au cours du trimestre par rapport à ces concurrents.

Son cours cible de 13$ repose sur un multiple de 10 fois le bénéfice de 1,29$ prévu en 2021, soit moins que le bénéfice de 1,33$ prévu en 2020, à cause de la perte de certains mandats, de la vente de Wilkinson et du gestionnaire de fortunes privées Bel Air.

Scott Chan réitère sa recommandation d’achat.

Recettes Illimitées (RECP, 20,25$): le titre incorpore déjà le retour à la normale espéré pour 2022

Recettes Illimitées (RECP, 20,25$): le titre incorpore déjà le retour à la normale espéré pour 2022

Le franchiseur de restaurants aux 24 enseignes, dont St-Hubert, The Keg et Harvey’s, devrait commencer à émerger de la pandémie cet été.

Le gouvernement fédéral indique 40 à 65% de la population canadienne devrait être inoculée à la fin de juin, et le reste à la fin de septembre. La levée de certaines restrictions pourrait toutefois ramener des convives dans les restos plus tôt, entrevoit John Zamparo de CIBC Marchés mondiaux.

L’analyste prévient toutefois qu’il faudra attendre au troisième trimestre pour que les ventes commencent à se rétablir. Il prévoit que le restaurateur aura alors retrouvé 85% du bénéfice d’exploitation dégagé en 2019.

«Comme nous, les investisseurs ont déjà les yeux tournés vers 2022 pour le vrai retour à la normale. D’ici là, la bonne gestion du bilan par les dirigeants élimine tout risque de liquidités», dit-il.

Bien qu’il hausse son cours cible de 15 à 19$, l’analyste juge qu’au cours actuel, le titre reflète déjà la reprise. Il ne recommande donc pas son achat.

Pour 2021, il abaisse même ses prévisions parce que les ventes se rétabliront plus lentement qu’il ne l’avait initialement prévu tandis que le franchiseur perdra les subventions salariales des gouvernements. Le bénéfice prévu passe donc de 1,13 à 0,88$ par action.

En 2022, le bénéfice prévu de 1,42$ par action indique que le franchiseur aurait alors retrouvé 90% du bénéfice d’exploitation réalisé en 2019.

Comme d’autres restaurateurs, Recettes Illimitées teste les «cuisines fantômes» qui apprêtent des mets de différents menus pour les commandes à emporter et à livrer seulement. «C’est une bonne utilisation du capital puisque ces cuisines coûtent un million de dollars chacune à installer, procurent un chiffre d’affaires de 2 M$ et peuvent éventuellement dégager une marge d’exploitation de 15% », explique l’analyste.

John Zamparo y voit un certain potentiel pour percer de nouveaux créneaux de menus, mais il faudrait que ces cuisines fantômes doublent pour faire une différence pour le groupe.

À plus long terme, l’analyste estime que le franchiseur devra repositionner et moderniser certaines des enseignes avec service au table dont la performance décevait avant la pandémie. Même après la crise, la croissance des ventes numériques et la capacité d’offrir les plats hors des salles à manger devraient rester deux priorités pour le groupe, croit-il.

«Certaines enseignes devraient disparaître pour adopter les concepts les mieux adaptés à la nouvelle réalité de la restauration. Pour l’instant, aucun effort dans ce sens ne transpire», dit-il. 

Jamieson Wellness (JWEL, 34,84$): la croissance ralentira après la demande pandémique de vitamines

Jamieson Wellness (JWEL, 34,84$): la croissance ralentira après la demande pandémique de vitamines

George Doumet de Banque Scotia est ressorti de rencontres organisées entre ses clients et les dirigeants de Jamieson assez confiant que le fabricant de vitamines et de suppléments alimentaires saura préserver les clients gagnés lors de la demande pandémique de 2020.

La société mise sur une progression de 4 à 9 % des revenus, ce qui se compare à celle de 17% de 2020, précise l’analyste.

«La pandémie a accéléré une tendance qui se manifestait déjà pour tout ce qui touche le bien-être, dont les vitamines. La demande s’est déplacée vers les suppléments C et D en raison de leurs propriétés immunitaires», explique George Doumet.

Maintenant que le pire de la pandémie semble passé, les consommateurs achètent d’autres suppléments qui favorisent le bien-être général, la digestion et le sommeil, ont expliqué les dirigeants.

À long terme, Jamieson Wellness a toujours l’ambition de faire croître ses ventes internationales pour qu’elles équivalent aux ventes locales, grâce à la Chine. Déjà, ses vitamines occupent le quart des tablettes consacrées aux suppléments dans les magasins Costco en Chine.

Parallèlement, le fabricant perce des détaillants indépendants qui se comptent par milliers et augmente les ventes en ligne dans le marché chinois.

Les dirigeants de Jamieson Wellness ont aussi rappelé aux clients de Banque Scotia que ses produits se retrouvent dans 45 autres pays dont la Slovaquie où elle occupe le premier rang. Outre l’Europe de l’Est, le Moyen-Orient et l’Asie du sud-est sont les deux autres marchés les plus performants.

Le fabricant augmenter aussi sa capacité de production dans deux usines en faisant appel à un fournisseur externe de logistique qui prendra en charge certaines fonctions, libérant ainsi de l’espace.

Ces changements exigent des dépenses additionnelles, mais devraient procurer la capacité dont Jamieson a besoin pour répondre à la demande accrue d’ici 2024.

Enfin, les acquisitions restent aussi une possibilité pour ajouter à la croissance.

Le portrait rassurant incite George Doumet à recommander l’achat du titre pour lequel il fixe sa cible à 40$, soit un rendement total potentiel de 16,2%, en incluant le dividende de 1,4%.

Cette cible repose sur un multiple de 17 fois le bénéfice d’exploitation prévu en 2022.